Kankan : les fonctionnaires en colère contre la banque VistaGui pour prélèvements jugés abusifs

Selon plusieurs témoignages recueillis, des montants conséquents ont été prélevés sans justification claire.

« Le mois passé, ils ont fait un prélèvement et nous avons accepté, mais cette fois, j’ai constaté un retrait de 1 550 070 francs guinéens sur mon salaire. Je refuse d’accepter cela ! On nous dit que ces prélèvements sont dus à une permutation entre la BICIGUI et la VistaGui, mais pourquoi devrions-nous en subir les conséquences ? Nous demandons aux autorités de revoir cette situation. Nous ne pouvons pas continuer avec cette banque qui nous arnaque à chaque fois », explique Hadja Ténin Bayo, enseignante.

Diawara Lanfia, un autre fonctionnaire récemment muté à Kankan, évoque une situation similaire : « J’avais un prêt fonctionnaire, et ils ont retiré le montant correspondant, ce qui est normal. Mais en plus de cela, ils ont prélevé 1 250 000 francs guinéens sans aucune explication. Je demande au directeur de la banque de me clarifier la raison de ce retrait et j’exhorte les autorités à se pencher sur ce problème au plus vite. »

D’autres fonctionnaires, même sans dettes en cours, affirment avoir subi des prélèvements inattendus. C’est le cas de Saran Camara :« Ils ont pris plus de 800 000 francs guinéens sur mon salaire alors que je n’ai ni dette, ni avance, ni prêt. Quand j’ai demandé des explications, on m’a répondu que c’était un prélèvement d’agios depuis 2023. Mais si mon salaire est domicilié ici, pourquoi ne pas prendre ces agios à chaque fin de mois plutôt que de prélever une somme aussi importante d’un coup ? Ce n’est pas normal. »

Face à ces multiples réclamations, les fonctionnaires demandent une intervention urgente des autorités compétentes. Ils dénoncent une gestion opaque et une communication insuffisante de la part de la banque.

Jusqu’à présent, la direction de VistaGui n’a pas officiellement réagi à ces accusations.
Joint au téléphone, le directeur de l’agence VistaGui à Kankan a simplement déclaré :« Là, je suis chargé avec ces fonctionnaires. Je finis avec eux, après on va voir ça, OK ! »

Cependant, les clients concernés réclament des réponses et la restitution des sommes prélevées injustement.