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Un groupe d’élus consulaires de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat de Guinée (Ccia-G) vient de saisir la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) d’une note soumise le 10 décembre au Président de la Chambre d’instruction de la Cour anti-corruption mettant en lumière des observations sur les documents relatifs à l’Assemblée générale ordinaire (Ago) de la Ccia-G, prévue les 17 et 18 décembre prochain.
Le document parvenu au desk de Guinéenews met en évidence des préoccupations concernant les « dysfonctionnements graves et la mauvaise gestion » constatés à la Chambre de Commerce, d’industrie et d’artisanat de Guinée (Ccia-G) sur l’exercice clos 2023.
Avec des ampliations adressées le mercredi 11 décembre 2024, au Premier ministre, au ministre de la Justice, Garde des Sceaux et à son homologue du Commerce, au Commissaire Général près la Cour des comptes, au Secrétaire Exécutif de l’Agence nationale de lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance ainsi qu’au Procureur spécial de la Crief, ladite note demande la suspension d’Elhadj Mamadou Baldé, Abdourahamane Kaba et Ousmane Diallo, respectivement, Président, Trésorier principal et Trésorier adjoint de la Ccia-G, afin qu’ils puissent s’expliquer devant la Justice-, et l’ajournement de l’Assemblée générale ordinaire prévue dans une semaine.
Des dysfonctionnements relevés par la note
Parmi ces dysfonctionnements relevés par les signataires du document, figurent l’absence du Plan stratégique et du Manuel de procédures, le non-respect du calendrier et du délai de tenue des assemblées générales ordinaires, le non-respect des résolutions de l’assemblée générale ordinaire, la non-présentation des procès-verbaux ayant sanctionné les assemblées générales ordinaires précédentes, l’absence des rapports du Commissaire aux comptes et de la Cour des comptes, le non fonctionnement des Commissions Techniques. Pis encore, la non-validation du budget 2023 par l’Assemblée générale ordinaire.
Une situation qui ne date pas d’aujourd’hui, selon le communiqué parvenu à Guinéenews. Suite à cette « mauvaise gestion », ces élus consulaires disent avoir mené des démarches sans issue auprès du ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME, tutelle de la Ccia-G.
C’est pourquoi, le 16 mai 2024, ces élus consulaires ont adressé une plainte à la Crief pour des faits de détournement de deniers publics, corruption, abus d’autorité, conflit d’intérêts, etc.
“Après vérifications et examens par la Chambre de l’instruction, les sieurs Mamadou Baldé, Abdourahamane Kaba et Ousmane Diallo ont été inculpés pour des infractions ci-après : « détournement de deniers publics, corruption d’agents publics, abus de fonction et atteinte d’accès et à l’égalité des candidats dans les marchés publics, les concessions et délégations de services publics”., lit-on dans la note.
Les faits reposent sur des montants incriminés s’élevant à plus 6 milliards de francs guinéens aux préjudices de l’Etat guinéen et de certains particuliers. Dans la lettre adressée au président de la Chambre d’instruction de la Crief, ces élus consulaires relèvent que les conclusions de l’audit initié au niveau de la Ccia-G ne leur ont jamais été transmises.
Observations sur les documents relatifs à l’Assemblée générale
Les élus consulaires ayant saisi la Crief expliquent avoir reçu, il y a 72 heures du Bureau consulaire national (Bcn), la lettre d’invitation pour l’Ago contenant les documents ci-après :
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Rapport d’activités 2024
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Budget révisé 2024
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Rapport de gestion 2024
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Projet de Plan d’actions 2025
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Projet de budget 2025
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Plan stratégique de la Ccia-G.
Or, en dépit de l’annonce du rapport du Commissaire aux comptes de la Ccia-G pour l’exercice 2023, aucune copie ne leur a été envoyée à date. Selon eux, l’examen critique desdits documents révèle que l’exécution du Budget 2024 qui se chiffre à 46.972.336.408 GNF, n’a jamais été validé au cours de l’AGO du 24 Mai 2024.
« Nous constatons avec regret que le budget 2024 n’a jamais été validé au cours de I’AGO du mois de mai 2024, contrairement à ce qui est mentionné (…) », font noter les élus consulaires.
Dans le même document et ce qui est plus « grave » à leurs yeux, le Bureau consulaire national (Bcn) affirme, entre autres, que « l’Ago du mois de mai 2024 été effectuée avec rigueur et efficacité…, malgré la non-présentation du Plan d’actions et du Budget 2024 aux élus de la Ccia-G pour adoption ». Et que dans la lettre adressée au président de la Chambre d’instruction, l’absence de validation du Budget 2024 a été mentionnée, ce, malgré les réalisations faites.
De la présentation du Budget 2025 et du Plan d’actions 2025
Malgré la transmission des deux documents par le Bcn aux élus, ils estiment qu’il n’y a pas lieu de les soumettre et de les approuver au cours de cette Assemblée générale ordinaire programmée dans la mesure où « il n’y a pas eu de plan d’actions, ee Manuel de procédure, de Rapports du Commissaire aux comptes et de la Cour des Comptes validés pour les exercices 2022,2023 et 2024, en dépit des exécutions qui en ont résulté ».
Suggestions
Compte tenu de la « gravité des faits sus mentionnés », ils proposent :
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L’ajournement de l’Assemblée générale ordinaire programmée pour les 17 et 18 Décembre 2024 en attendant l’issue judiciaire de ce dossier ;
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La suspension des trois (3) ordonnateurs des dépenses déjà inculpés pour des infractions graves afin qu’ils puissent s’expliquer devant la Justice ; ceci permettra d’éviter d’accentuer les dysfonctionnements et la mauvaise gestion au niveau de notre Institution Consulaire ;
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La communication à toutes les parties des Conclusions de l’Audit initié depuis plus de quatre (4) mois.
« Nous sommes convaincus que la confirmation et l’application des propositions ci-dessus mentionnées permettront d’assurer le bon fonctionnement de la Ccia-G, la protection de l’image de notre institution, de celle de notre pays et de consolider les efforts louables fournis par les autorités, et notamment par Son Excellence Monsieur le Président de la République, Général d’Armée Mamadi Doumbouya », mentionnent ces élus consulaires composés entre autres de Mohamed Lamine Baldé, Moriba Fofana, Dr. Saran Keita.
Nos tentatives d’avoir la réaction de l’une des personnes mises en cause, Elhadj Baldé, sont restées infructueuses. Il n’a pas non plus daigné répondre au message téléphonique que nous lui avons laissé.