Kérouané : privés d’école, les enfants de Sonamoridou troquent les cahiers contre les champs

il y a 3 heures 19

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Le secteur de Sonamoridou est situé à six kilomètres de la commune rurale de Banankoro et à une trentaine de kilomètres du centre-ville de Kérouané. Ce village enclavé est confronté à une réalité préoccupante : l’absence totale d’établissement scolaire. Les enfants de cette bourgade ne connaissent pas les bancs de l’école. Leurs journées se passent dans les champs, loin des lettres et des chiffres, a constaté l’envoyé spécial de Guineematin.com à Sonamoridou.

Sous un soleil ardent, au détour d’un sentier poussiéreux, le constat est saisissant. Pas la moindre salle de classe, ni même un abri de fortune pour accueillir les élèves. Les parents, conscients de l’importance de l’éducation, observent impuissants la situation.

« Nous n’avons pas d’école. Nos enfants ont marché entre ici et Banankoro, mais ils sont fatigués. Ils n’ont plus le courage. C’est trop distant pour aller étudier à Banankoro tous les jours », déplore Lancinè Kourouma, un habitant du village, le regard empreint d’inquiétude.

À Banankoro, l’école la plus proche, les élèves de Sonamoridou devraient parcourir quotidiennement près de 12 kilomètres aller-retour, à pied. Une distance décourageante pour des enfants parfois âgés de moins de dix ans.

« Nous connaissons l’importance des études. La pompe et la mosquée qui se trouvent ici sont le fruit de l’éducation. Mais chez nous, il n’y a pas de personne instruite », poursuit M. Kourouma.

Privés d’école, les enfants grandissent sans alphabétisation. Beaucoup se résignent à suivre leurs parents dans les travaux agricoles, perpétuant ainsi un cercle vicieux d’analphabétisme et de pauvreté. Les habitants craignent que cette situation compromette durablement l’avenir de leur communauté.

Conscients de l’urgence, les parents lancent un cri du cœur aux autorités éducatives. « Nous demandons au gouvernement, précisément au ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, de construire une école chez nous », plaide Lanciné Kourouma, au nom des familles du secteur.

Dans une région où chaque kilomètre sépare un enfant de son avenir, les habitants de Sonamoridou espèrent que leur appel trouvera enfin un écho favorable. Car pour eux, l’école n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale.