Joëlle Milquet (Ex Vice-première Ministre Belge: « L’avenir de la democratie en Afrique est dans les mains des jeunes et des femmes » (Interview)

il y a 10 mois 219
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Dans un entretien accordé à la presse, le samedi dernier, à l’hôtel Palm Camayenne, la présidente du Comité Stratégique et Consultatif d’ECESJoëlle Milquet, a évoqué l’importance de l’atelier de formation de 3 jours portant sur la maitrise de la fonction législative, de l’analyse du respect des droits humains, à l’intention des conseillers nationaux de transition ( CNT).

Elle a par ailleurs vanté l’apport de l’union européenne, à travers le Centre Européen d’Appui électoral (ECES), pour une transition reussie en Guinée. Pour Mme Joëlle Milquet : « L’avenir de la democratie en Afrique est dans les mains des jeunes et des femmes ». Lisez plutôt !

Mosaiqueguinee.com: Bonjour Mme Milquet ? Présentez-vous à nos lecteurs ?

Je me nomme Joëlle Milquet , je suisdiplômée en Droit de l’Université Catholique de Louvainet titulaire d’unMaster Spécialisé en Droit Européen de l’Europa Instituut-Universiteit van Amsterdam.Entre 1985 et 1992, j’ai eté avocate au Barreau de Bruxelles et également travaillé comme greffier auxiliaire auprès du Juge Belge à la Cour de Justice de l’Union Européenne à Luxembourg. De 1987 à 1992, j’ai été assistante parlementaire, secrétaire politique du Parti Social Chrétien (PSC) au Sénat, puis assistante du Ministre de l’Education.Le 15 septembre 2020, j’ai été nomméepremière Présidente du Comité Stratégique et Consultatif d’ECES.

Vous venez donc de boucler une formation de 3 jours avec les conseillers nationaux de transition, sur quoi portait cette formation?

C’est une formation demandée par le conseil national de transition (CNT) et son president Dr Dansa Kourouma pour faire cette formation de 3 jours sur la maitrise de la fonction législative. Cela consiste à parler de la base d’une veritable démocratie, de voir quelles sont les fonctions des parlements, notamment la fonction législative, analyser l’importance du respect des droits humains, de la législation internationale en la matière. On a passé beaucoup de temps à annalyser la fonction législative des conseillers du CNT, comment élaborer une loi, quelles sont les étapes, comment rediger formellement une loi structurée et claire pour les guinéens? On a passé 3 jours très intensifs; les conseillers ont été très actifs dans la formation avec les services. J’ai beaucoup apprecié à la fois les contacts, leur connaissance très élévée de la fonction parlementaire. Une des demandes, c’était de pouvoir encore plus sensibiliser les conseillers du CNT qui, au départ, ne sont pas issus du monde politique à part les 15 representants des partis politiques, de la société civile, de la diaspora, des jeunes de differents groupements, de les sensibiliser au travail de contrôle sur l’executif, de l’analyse des projets de lois qui viennent du gouvernement, le fait de deposer et avoir l’initiative législative, reflechir sur differentes propositions de lois, notamment améliorer les couvertures de santé, en martière d’éducation, de l’économie. C’était interessant d’expliquer le processus pour arriver à des législations efficaces et les questions politiques et juridiques. C’était bien de faire des ateliers interactifs.

Quand on defini une démocratie, il ne suffit pas de voter, il ne suffit pas d’avoir un parlement, il faut aussi surtout avoir une democratie participative pour que les citoyens soient de plus en plus consultés, ce sont tous des debats qu’on a pu avoir ensemble. On avait énormément des convergences de vue.

Vous êtes presidente du conseil stratégique d’ECES, en quoi consiste votre mission au sein de cette ONG ?

Ce centre est une grande ONG, dont le siège est à Bruxelles, l’objectif, c’est de soutenir la démocratie, l’assistance technique électorale dans les pays qui le demandent pour le compte de l’union européenne. C’est un grand projet de l’union européenne qui soutient la Guinée et les Guineens dans differents sujets. Surtout en matière d’environnement, d’energie, en martière de gouvernance et autres. Dans ce cadre là, ils ont choisi ECES comme leur bras armé dans tous nos projets de gouvernance et il est le partenaire du conseil national de transition (CNT), il est aussi le partenaire du ministère en charge de l’administration du territoire, de la Cour suprême, pour repondre à leur demande de renforcement de capacités. J’avais eu des conférences vidéos avec tous les responsables de services avant cette formation. Dans les jours qui viennent, il y aura une formation pour la cour suprême avec l’OIF. On est là à la demande des autorités guinéennes, repondre à leur demande de formation. C’est dans le cadre de la politique très active de l’Union européenne, mise à la disposition de la Guinée.

Comment l’experience d’ECES et son approche pourraient-elles être profitables et utiles aux pays africains en transition ou sur la voie de la démocratie ?

Le CNT a des missions fondamentales, d’abord c’est de pouvoir adopter une nouvelle constitution qui remet le pays dans l’ordre democratique le plus vite possible, avec des institutions démocratiques, des élections crédibles et transparentes, avec des nouvelles autorités, une democratie telle que la population guinéenne le souhaite. Donc le CNT est là pour un moment court, faire cette nouvelle constitution gerer la fonction législative de l’Etat. Le respect des droits humains, les matières fondamentales en ce qui concerne le quotidien des guinéens en attendant un parlement élu. Ils ont aussi la promotion des droits humains. Ils ont aussi toute la vigilance par rapport à l’agenda de la transition et la reconciliation nationale. Ce sont des grandes compétences, c’est pourquoi ils sont demandeurs de cette formation, la fonction législative, dans 15 jours sur le contrôle du gouvernement et on continue avec le caucus des femmes parlementaires, pour faire en sorte qu’il y ait plus de femmes qui accedent à la fonction politique, voir comment on peut les soutenirs. On a plusieurs projets encore .

Vous avez été vice-première ministre de la Belgique et plusieurs fois ministre, que préconnisez-vous pour une reussite de la transition et un encrage de la démocratie en Guinée ?

En tout cas le president du CNT a dit, ainsi que la répresentante de la délégation de l’union européenne, le soutien à la gouvernance et à la preparation de l’avènement de la démocratie est evidemment une grande priorité de l’union européenne qui met les moyens avec les formations, tout le soutien vis-a-vis des differents partenaires en pleine concertation avec l’Etat guinéen, c’est une grande priorité, il y a énormément de politique de soutien au développement de la population en général, en matière de santé, de l’environnement, l’économie, le soutien à l’entreprenariat des femmes. C’est le plus grand partenaire de l’union européenne en terme de volonté et en terme financier aussi. On a quand même beaucoup d’histoire commune, il y a énormément de volonté de part et d’autres.

Que conseilleriez-vous aux jeunes et femmes en Afrique et particulièrement en Guinée ?

On a parlé avec le personel du CNT ces 3 jours, c’est de voir comment avoir une constitution moderne, qui repond aux aspirations du grand dialogue qui a eu lieu avec toute la population, surtout faire en sorte que la transition soit la plus courte possible. On doit arriver le plus vite possible à un Etat démocratique mais dans les meilleures conditions, il faut le temps pour y arriver mais pas trop long non plus. Contrairement aux autres assemblées élues, vous êtes une constituante, vous allez pouvoir rediger la nouvelle charte suprême du pays, c’est quand même très important, c’est une grande responsabilité, vous pouvez faire de nouvelles propositions de lois pour exercer les droits fondamentaux qui sont dans la charte de la transition, mais aussi dans les outils internationaux qui s’imposent à la Guinée comme le pact international des droits civils et politiques. L’avenir de la democratie en Afrique est dans les mains des jeunes et des femmes. Il faut beaucoup plus de femmes en politique, elles ont une perception différente, on a besoin de la diversité de ces 50% de l’humanité. Elles sont pragmatiques, elles sont peu violentes, elle ont un sens de responsabilité, je pense que la presence feminine est importante, l’Afrique est un continent peuplé à 50 % de jeunes, l’avenir est démocratiquement dans les mains des jeunes et des femmes.

Votre dernier message ?

J’ai eu un énorme plaisir de travailer avec des personnes compétences, ouvertes, avec lesquelles j’ai eu un veritable dialogue et de convivialité, on a été bien accueilli, on a eu des échanges de haut niveau, je suis très honorée d’avoir pu faire cette formation avec des gens de cette envergure, j’aime beaucoup la Guinée.

Merci à vous Mme Milquet

Interview réalisée par Saïdou Barry pour Mosaiqueguinee.com

Lire l'article en entier