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Le personnel de l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption et de Promotion de la Bonne Gouvernance (ANLC-PBG) a exprimé ce mardi son profond désaccord avec la gestion actuelle de l’institution, exigeant notamment le départ de son Secrétaire exécutif, Dr. Mohamed Bérété.
Ce matin, ils ont tenté de l’empêcher de rejoindre son bureau. Il a fallu l’intervention de la Présidence pour les faire plier. Scandant des propos hostiles au mis en cause, les employés dénoncent une série de décisions unilatérales, “un manque de concertation flagrant et des mesures jugées illégales” qui impactent directement leurs conditions de travail et l’efficacité de l’Agence, selon les protestataires.
Au cœur des griefs se trouve le nouvel organigramme que Monsieur Bérété tenterait d’imposer. En outre, le personnel fustige le fait que ni les cadres de l’institution, ni même l’adjoint du Secrétaire exécutif n’aient été associés à son élaboration.
« Nous sommes contre l’organigramme que Monsieur le Secrétaire exécutif veut nous imposer parce qu’il n’a associé ni les cadres de l’Institution, ni son adjoint pour l’élaboration dudit document », mentionne le personnel dans sa plateforme revendicative.
Cette approche est d’autant plus inacceptable que, selon les employés, un organigramme avait déjà été « accepté par tous les cadres de l’ANLC-PBG et experts » lors d’une retraite tenue à Kindia, travaux auxquels Dr. Bérété lui-même aurait participé. D’où l’exigence du personnel relative à la mise en application de ce rapport consensuel.
“Réduction du personnel, baisse des salaires et manque de transparence financière”
La colère du personnel est également attisée par des mesures “drastiques” concernant leurs rémunérations et effectifs. Les employés dénoncent une « réduction drastique du personnel » et le retrait « illégal » de leurs salaires et frais de carburant depuis août 2024. Et que le Secrétaire exécutif aurait justifié ces actions en affirmant avoir un mandat présidentiel pour élaborer unilatéralement l’organigramme, réduire le personnel et diminuer les salaires de 70%, tout en supprimant les frais de carburant sans motif valable. Le personnel exige la réhabilitation immédiate de leurs salaires et frais.
La situation de leurs collègues contractuels préoccupe également les grogne qui demandent que leurs contrats soient reconduits et que les salaires des mois travaillés leur soient versés, soulignant que « Monsieur le Secrétaire Exécutif les a fait travailler » sans rémunération.
Un point d’achoppement majeur concerne la transparence financière. Le personnel rappelle qu’en 2023, sous le prédécesseur de Dr. Bérété, les cadres de l’ANLC-PBG avaient mobilisé quarante milliards de francs guinéens (40 000 000 000 GNF) reversés au Trésor Public. Dix pour cent de ce montant, soit quatre milliards de francs guinéens, devaient revenir à l’Agence.
« Nous voulons connaître la destination de ces 10% à hauteur de quatre milliards de Francs Guinéens », martèle le personnel, qui exige des éclaircissements de la part de Dr. Mohamed Bérété sur l’utilisation de ces fonds.
Vers une réforme de la gouvernance interne et un appel au changement de leadership
Face à cette crise de confiance, le personnel insiste sur la nécessité de mettre en place une cellule syndicale pour défendre leurs droits. Il souligne également l’importance de définir clairement la place du Conseil d’orientation ou du Conseil d’administration dans l’organigramme. Cette mesure est jugée essentielle non seulement pour prévenir de futures situations de crise, mais aussi pour assurer le bon fonctionnement de l’ANLC-PBG, une institution « plus que nécessaire » dans la lutte contre la corruption.
Au vu de l’ensemble de ces griefs, le personnel de l’ANLC-PBG a lancé un appel unanime pour le départ de Dr. Mohamed Bérété. Il estime que l’ANLC-PBG n’est pas son « milieu » et qu’il n’est pas « à la hauteur pour diriger cette institution aussi stratégique ».
Le personnel sollicite « vivement un leader à la tête de l’ANLC-PBG », arguant que cela serait « salutaire aujourd’hui pour vite corriger le recul pris dans la lutte contre la corruption depuis la nomination de Dr. Mohamed Bérété ».
Les travailleurs aspirent à un « leader visionnaire, rassembleur et progressiste qui puisse être en harmonie avec l’esprit de refondation entrepris depuis le 05 septembre 2021 par le Comité National du Rassemblement pour le Développement sous la clairvoyance de notre cher et bien aimé Président Mamadi Doumbouya. »
Cette mobilisation du personnel de l’ANLC-PBG met en lumière des tensions profondes au sein d’une institution clé dans la lutte contre la corruption en Guinée. La balle est désormais dans le camp des autorités pour répondre à ces revendications et garantir la stabilité et l’efficacité de l’Agence.
Par souci d’équilibre, Guinéenews a tenté, sans succès, de joindre le Secrétaire exécutif de l’ANLC afin de recueillir sa version des faits concernant les accusations portées contre lui.