Gouvernance locale : l’ANAFIC trace la feuille de route 2025 des projets PANAFIC et PAGL2

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Dans un contexte où les défis liés au développement local restent encore nombreux, deux projets phares continuent d’apporter un appui structurant aux collectivités locales guinéennes : le Projet d’Appui à l’Agence nationale de financement des collectivités locales (PANAFIC), financé par l’Agence française de développement (AFD), et le Projet d’Appui à la Gouvernance Locale – Phase 2 (PAGL2), soutenu par la Banque mondiale à hauteur de 80 millions de dollars US.

C’est autour de ces deux initiatives que s’est tenue, les 8 et 9 avril 2025, la première session ordinaire du comité de pilotage à Conakry, sous la houlette de l’Agence nationale de financement des collectivités locales (ANAFIC). L’objectif de cette rencontre stratégique : valider les documents de planification devant encadrer la mise en œuvre des activités pour l’exercice 2025.

Durant deux journées, les participants – représentants du gouvernement, partenaires techniques et financiers, élus locaux et membres de la société civile – ont passé en revue les rapports d’activités de 2024, examiné les budgets 2025, et échangé sur les priorités stratégiques à poursuivre.

La session s’est également accompagnée de visites de terrain à Wonkifong et Mafereinyah. Ces déplacements visent à permettre aux membres du comité de pilotage de constater concrètement l’application des mécanismes d’engagement citoyen : budgétisation participative, gestion des réclamations, suivi-évaluation participatif, ou encore systèmes d’alerte précoce. Des outils jugés essentiels pour renforcer la redevabilité et la transparence dans la gestion publique locale.

Un double enjeu : clôture du PANAFIC et accélération du PAGL2

Dans son intervention, Sékou M’Mawa Touré, Directeur général de l’ANAFIC, a détaillé les deux temps de cette session. D’un côté, le PANAFIC, lancé pour renforcer les capacités institutionnelles de l’Agence, entre dans sa dernière année d’exécution, avec une clôture prévue au 31 décembre 2025. De l’autre, le PAGL2 s’engage dans sa deuxième année de mise en œuvre.

« Cette première session vise à valider non seulement notre rapport d’activités 2024, mais aussi notre programme de travail et budget pour 2025. Nous disposons cette année d’un budget de 25 millions de dollars pour le PAGL2, et 2 millions d’euros pour le PANAFIC, soit près de 25 milliards de francs guinéens. Ces ressources doivent avoir un impact réel sur les conditions de vie des populations à la base », a-t-il souligné.

Face à l’ambition grandissante des collectivités locales et la complexité croissante des projets de développement, le renforcement des capacités des acteurs locaux est l’un des axes forts de cette année 2025, selon le patron de l’ANAFIC.

« Il est impossible de parler d’exécution de milliards de francs guinéens sans outiller les agents qui sont sur le terrain. La décentralisation repose sur trois principes : la subsidiarité, la redevabilité et la libre administration. Pour que les collectivités puissent jouer pleinement leur rôle, il faut les rendre compétentes et autonomes », a ajouté M. Touré.

En outre, il a insisté sur l’importance d’une mobilisation accrue des ressources, en allant chercher les financements disponibles auprès des institutions partenaires pour les orienter directement vers les collectivités : « La décentralisation n’est pas un acquis. C’est un combat permanent. Nous devons arracher chaque compétence, chaque ressource qui revient aux collectivités pour leur permettre de conduire elles-mêmes leurs actions de développement. »

Un comité de pilotage engagé mais exigeant

Du côté des membres du comité, les attentes sont tout aussi fortes. Pour Mme Camara Hadja Adama Sow, membre du comité de pilotage du PANAFIC et du PAGL2, l’efficacité des projets repose sur l’application rigoureuse des recommandations issues de ces rencontres.

« Il est crucial que toutes les décisions validées ici soient réellement mises en œuvre. Et surtout, que l’on organise une deuxième session avant décembre, pour faire le point sur les réalisations, les défis et les retards. Avant même la rédaction des rapports, des missions conjointes de terrain doivent être organisées pour aller constater les avancées, évaluer les obstacles et ajuster les interventions en temps réel », a-t-elle recommandé.

De son côté, Mohamed Sikhé Kamara, Secrétaire général du ministère de l’Administration du territoire et président du comité de pilotage, a salué la tenue de cette session et l’engagement des parties prenantes.

« Ce comité est un moment de bilan, mais aussi de projection. Il permet d’identifier ce qui a marché, ce qui doit être amélioré, et comment mieux accompagner les collectivités dans leurs missions. Nous allons continuer à visiter les infrastructures réalisées pour les évaluer et garantir leur impact », a-t-il affirmé.

À travers ces projets, c’est toute une dynamique de gouvernance locale qui se structure, avec une approche participative et inclusive, où les citoyens sont appelés à jouer un rôle central. L’ANAFIC, en tant que cheville ouvrière de ce processus, entend poursuivre son rôle de coordination, de mobilisation des ressources et d’accompagnement des collectivités.

Au-delà des chiffres, c’est donc un véritable changement de culture administrative que ces initiatives tentent d’impulser, pour rapprocher l’État des citoyens et permettre aux collectivités d’être les premiers acteurs de leur propre développement.

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