Hypertension et diabète: la Fondation Orange Guinée lance la 3è édition de la « Caravane Santé 3è âge », à Dubréka 

La Fondation Orange, en partenariat avec le Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, a procédé ce mardi 07 janvier 2025, dans la préfecture de Dubréka, au lancement officiel de la 3ème édition de la Caravane Santé pour les personnes du troisième âge. L’objectif est d’organiser des  consultations gratuites des maladies non transmissibles, à savoir: le diabète et l’hypertension artérielle pour les personnes du 3ème âge. Si lors des 2 éditions précédentes, la campagne a touché 15000 personnes, cette année, ils envisagent de toucher 8000 personnes.

Du 06 janvier au 28 février 2025, les personnes dépistées vont bénéficier des conseils, des consultations médicales, des dépistages, de la sensibilisation, de l’évaluation des risques, des produits pharmaceutiques et d’un visa médical. Cette troisième édition touchera les préfectures de Dubréka, Télimélé, Gaoual, Mali, Dalaba, Kissidougou, Beyla et Siguiri.

Selon les spécialistes, l’hypertension artérielle et le diabète constituent deux maladies chroniques non transmissibles qu’on qualifie de tueurs silencieux. Et généralement, ce sont des maladies qui évoluent à bas bruit sans aucun symptôme et à l’instar des autres pays, notre pays, la Guinée, connaît une progression nette de ces maladies non transmissibles, plus spécifiquement du diabète et de l’hypertension.

Après les mots de bienvenue de la Délégation Spéciale de Dubréka, l’administratrice générale de la Fondation d’Orange Guinée, Amina Aboukhalil de rappeler d’où est venue cette initiative.

«La caravane est née d’un constat selon lequel d’avoir dans notre entourage des proches qui souffrent du diabète et de l’hypertension artérielle. Celui de savoir que les chiffres vont grandissant. Celui de souffrir de la douleur de ses parents là. Donc, il fallait se mobiliser. En ce qui concerne le choix des personnes du troisième âge pour cette caravane, nous les acteurs associatifs, les ONG, très souvent nos programmes sont pour les femmes, les jeunes et on ne pense pas forcément, et pourtant on a besoin d’eux»

À l’en croire : «C’est une première d’aller dans les préfectures. Nous irons dans 8 préfectures. Toute l’équipe de la Fondation et les équipes des partenaires sont mobilisées tout au long du chemin avec l’objectif de dépister au moins 8000 aînés et faire en sorte qu’au-delà du dépistage, les gens prennent conscience que le diabète et l’hypertension artérielle sont des maladies non transmissibles, mais qu’on peut les éviter. C’est surtout cela, la prévention. On pense que c’est quand on est âgé qu’on tombe malade. Malheureusement non. De plus en plus de jeunes souffrent de ces maladies non transmissibles et c’est le résultat de l’hygiène, de comment l’on mange et de ce qu’on fait. Alors prenons ; faisons en sorte que beaucoup plus de personnes soient conscientes de ces maladies-là et de comment les éviter. Merci à Dubréka d’être présente et aussi mobilisée. Je suis convaincue que demain il y aura beaucoup plus de monde».

Poursuivant, Professeur Amadou Kaké, coordonnateur national des maladies non transmissibles a,  dans sa communication, profité de l’occasion pour revenir sur les statistiques. «Les statistiques que nous disposons sont déjà alarmantes. Concernant le diabète de l’enfant, plus de 1 500 enfants diabétiques sont suivis dans notre pays. Alors qu’on pensait qu’il n’y avait pas de diabète de l’enfant en Afrique. La raison n’était toute autre parce que ces enfants mouraient avant le diagnostic. Le diabète de l’adulte concerne 5,6 % des sujets âgés de plus de 35 ans. Et cette prévalence augmente progressivement avec l’âge pour atteindre plus de 10 % à 50 ans. Et dans la majorité des cas, les diabétiques diagnostiqués dans les différentes enquêtes ne savent pas qu’ils ont le diabète».

Pr Amadou Kaké de poursuivre : «Et parmi ceux qui connaissent leur statut, c’est parmi les diabétiques connus, moins de la moitié reçoit un traitement. Et parmi ceux qui sont traités, un patient sur trois note une discontinuité de son traitement, pour plusieurs raisons. L’hypertension présente le même statut. Un adulte sur trois en Guinée est hypertendu. Et dans plus de 70 % des cas, les hypertendus ne se connaissent pas hypertendus. Vous voyez alors les conséquences auxquelles ces deux maladies peuvent exposer, notamment les accidents vasculaires cérébraux…Ce qui fait de ces maladies, pas seulement un problème de santé, mais ces maladies sont devenues de nos jours un véritable problème de développement. Parce que les conséquences sont aussi lourdes pour l’individu mais pour toute la société entière», explique ce professeur.

Par ailleurs, le Secrétaire Général de la préfecture de Dubréka, Almamy Aly Camara, de reconnaître les multiples gestes dont la préfecture de Dubréka bénéficie à l’endroit de cette fondation avant de déclarer ceci. «De nos jours, les maladies de diabète et de l’hypertension se répandent comme des petits pains chez nous à Dubréka, ce sont des maladies chroniques et le plus souvent que les patients ignorent leur état de santé et la plupart des gens dépistés n’ont pas les moyens financiers adéquats pour s’acheter régulièrement les médicaments. Cette situation comme vous le savez précipite malheureusement et prématurément la mort de plusieurs de nos concitoyens. Votre mission, madame, qui s’inscrit dans un cadre humanitaire est une bouffée d’oxygène pour tous ceux qui ont peu de moyens mais qui se soucient de leur santé», dit-il entre autres avant de solennellement lancé la Caravane Santé 3ème âge à Dubréka.

Naby Sylla venu se faire dépister trouve cette initiative assez bénéfique. «J’apprécie ce travail qui, aujourd’hui, nous amène à savoir l’état dans lequel nous nous trouvons. Si tu as la tension ou le diabète, tu peux le savoir. Nous prions Dieu que cela continue pour notre société. Nous remercions à plus d’un titre ceux qui ont organisé cela.

Pour finir, Hadja Fatoumata Yarie Camara, enseignante à l’école primaire de Nèguèyah, remercie la Fondation d’Orange Guinée pour le geste. « Ma copine m’a expliqué qu’il y a des gens qui sont venus pour faire des dépistages pour des personnes du troisième âge. Je me suis inscrite. Franchement, ça se passe très bien. C’est très très important, puisqu’en ce moment il y a des gens qui n’ont pas les moyens de se rendre à l’hôpital même en cas de maladie. Donc, si ce type d’occasion se présente ils pourront se faire consulter gratuitement et avoir des médicaments gratuitement».

Mamadou Yaya Barry 

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