Guinée : risque d’instabilité politique

il y a 5 mois 152
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C’est devenu une évidence que le calendrier de la transition guinéenne va connaitre un glissement si on s’en tient à l’exécution du chronogramme conjoint entre le gouvernement et la CEDEAO. Et les acteurs sociopolitiques membres du cadre de dialogue et les forces vives regroupant l’ANAD, le FNDC politique, les FFSG, le FNDC et le RPG Arc-en-ciel et Alliés, sont conscients de cette réalité. Et ce, même si il existe une divergence de vue sur la conduite à tenir.

Selon l’accord conjoint entre la Guinée et la Cedeao, l’exécution des 10 étapes du chronogramme est prévue comme suit : le recensement général de la population, le recensement d’état-civil, l’établissement du fichier électoral, l’élaboration d’une nouvelle constitution et l’organisation d’un référendum sur la nouvelle constitution. Tandis que les cinq dernières étapes consisteront à l’élaboration des textes des lois organiques, l’organisation des élections locales, l’organisation des élections législatives, la mise en place des nouvelles institutions issues de la nouvelle Constitution et l’organisation de l’élection présidentielle.

Des acteurs favorables à un glissement

Un éventuel glissement du chronogramme ne constitue pas un véritable problème aux yeux des acteurs politiques membres du cadre de dialogue. Le leader du Bloc Libéral en premier. «Si on se rend compte qu’on ne peut pas organiser en 2 ans de bonnes élections locales, mais il y aura une rallonge et ça ne nous causera aucun problème dans la mesure où ça restera dans les 3 ans qu’on avait adoptés», considére Faya Millimono.

Abondant dans le même sens, le coordonnateur du Front national pour la défense de la transition (FNDT) soutient qu’au regard des réformes engagées par les militaires au pouvoir depuis deux ans, « le chronogramme issue de l’accord dynamique entre la Guinée et la CEDEAO n’est plus tenable».

Par conséquent, Bogola Haba encourage les différentes parties prenantes à « s’entendre sur un contenu non partisan de la Transition et à définir un nouveau chronogramme qui tient compte des causes profondes ayant conduit au coup d’Etat civile de 2020 et celui militaire du 5 septembre 2021.»

    Les mises en gardes des forces vives

A 13 mois de la fin de la transition conformément au calendrier initial, des voix commencent déjà à se lever pour dénoncer la lenteur, mais aussi le manque de visibilité dans la conduite de celle-ci.

Certains acteurs, non des moindres, soupçonnent la junte dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya de n’avoir pas la volonté d’organiser le retour à l’ordre constitutionnel. Parmi eux, le président du parti MoDel qui, en juillet 2023, avait émis des craintes par rapport à un éventuel glissement. Aliou Bah avait expliqué qu’il y a dans le chronogramme des opérations «incompressibles» par rapport au processus électoral. « Alors, si on met de côté toutes ces opérations qu’on ne peut pas compresser, on aura un retard», avait alerté l’acteur politique avant de prévenir qu’ « un glissement ne sera pas sans conséquences».

« A l’absence d’un chronogramme crédible et d’un budget réaliste des élections, d’un Organe de gestion des élections, d’un Code électoral, d’un opérateur technique, d’un fichier électoral », l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD) est convaincue que «la volonté politique de diligenter le retour à l’ordre constitutionnel dans le respect des règles et des principes de la démocratie et de l’Etat de droit n’existe plus au niveau de la junte guinéenne», a-t-elle dénoncé tout en indiquant qu’«aucun glissement de calendrier ne sera accepté».

Un risque d’instabilité

Souleymane Souza Konaté : « affronter le CNRD est la seule option qui reste à la classe politique»

Cette coalition dirigée par Cellou Dalein Diallo commence à croire que la reprise des manifestations est la seule option qui lui reste pour s’opposer aux dérives de la junte. « Aujourd’hui, affronter le CNRD est la seule option qui reste à la classe politique soucieuse du bien-être de la population. (…) Les mots d’ordre de manifestations vont être donnés jusqu’à ce que le CNRD revienne à de meilleurs sentiments. Nous sommes en train de travailler sur le terrain, nous sommes en train de mobiliser nos militants et sympathisants», a martelé le conseiller en communication du président de l’UFDG.

Pendant ce temps, le CNRD durcit le ton, réprime les manifestations, une trentaine de morts, et impose des restrictions des réseaux sociaux et brouille de plusieurs radios.

La situation actuelle ne présage rien de bon sachant qu’il ne reste plus que 12 mois d’ici la fin de la transition, prévue au plus tard en décembre 2024. Pour éviter l’enlisement de la crise actuelle, le CNRD doit impérativement instaurer un dialogue franc avec l’ensemble des acteurs sociopolitiques. Et ce, même si, pour l’heure, on ne voit aucune intention des autorités d’aller dans ce sens.

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