Crise de carburant à Kankan : derrière de longues files d’attente, une population étouffée

il y a 4 heures 15
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Depuis plusieurs semaines, la ville de Kankan fait face à une grave pénurie de carburant, plongeant les habitants dans une situation de stress et de frustration.


Devant les rares stations-service encore fonctionnelles, les files d’attente s’étendent à perte de vue, dans une ambiance tendue et parfois électrique.

Dès l’aube, motos, tricycles et véhicules personnels se mettent en rang, espérant obtenir quelques litres d’essence. Certains automobilistes y passent même la nuit. Le carburant est devenu quasiment introuvable sur le marché noir, et les rares revendeurs profitent de la situation en vendant le litre à prix d’or, aggravant la souffrance de la population.

« Depuis 7h, je suis ici à la station pour avoir du carburant. Il est déjà midi et je n’ai toujours pas été servi. Il y a du carburant, mais les pompistes n’acceptent pas de travailler normalement. Après quelques ventes, ils arrêtent le service. Nous souffrons énormément. Si le gouvernement pouvait trouver une solution rapide, ce serait un vrai soulagement », déplore Lamine Kaba, propriétaire d’un véhicule personnel rencontré à la station de Senkefara, visiblement épuisé.

Karou Traoré, conducteur de “Bomboya” et habitant de Karifamoriah, dénonce quant à lui l’attitude de certains pompistes qui favoriseraient des clients privilégiés :

« La crise du carburant est devenue insupportable. Dans certaines stations, les pompistes privilégient ceux qui viennent avec des bidons, parce qu’ils leur versent des pourboires de 10.000 francs pour remplir un bidon de 20 litres. »

Selon lui, les prix ont littéralement flambé sur le marché noir :

« Actuellement, le litre se revend entre 30.000 et 40.000 francs guinéens. C’est intenable. Si les autorités pouvaient trouver une solution à cette crise, ce serait un vrai soulagement pour nous. »

Même constat chez Sackoba Kéita, venu tenter sa chance dans une station bondée :

« Depuis le matin, je suis dans le rang pour avoir de l’essence. Aujourd’hui, nous souffrons vraiment. Ceux qui réussissent à se procurer du carburant le revendent ensuite à 25.000 ou 30.000 francs le litre. C’est pourquoi nous préférons patienter ici, en espérant être servis. »

De nombreux citoyens dénoncent une gestion opaque de la situation :

« Nous supplions les autorités de nous considérer et de changer cette situation. Ce qui se passe, c’est une véritable mafia ! Le carburant existe dans les stations, les citernes arrivent, mais les pompistes refusent de servir normalement », accuse un autre usager, visiblement en colère.

La crise a désormais des répercussions sur le quotidien des habitants. Écoles, marchés et transports tournent au ralenti.

« Je n’ai pas pu aller dispenser mes cours aujourd’hui, faute de carburant. Je ne peux même plus me déplacer », confie un enseignant de Kankan sous couvert d’anonymat.

Mais une question demeure : pourquoi la crise frappe-t-elle aussi durement Kankan, alors que d’autres régions du pays ne connaissent pas la même gravité de situation ?

En attendant des réponses, les autorités locales gardent le silence. Aucun communiqué officiel n’a encore été publié pour expliquer les causes exactes de cette pénurie ni pour rassurer la population.

Pendant ce temps, la vie quotidienne reste paralysée et la tension sociale monte d’un cran. Les citoyens de Kankan lancent un appel pressant au gouvernement pour une solution rapide, afin d’atténuer une crise qui menace désormais l’équilibre socio-économique de toute la région.

Karifa Doumbouya

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