Deux plumes engagées, une même cause : une dédicace qui bouleverse les 72H du livre

il y a 10 heures 32
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Sous le regard attentif des passionnés de littérature et des défenseurs des droits humains, la 17ᵉ édition des 72 Heures du Livre de Conakry a été marquée par un moment d’une intensité rare : la dédicace conjointe des romans « Les fous du septième ciel au-delà de l’excision » de Koumanthio Zeinab Diallo et « Fleur arrachée » de Yomba Vekolte Tolno.

Deux femmes, deux générations, mais une même urgence : briser le silence autour des violences faites aux filles et aux femmes.

Dans « Les fous du septième ciel au-delà de l’excision », Koumanthio Zeinab Diallo livre une fresque saisissante. À travers le destin tragique de Salé, jeune fille mutilée et mariée de force, l’auteure met en lumière la cruauté des pratiques ancestrales et l’indifférence d’une société trop souvent complice. Mais au milieu des ténèbres surgit une lueur d’espoir, symbolisée par Weerou, cet homme autrefois traité de fou, seul capable d’entendre la douleur de Salé et d’aimer sans détruire.

Figure incontournable du patrimoine littéraire guinéen, poétesse, conteuse et gardienne du Fouta, par cet ouvrage, Koumanthio Zeinab Diallo confirme ici son engagement indéfectible pour la dignité et la liberté des femmes.

En écho vibrant, « Fleur arrachée » de Yomba Vekolte Tolno trace le portrait de Hawa, jeune fille brisée par un viol barbare et condamnée par la lâcheté des siens à épouser son bourreau. Refusant de se soumettre à l’injustice, Hawa incarne le courage d’une jeunesse prête à rompre avec les fatalités imposées par les traditions étouffantes.

Née à Kissidougou et nourrie par son expérience dans l’humanitaire, Yomba Vekolte Tolno signe un premier roman poignant, reflet d’une société en quête de justice et de renouveau.

La rencontre des deux autrices a donné lieu à un moment de grâce et de gravité mêlées. Tour à tour, elles ont lu des extraits de leurs œuvres, sous des applaudissements émus. L’assistance, captivée, a mesuré la portée du combat porté par ces deux voix puissantes : dire l’indicible, rendre visible l’invisible et ouvrir des chemins d’espoir pour toutes celles que l’on a trop longtemps réduites au silence.

Dans une Guinée où la parole se libère peu à peu, la littérature s’impose plus que jamais comme une arme de construction massive.

Un hommage vibrant à toutes les fleurs arrachées et aux étoiles qui, malgré tout, refusent de s’éteindre.

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