Élection présidentielle ‘’précipitée’’ : la Guinée risque de reproduire les erreurs du passé, dit l’Union Sacrée

il y a 3 heures 25
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Rappelons-nous, il y a dix ans, avec le slogan « Dadis ou la mort », certains estimaient que Dadis devait rester au pouvoir coûte que coûte. Nous avons vu où cela nous a menés. Sommes-nous prêts à fermer les yeux et à foncer vers les mêmes erreurs, alors même que le président actuel a déclaré qu’il ne reproduirait pas les fautes du passé ? Chaque jour, ces mouvements défilent dans cette Maison de la Presse. Il faut avoir le courage de dire au président qu’il est un soldat qui nous a débarrassés d’une dictature, et qu’il est temps pour lui d’honorer son serment en refusant de le violer… Tous ceux qui le poussent à violer son serment ne le font que pour défendre leurs intérêts personnels et leurs poches », a lancé Hamidou Barry, président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et membre de l’Union Sacrée des Forces Vives de Guinée.

À un peu plus de deux mois de la date annoncée pour la tenue de l’élection présidentielle, prévue le 28 décembre 2025, les conditions d’organisation du scrutin continuent d’alimenter les discussions en Guinée. Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme des manquements dans le processus. En conférence presse à Conakry ce lundi, 13 octobre 2025, Hamidou Barry, membre de l’Union Sacrée des Forces Vives de Guinée et président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), a fustigé des insuffisances dans la mise en œuvre du processus électoral et invité à commencer par les élections communales.

Selon lui, avec l’appel à la candidature du Général Mamadi Doumbouya, le pays court le risque de reproduire les erreurs du passé, notamment celles de 2010, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Hamidou Barry, président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), membre de l’Union Sacrée des Forces Vives de Guinée

« Figurez-vous que le souci qui nous anime aujourd’hui n’est autre que de voir comment le jeu politique pourrait être assaini pour nous permettre de participer à ces futures élections. On nous a promis une Constitution dans laquelle figurent deux articles, les articles 174 et 175, qui stipulent officiellement les dispositions régissant l’organisation et le fonctionnement du futur organe technique de gestion des élections. Or, à la lecture de ces dispositions, certaines composantes de cet organe ne pourront pas être mises à jour tant que ces élections ne seront pas organisées. C’est pourquoi, à l’Union Sacrée, nous estimons qu’il faut d’abord organiser les élections locales, celles qui permettront la mise en place des institutions de la transition, avant d’aller vers l’effectivité de la nouvelle Constitution et vers les élections nationales de manière solennelle. Mais, à voir la décision des autorités d’aller vers une présidentielle à la va-vite, nous craignons de revivre l’expérience de 2010. À cette époque, certains candidats estimaient qu’il fallait commencer par les élections à la base avant d’aller à la présidentielle. Malheureusement, ceux qui voulaient une présidentielle immédiate ont eu gain de cause. Résultat : il a fallu près de quatre ans pour organiser les législatives, avec à la clé plus de 54 morts. C’est un raisonnement purement politique qu’il faut éviter, car les mêmes causes produisent généralement les mêmes effets. À un moment donné, il faut cesser de prendre des décisions émotionnelles. Nous sommes dans une transition, et cette transition a promis de rectifier les erreurs du passé », a lancé Hamidou Barry.

Selon Hamidou Barry, l’organisation des élections communales doit se faire avant l’élection présidentielle. D’autant plus que pour les candidatures indépendantes, le parrainage parle des maires élus et non des présidents des délégations spéciales. « Nous estimons que la seule façon pour les politiques, tout comme pour les candidats indépendants, d’acquérir réellement leur indépendance, c’est de passer par l’élection des communes. La Constitution prévoit que c’est à travers les communes que peuvent se faire les parrainages des candidats indépendants. À défaut d’élections communales, pensez-vous que ce sont les présidents des délégations spéciales qui vont parrainer ces candidatures ? Non. La Constitution parle bien des maires élus. C’est donc uniquement à travers les élections locales que ces parrainages pourront être valablement obtenus », a-t-il fait remarquer.

Hamidou Barry, président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), membre de l’Union Sacrée des Forces Vives de Guinée

En outre, Hamidou Barry dénonce les mouvements de soutien qui incitent le Général Mamadi Doumbouya à faire acte de candidature. « Au-delà de la question des candidatures indépendantes, il y a aussi la situation politique générale et le rôle des médias. Chaque jour, on observe des mouvements orchestrés pour pousser à une candidature du président de la République. Rappelons-nous, il y a dix ans, avec le slogan « Dadis ou la mort », certains estimaient que Dadis devait rester au pouvoir coûte que coûte. Nous avons vu où cela nous a menés. Sommes-nous prêts à fermer les yeux et à foncer vers les mêmes erreurs, alors même que le président actuel a déclaré qu’il ne reproduirait pas les fautes du passé ? Chaque jour, ces mouvements défilent dans cette Maison de la Presse. Il faut avoir le courage de dire au président qu’il est un soldat qui nous a débarrassés d’une dictature, et qu’il est temps pour lui d’honorer son serment en refusant de le violer. Certes, il est arrivé au pouvoir par la force, mais il a bénéficié d’une large adhésion populaire et politique pour rectifier les dérives de l’ancien régime. Aujourd’hui, nous constatons avec regret que, tant au niveau de l’administration publique que dans certains partis politiques, des individus continuent de le pousser à l’erreur. C’est pourquoi, au nom de mes collègues ici présents, j’invite le président au respect de son serment, par honneur pour le peuple de Guinée, pour sa propre dignité, et pour l’honneur de sa famille. Tous ceux qui le poussent à violer son serment ne le font que pour défendre leurs intérêts personnels et leurs poches », a martelé Hamidou Barry.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 69 33 33

The post Élection présidentielle ‘’précipitée’’ : la Guinée risque de reproduire les erreurs du passé, dit l’Union Sacrée first appeared on Guineematin.com.

L’article Élection présidentielle ‘’précipitée’’ : la Guinée risque de reproduire les erreurs du passé, dit l’Union Sacrée est apparu en premier sur Guineematin.com.

Lire l'article en entier