Journalisme et intelligence artificielle : la presse africaine réunie à Conakry

La 1ère édition de la Rencontre des Journalistes Africains de Conakry (REJAC) s’est tenue ce vendredi 27 juin 2025 dans la capitale guinéenne, rassemblant des professionnels des médias venus de Guinée, du Burkina Faso, du Mali et du Sénégal autour du thème : « Journalisme et intelligence artificielle ».

Dans son discours d’ouverture, Aboubacar Condé, vice-président du comité d’organisation, a souligné la vocation panafricaine de cette rencontre : « la REJAC se veut un rendez-vous annuel. Mais au-delà de sa périodicité, elle ambitionne de devenir une véritable tribune panafricaine, un espace d’échanges sur les grands défis de notre profession, dans toute leur diversité et complexité. »

Il a rappelé que les journalistes africains font face à des défis multiples, allant des menaces sécuritaires à la transformation numérique : « du Sahel à la Corne de l’Afrique, en passant par les Grands Lacs et les zones côtières, des conflits ouverts ou larvés mettent en péril la vie de millions de citoyens – et par ricochet, la liberté de la presse. Mais au-delà du danger physique, c’est la mission du journaliste qui est mise à l’épreuve. Comment couvrir un conflit sans être instrumentalisé ? Comment être loyal à la vérité dans un contexte où celle-ci devient elle-même un champ de bataille ? »

Aboubacar Condé a également évoqué l’impact des technologies sur le journalisme : « Nous vivons dans un monde où l’information circule plus vite que la vérification. Où l’intelligence artificielle peut générer un article en quelques secondes. Où des contenus fabriqués semblent parfois plus vrais que nature, et où la viralité supplante souvent la véracité. »

Un appel à une presse africaine plus forte et plus adaptée

Présidente d’honneur de cette première édition, la ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique, Rose Polaroïd Pricemou, a salué l’initiative et appelé à l’unité.

« La REJAC doit devenir un creuset de solutions, de convergences et de partenariats, pour faire émerger une presse africaine plus forte, mieux formée et plus en phase avec les défis de notre époque. »

Elle a lancé un message de bienvenue aux délégations étrangères : « à nos invités venus de pays frères, soyez les bienvenus en Guinée, terre d’hospitalité, d’engagement panafricain et de résilience. Je souhaite que cette première édition soit le point de départ d’un mouvement durable pour une Afrique qui pense, qui crée, qui s’exprime et qui se transforme. »

Trois panels pour cerner les enjeux

Trois panels ont structuré cette rencontre : journalisme et intelligence artificielle, la presse écrite à l’ère du numérique et le journaliste face aux risques de manipulation.

Des thématiques qui, selon Boubacar Yacine Diallo, président de la Haute Autorité de la Communication (HAC), doivent déboucher sur des actions concrètes : « je formule le vœu que les travaux de ces panels aboutissent à des recommandations fortes, à la hauteur des enjeux. »

Elisa CAMARA

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