Fête du 08 mars/La coopérative des femmes teinturières de Kindia ‘’ignorée’’ par les autorités : « nous n’avons reçu aucun contrat »

C’est une forte désolation pour la coopérative des femmes teinturières de Kindia. A quelques jours de la date internationale du droit des femmes, prévue le 8 mars prochain, les femmes de cette coopérative se disent ignorées par les autorités. Elles ont manifesté leur mécontentement ce lundi 03 mars 2025 en présence de plusieurs médias de la place.

Créée dans les 60, la coopérative des femmes teinturières de Kindia n’a bénéficié pour l’instant d’aucun contrat de production du textile guinéen traditionnellement recommandé lors de la célébration de la fête internationale des droits de la femme. Une situation qui donne du souci à ces nombreuses femmes en difficultés financières.

« C’est toutes sortes de textiles guinéens que nous produisons ici à l’image de nos voisins de Bamako. Seulement nous pensons que nous sommes ignorées par les autorités surtout celles qui organisent la célébration des droits de la femme. Nous savons, c’est le 08 mars mais jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucun contrat de production. D’habitude, le centre est rempli et nous travaillons mais jusqu’à présent aucun contrat », a d’abord déploré la présidente de la Coopérative des Femmes Teinturières de Kindia, Hadja Nana Keïta.

Cette dame longtemps dans la production du textile guinéen, communément appelé Kendéli, s’interroge sur ce manque de contrat de la part des autorités. Pour elle, les choses sont bloquées à Conakry, la capitale guinéenne. « Ce manque de contrat à l’approche de cette grande fête, nous-mêmes, on se demande pourquoi? Mais quand on dit 8 mars, les choses sont gérées à Conakry et nous qui sommes là, on ne compte que sur eux. Normalement, c’est cette coopérative qui représente toutes les teinturières de la Guinée et ils doivent nous appeler pour nous donner un contrat de production. Cela pourra nous aider à tirer profit car nous avons des femmes qui ont des maris qui ne travaillent pas, des enfants à nourrir, il y a même des femmes veuves parmi nous et si nous n’avons pas de contrat, c’est difficile. C’est pourquoi nous demandons aux autorités de penser à nous. », dit-elle.

Ce manque de contrat est visible dans la grande boutique de cette coopérative des femmes teinturières de Kindia où les clients se font rares. « Aujourd’hui, nous rencontrons d’énormes difficultés pour écouler nos produits, rien ne marche et la commande est trop morose. Il y a peu de commande en prélude au 8 mars parce que nous n’avons pas eu de contrat. Dans la cour, il y a moins de production pour le moment. L’Etat n’est pas venu vers nous sauf les particuliers. Dans la boutique, il y a moins d’exposition des pagnes de 8 mars. », a expliqué Sékou Mouctar Diawara, gérant principal de la coopérative des femmes teinturières de Kindia.

Comme l’année dernière, le 8 mars 2025 risque d’être célébré sans une véritable implication des femmes teinturières de Kindia. Le manque de contrat de production du textile guinéen reste donc la véritable raison.

Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia

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