Dérives constitutionnelles : « le vrai verrou, c’est la mentalité des gouvernants et des citoyens » (Dansa Kourouma)

Le président du Conseil National de la Transition (CNT) s’est exprimé lors d’un grand oral dans la soirée de ce dimanche 29 juin 2025. Cette communication de Dr Dansa Kourouma intervient trois (3) jours après la remise solennelle du projet de nouvelle constitution au président de la République.
Face aux dérives constitutionnelles qui ont jalonné l’histoire de la Guinée, le numéro un de cette instance législative, qui fait office d’Assemblée nationale, promet une rupture.

Selon Dr Dansa, la future constitution introduit des mécanismes inédits, conférant au peuple un véritable pouvoir de blocage. Mais pour lui, rien ne remplacera la vigilance citoyenne et la diffusion du savoir constitutionnel.

« Nous avons renforcé les intangibilités. Il ne s’agit pas d’un simple verrouillage technique, mais d’un changement de paradigme », a affirmé Dr Kourouma. La nouvelle loi fondamentale prévoit notamment des mécanismes populaires de blocage face à toute tentative de révision inopportune.

Parmi ces dispositifs figure le droit de pétition : si une modification constitutionnelle est proposée par le gouvernement ou le président, les citoyens disposent désormais de 30 jours pour s’y opposer officiellement. Un seuil de signatures, également défini dans la constitution, permettra de bloquer le processus sans même que le texte ne soit soumis à référendum.

« Ce n’est plus seulement une minorité parlementaire qui peut faire barrage. C’est désormais une minorité citoyenne, organisée et vigilante, qui entre en scène », explique le président du CNT.

Une constitution solide, mais surtout connue

Pour Dr Kourouma, la meilleure défense de la constitution ne réside pas uniquement dans les articles gravés dans le marbre. Elle repose sur la compréhension et l’appropriation du texte par les citoyens.

« Verrouillez votre texte comme vous voulez, mais si les mentalités ne suivent pas, les dérives resteront possibles. Une constitution non vulgarisée est une constitution sans force », insiste-t-il. Il appelle donc à un large effort de pédagogie et de diffusion, estimant que la stabilité constitutionnelle viendra avant tout de l’éducation civique.

Une rupture avec le passé

Le président a enfin exprimé, dans son discours, la volonté claire de rompre avec les pratiques passées, où les textes étaient souvent taillés sur mesure pour prolonger le pouvoir en place. En plaçant le citoyen au centre de la protection constitutionnelle, dira-t-il, le CNT souhaite bâtir une démocratie plus résiliente et participative.

Sâa Robert Koundouno

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