Fin de la rentrée solennelle du Barreau de Guinée: «il n’y a pas d’ordre public là où le citoyen peut-être arrêté arbitrairement et séquestré» (Me Diop Souaré)

il y a 1 semaine 81
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Après plusieurs jours de formation au compte de la rentrée solennelle du Barreau de Guinée, la cérémonie de clôture a été organisée vendredi 15 ́novembre, dans la salle des congrès du Palais du Peuple de Conakry.

Cette cérémonie a connu la présence du Premier ministre, chef du Gouvernement, du Président du Conseil National de la Transition (CNT), du Garde des sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’homme, du secrétaire général du gouvernement, du chancelier de l’ordre national du mérite, des représentants des Ambassades du Sénégal et de la France et de tous les auxiliaires de justice, des Magistrats des cours et tribunaux de Guinée, des avocats des Barreaux venus des nombreux pays de ́Afrique de l’Ouest, du Tchad et de la France.

Dans son discours de circonstance devant ses confrères guinéens et des éminents avocats venus d’Afrique et de France, Me Mamadou Diop Souaré, 13ème Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Guinée, en fonction depuis 2022, a souligné que cette rentrée est solennelle puisque c’est la première fois qu’elle se tient avec une telle dimension mais surtout en raison des thématiques placées au centre des débats : « Le droit comme instrument de sécurité des personnes et de développement des entreprises »  

«La rentrée solennelle du Barreau de Guinée se tient chaque année et marque le début de l’année judiciaire pour les avocats. C’est une tradition respectée dans de nombreux pays, qui voit les membres du Barreau se rassembler pour une cérémonie officielle. Cet événement permet de prononcer des discours, de réfléchir sur l’année écoulée et de débattre des défis futurs pour la profession juridique. La rentrée des Barreaux inclut souvent des conférences, des ateliers de formation continue, des diverses activités destinées à renforcer la cohésion et la collaboration au sein de la communauté juridique. Cet événement offre une vaste opportunité, de communion, de rencontre d’échange et de dialogue non seulement parmi les avocats guinéens mais aussi avec d’autres professionnels du secteur judiciaire, il s’ouvre également aux avocats de la sous-région notamment ceux de la CEDEAO, de l’OHADA et bien au-delà», a-t-il indiqué. 

Plus loin, cet homme de droit de rappeler ceci : «Le respect des libertés publiques est un élément essentiel de l’ordre public. Pour ceux qui ne savent pas encore ou ceux qui le savent qui font fi malgré tout il n’y a pas d’ordre public là où il n’y a pas de sécurité publique. Il n’y a pas d’ordre public non plus là où le citoyen peut être arrêté arbitrairement et séquestré en dehors du cadre prévu par la législation pénale»

Le premier président de la Cour Suprême de Guinée, Fodé Bangoura, a, dans un temps de parole qui lui a été accordé, martelé que la justice dans toutes ses composantes repose sur 2 piliers fondamentaux, à savoir: l’indépendance des juges et la liberté des avocats, l’un ne peut prospérer sans l’autre, dit-il. «En tant que magistrat, nous voyons dans le Barreau un partenaire essentiel pour garantir une justice impartiale et une protection efficace des droits et libertés. C’est dans cet esprit de collaboration que je tiens à exprimer au nom de la Cour Suprême de Guinée notre entière disponibilité à travailler étroitement avec le Barreau», promet ce Magistrat. 

Pour clôturer cette rentrée solennelle du Barreau de Guinée, le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Amadou Oury Bah, a eu l’honneur de prononcer son discours. À ses yeux, cette cérémonie symbolique est un moment fondamental pour la profession d’avocat et pour l’État de droit en République de Guinée. «La rentrée solennelle des avocats est plus qu’un rituel, surtout dans un contexte de refondation de l’État. Elle est un témoignage de l’importance de la justice dans la construction d’une société démocratique, équitable et respectueuse des droits humains. Ce moment nous rappelle que la justice n’est pas seulement qu’une institution, elle est la prouesse de la transition, comme l’a déclaré M. le Président de la République, le général d’armée Mamadi Doumbouya. Elle est donc un pilier vivant, porté par des hommes et des femmes dévoués, qui, chaque jour, œuvrent à défendre les libertés, à protéger les droits et à garantir l’équité. Je veux parler des avocats partant de tous les professionnels de la justice», a-t-il laissé entendre. 

En ce qui concerne la Guinée, poursuit le Chef du Gouvernement, «nous œuvrons pour améliorer les infrastructures judiciaires, en garantissant des tribunaux accessibles et modernes, renforcer la formation continue, et je suis heureux que la Cour Suprême et toutes les autres composantes, les associations, sœurs et amis du Barreau de Guinée sont disposés à coopérer pour permettre une formation continue, promouvoir une justice équitable et indépendante, encourager l’utilisation des nouvelles technologies. Nous avons pleinement conscience que le Barreau joue un rôle central dans ce projet, et pourquoi nous sommes déterminés à renforcer notre dialogue avec les ordres des avocats, pour bâtir ensemble un système judiciaire plus inclusif et plus performant. A vous, chers avocats, je voudrais également adresser un appel. L’exercice de votre profession exige le respect de l’amour, la déontologie, l’honnêteté, le professionnalisme et une vigueur éthique sans faille. La solidarité entre avocats est également essentielle, notamment pour accompagner les jeunes générations qui rejoignent cette nouvelle profession», dit-il entre autres. 

Cette journée a connu également la prestation artistique notamment du groupe (mythique) du Bembeya Jazz national et international et du célèbre artiste Sékou Bembeya Jazz  (Diamond Fingers). Pour fermer portes et fenêtres de cette rentrée solennelle du Barreau de Guinée, une soirée Gala a été prévue à l’hôtel Noom, dans la commune de Kaloum. 

Mamadou Yaya Barry 

L’article Fin de la rentrée solennelle du Barreau de Guinée: «il n’y a pas d’ordre public là où le citoyen peut-être arrêté arbitrairement et séquestré» (Me Diop Souaré) est apparu en premier sur Mediaguinee.com.

Lire l'article en entier