Graves inondations à Coyah : une enfant de 3 mois emportée par les eaux à Laminayah

De fortes pluies se sont abattues sur plusieurs localités de la Guinée dans la nuit d’hier à aujourd’hui, mardi 22 juillet 2025, causant d’importants dégâts matériels et humains. Dans la commune urbaine de Coyah, le quartier Laminayah a été particulièrement touché. Dans ce secteur vulnérable, une tragédie s’est produite : une fillette de trois mois a été emportée par les eaux, en pleine nuit, a appris Guineematin.com à travers une de ses équipes de reportage.

Il est environ 3 heures lorsque Zenab Barry, âgée de seulement trois mois, est arrachée des bras de ses proches dans une scène de panique indescriptible. Sa mère, Kankou Camara, encore sous le choc, raconte les derniers instants avant la disparition de son enfant.

kankou Camara, mère de la petite portée disparue Zenab Barry, âgée de 3 ans

« Il pleuvait abondamment toute la nuit. J’étais au salon avec mes enfants, puis nous sommes allés nous coucher. Leur père est rentré du travail vers 23 heures, sous la pluie battante. Vers 2 heures du matin, je me suis réveillée et j’ai constaté que la maison était inondée. J’ai réveillé mon mari, et quand il a mis les pieds au sol, il a senti l’eau sous le lit. Nous avons ouvert la fenêtre, mais l’eau avait déjà atteint un niveau inquiétant. Il m’a demandé de sortir. J’ai alors passé le bébé à mon homonyme pour l’aider à ouvrir la porte. La pression de l’eau a fait tomber un mur. Le fauteuil dans lequel mon homonyme était assise avec le bébé a été renversé. Elle est tombée, et l’eau a emporté notre fille », explique-t-elle en larmes.

Blessée au pied par les éclats de verre de la porte cassée, Kankou Camara ne retient plus ses larmes. Elle supplie les autorités de venir en aide aux familles sinistrées.

« Ce n’est pas la première fois que notre maison est inondée. Mais cette fois, c’est trop. Nous sommes pauvres, nous n’avons nulle part où aller. Que le gouvernement nous aide à quitter ce quartier », a-t-elle dit.

Le drame de la famille Barry n’est malheureusement pas isolé. Hadja Gallé Cissé, également résidente du quartier Laminayah, raconte comment elle a échappé de justesse à la noyade avec son enfant.

Hadja Gallé Cissé, une des victimes

« Ma maison a été inondée. J’étais seule avec mon enfant. Ce sont mes cris qui ont alerté les voisins. Ils ont dû défoncer la porte pour nous sortir. C’est terrible ce qu’on vit ici, et ce n’est pas la première fois. Nous n’avons aucun endroit où aller », souligne-t-elle.

Pour plusieurs habitants, ces inondations récurrentes sont aggravées par des erreurs dans les travaux d’aménagement urbain. Abdoul Karim Bangoura, résident de Laminayah, met en cause la construction en cours d’un pont à Batouyah.

Abdoul karim Bangoura, habitant du quartier Laminayah dans la commune de Coyah

« Chaque année, on subit des pertes. Mais cette fois, c’est pire. On accuse les travaux du pont à Batouyah. Ils ont mal canalisé l’eau, qui est désormais redirigée vers notre quartier. Ce n’est pas normal. Il faut que les autorités compétentes revoient ce chantier avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il dit.

Face à cette catastrophe, les habitants de Coyah lancent un appel pressant aux autorités locales et nationales. Ils demandent un relogement des familles sinistrées, une meilleure gestion des eaux pluviales, et une réévaluation des chantiers d’infrastructures qui, selon eux, aggravent les inondations.

Lamine Kaba et Jacqueline Kourouma pour Guinéematin.com

Tél : 620995917

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