Dr Ibrahima Kourouma face à la CRIEF: «je suis en prison pour ma gestion, mais aussi pour celle des autres »

il y a 22 heures 95
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

L’ancien ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, Dr Ibrahima Kourouma, a comparu une nouvelle fois ce lundi 3 février 2025 devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF).

En détention depuis le 21 avril 2021, il est accusé avec Mohamed V Sankhon, ex-Directeur administratif et financier (DAF) du ministère, de ‘’détournement de deniers publics et d’enrichissement illicite’’. Alors qu’il avait nié les faits la semaine précédente, l’ex-ministre s’est exprimé devant la Cour avec amertume, revenant sur sa gestion à la tête du ministère.

Le prévenu a insisté sur le fait qu’il n’avait jamais travaillé avec Mohamed V Sankhon tout le temps qu’il a passé à la tête de ce ministère et qu’il ne comprenait pas pourquoi il était impliqué dans la même affaire.

« C’est dans cette salle que j’ai vu pour la première fois M. Mohamed V Sankhon », a-t-il affirmé, ajoutant qu’au moment des faits, celui-ci ne faisait pas partie de son équipe.

Concernant les fonds alloués par la Banque islamique de développement (BID), estimés à 12 millions de dollars, Dr Kourouma a défendu sa gestion en précisant que ces montants étaient administrés par une unité de gestion indépendante et non directement par lui. « Les partenaires ne mettent jamais leur argent à la disposition d’un ministre. Il y a toujours un gestionnaire de projet », a-t-il expliqué, rejetant toute implication personnelle dans la gestion de ces fonds.

L’ancien ministre a également réagi aux accusations portant sur la gestion de plus de 600 milliards de francs guinéens, s’interrogeant sur la pertinence des infractions qui lui sont reprochées sur plusieurs années de son ministère. Il a rappelé que ses budgets faisaient l’objet de contrôles réguliers et avaient toujours été validés à l’issue des inspections.

« Je ne suis pas celui qui fixe les montants. Je suis en prison non seulement pour ma gestion, mais aussi pour celle des autres », a conclu Dr Kourouma, exprimant son amertume face à la privation de sa liberté, loin de sa famille et de sa vie quotidienne depuis plus de 33 mois.

La défense a également contesté le rapport de l’Inspection d’État, affirmant qu’il avait été rédigé sans confrontation avec le prévenu, ce qui, selon elle, le rendait irrecevable. « Ce rapport contient des contrevérités et manque de sérieux », ont déclaré ses avocats, demandant à la Cour de l’écarter du dossier.

La partie civile, de son côté, s’est fermement opposée à cette demande. Finalement, la Cour a décidé de renvoyer l’audience au 10 février 2025 pour l’interrogatoire du second prévenu, Mohamed V Sankhon.

Lire l'article en entier