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C’est une foule immense qui a accueilli le président du Conseil National de la Transition (CNT) dès sa descente de l’avion ce samedi, 9 novembre à 14 heures 15 mn à l’aérodrome de Konia Aviation, situé à 17 kilomètres du centre-ville de N’zérékoré, chef-lieu de la Guinée forestière.
C’est ainsi que le cortège s’est dirigé à la place des Martyrs où il devait expliquer le contenu de l’avant-projet de la nouvelle constitution.
Dans son discours de circonstance, le gouverneur de la région administrative, Lamine Keita, a souhaité la bienvenue au président du Conseil national de la transition, avant de se réjouir du choix porté sur la région de N’zerekoré pour le lancement de cette campagne.
« Excellence Monsieur le président, la constitution est l’âme d’un État qui définit les droits et les devoirs des citoyens ainsi que les principes fondamentaux qui régissent la gouvernance. C’est pourquoi le lancement de cette campagne de vulgarisation de l’avant-projet de notre nouvelle constitution dans notre région est une occasion solennelle pour les vaillantes populations de la région administrative de N’zérékoré de témoigner leur soutien à ce choix historique. Votre présence parmi nous aujourd’hui, est un signe fort de votre engagement pour l’avenir de notre pays. Nous sommes donc profondément reconnaissant », a fait savoir le gouverneur.
De son côté, Dr Dansa Kourouma est revenu sur les exceptions de cette nouvelle constitution dont la séparation des pouvoirs, la lutte contre l’homosexualité.
« La constitution qui nous ressemble, c’est une constitution qui prend en compte nos langues nationales. Comme langue dans laquelle tous les actes de l’État seront traduits et expliquer à la population. Parce ce qu’on fait pour vous, sans vous est contre vous. Vous devez être capables de lire les décrets, comprendre les décrets en Kpelé, Malinké, Loma, Soussou, Kissi et autres. La constitution qui nous ressemble, c’est une constitution qui donne une place à la chefferie traditionnelle. Cette constitution qui permet d’honorer et d’élever nos patriarches comme personnes morales, incontournables pour la paix et la cohésion sociale. La constitution qui nous ressemble donc, c’est une constitution qui ne favorise pas l’homosexualité. C’est une constitution qui ne favorise pas le mariage entre les hommes. Une constitution qui se bat contre le mariage entre les femmes. Une constitution qui nous ressemble, c’est une constitution qui respecte les valeurs des deux religions majoritaires de notre pays, l’islam et le christianisme. La constitution qui nous ressemble, ce n’est pas une constitution copiée-collée. La constitution qui nous ressemble, vous les Guinéens, c’est une constitution qui corrige les erreurs du passé qui ne permet plus à un président de confisquer le pouvoir », a expliqué le président du CNT.
Poursuivant son allocution, Dr Dansa Kourouma a fait savoir que cette nouvelle constitution autorise la candidature indépendante, le droit à la pétition, et ne peut être modifiée par la volonté d’un président.
« C’est une constitution qui garantit à tous les Guinéens, qu’ils soient membres ou pas d’un parti politique, de se faire élire maire, de se faire élire sénateur, de se faire élire président de la République. La constitution qui nous ressemble, c’est une constitution qui garantit la candidature indépendante à toutes les élections. La constitution nous ressemble, parce que notre constitution quand ça nous ressemble, la constitution ne donne pas la possibilité quelle qu’en soit la force d’un homme de changer au gré de sa volonté. La constitution qui nous ressemble, c’est une constitution qui est verrouillée, qui est établie pour des décennies. La nouvelle constitution, c’est la constitution qui garantit pour le peuple de Guinée, le droit à la pétition. Le droit à la pétition, quand vous n’êtes pas d’accord avec le président de la République, vous n’êtes pas d’accord avec le gouverneur, vous n’êtes pas d’accord avec le ministre, vous n’êtes pas d’accord avec l’assemblée nationale, au lieu de descendre dans la rue pour brûler les pneus, vous faites une pétition. Quand vous avez un certain nombre de signatures des citoyens de la localité, le gouverneur est obligé d’accepter votre volonté. Quand vous avez un certain nombre de signatures, vous déposez à l’assemblée qui est obligée d’accepter votre volonté, dira le parlementaire », explique-t-il devant un monde attentif.
Pour lui, cette nouvelle constitution va doter la Guinée des sénateurs. Ce qui renforce le pouvoir du peuple désormais.
« La nouvelle constitution ne se limite plus à la création d’une assemblée nationale seulement. La nouvelle constitution, il y a la deuxième chambre du parlement qu’on appelle Sénat. Pour la première dans l’histoire de la Guinée, nous aurons des sénateurs élus par les régions. Chaque région doit élire un nombre de sénateurs. Et ces sénateurs siègent à Conakry pour défendre les intérêts moraux, les intérêts économiques et les intérêts culturels et politiques de la région. Désormais, le régionalisme est un vieux souvenir parce que les sénateurs représentant la région participent à toutes les prises de décisions à tous les niveaux. La constitution qui nous ressemble, chère population de N’zérékoré, c’est une constitution qui garantit l’égalité entre Homme et Femme. La société guinéenne doit considérer la femme et l’homme au même pied d’égalité », précise Dansa Kourouma.
Avec la mise en place d’un sénat, cela permettra au président désormais de prendre conseils auprès de cette institution avant la nomination de son gouvernement. A cela s’ajoute, la mise en place d’une cour spéciale de justice.
« C’est que désormais, le président de la République, s’il doit nommer aux fonctions de Ministre ou de Premier ministre, il est obligé de demander l’avis des sénateurs. Ces sénateurs composés des représentants des régions et sages pourront conseiller le président de la République de qui il va choisir pour être son Premier ministre ou son ministre. Une autre innovation qui est importante, c’est la mise en place d’une institution qu’on appelle la Cour Spéciale de Justice de la République. Cette institution, c’est elle qui va juger le président de la République, les ministres, les membres du gouvernement quand ils vont trahir la volonté du peuple. La volonté du peuple, c’est la mauvaise négociation des ressources minières. La volonté du peuple, c’est de céder les superficies de terre à des Etrangers. C’est la haute trahison. Le général Mamadi Doumbouya m’emmène avec cette délégation, au nom du Conseil national de la transition pour mettre ce travail à votre disposition, », a confié le chef du parlement transitoire.
Dans sa communication, il a salué le président de la République « dont la clairvoyance a permis au projet Simandou de voir le jour ».
« Le programme Simandou 2040 qui était un rêve depuis l’indépendance, grâce au Général Mamadi Doumbouya c’est devenu une réalité. Plus de 660 kilomètres de voie ferrée entre Forécariah jusqu’à Beyla en passant par toute la Guinée.Le fer pour la Guinée doit profiter aux Guinéens. La nouvelle constitution garantit la redistribution des biens pour que ça profite à toutes les régions. Le pouvoir est à qui ? Interrogée, la foule répond au peuple. Le Général Mamadi Doumbouya a enlevé le pouvoir dans les mains des hommes, il a restitué au peuple et le peuple est le vrai détenteur du peuple. L’ancien président américain, Barack Obama, a dit : l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes », rappelle-t-il.
Autre nouveauté dans la nouvelle constitution, l’éducation devient obligatoire pour tout le monde jusqu’à 16 ans, révèle Dansa Kourouma.
« Désormais, l’éducation est gratuite et obligatoire en Guinée jusqu’à l’âge de 16 ans. Tant que votre enfant n’a pas 16 ans, il ne sortira pas de l’école. Même si sa tête est dure comme les cailloux des Monts Nimba, on va ouvrir sa tête pour mettre la connaissance dedans. Les femmes, vous qui vendez les bananes, l’huile rouge et le savon pour payer la scolarité de vos enfants, la nouvelle constitution sous le leadership du président Mamadi Doumbouya garantit une éducation pour tous vos enfants », martèle-t-il.
A noter que durant 21 jours, les parlementaires, rencontreront toutes les couches sociales de la préfecture de N’zérékoré, afin de leur expliquer le contenu de la nouvelle constitution.
Amara Souza Soumaoro, correspondant régional à N’zérékoré
621-94-17-77
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