CRIEF: Damaro invité à produire les titres de propriété de ses biens immobiliers, le procès renvoyé au 10 juillet

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Le procès intenté par l’État guinéen contre Amadou Damaro Camara, Michel Kamano, Zeinab Camara et Kim pour des faits présumés de détournement de deniers publics portant sur 15 milliards de francs guinéens s’est poursuivi ce lundi 8 juillet devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières. La journée d’audience a été consacrée en partie à la déposition de Dame Aissatou Diallo, trésorière à l’Assemblée nationale au moment des faits. Elle a comparu en qualité de témoin à la demande du parquet. Elle a de nouveau été interrogée sur les 15 milliards incriminés.

Ce montant de 15 milliards était destiné aux dépenses d’investissement ou bien aux dépenses de fonctionnement ?, a interrogé le juge.

<< Moi ce que je vous dis et ce que je vous ai toujours dit, quand le montant arrivait, c’est quand il y a eu ce problème que moi j’ai su que le montant était venu pour une dépense d’investissement. Moi je constate le solde dans le compte, on ne m’informe pas, ce montant est venu pour telle ou telle chose. Du moment où on n’a même pas l’habitude d’avoir plusieurs montants dans ce compte, on a l’habitude d’avoir la subvention, si on demande une rallonge, on a les rallonges, si on a des trucs exceptionnels, des dépenses exceptionnelles, on nous envoie dans ce compte. Donc ce qui veut dire, a priori, je ne m’intéresse pas à savoir pourquoi les fonds sont venus. Pour moi, les fonds qui viennent, c’est pour la subvention. Donc une fois que j’ai ma trésorerie, elle est bonne, le solde à la banque est bon, je fais mes chèques >>, a-t-elle rappelé, puisque ce n’est pas sa première fois d’être interrogée sur la même affaire.

La trésorière a aussi été interrogée sur plusieurs autres détails liés au dossier. Elle a expliqué qu’elle n’a jamais été informée que l’argent qui a servi à payer les députés devait être remboursé. Aissatou Diallo a cependant confirmé qu’en tant que président de l’Assemblée nationale à l’époque, Amadou Damaro était le premier signataire et l’ordonnateur du crédit.

A la suite de Aïssatou Diallo, l’ancien président de l’assemblée nationale a été invité à la barre. Amadou Damaro Camara a confirmé avoir reçu les 15 milliards de francs guinéens dans le cadre des investissements. Il a aussi été interrogé sur ces biens immobiliers. Ses maisons à Matoto, à Sonfonia, à Kankan, à Kérouané, à N’Zérékoré et une plantation d’anacardiers. Le prévenu a reconnu la paternité de certains biens mais pas d’autres. La Cour l’a invité à produire les titres de propriété des biens immobiliers dont il ne reconnaît pas la paternité. La partie civile a souhaité auprès de la Cour qu’à cela, soit associée la production des relevés bancaires du prévenu.

Au terme des débats, le juge a renvoyé l’affaire au 10 juillet prochain pour la suite des débats et éventuellement les plaidoiries et les réquisitions.  En plus de Damaro, sa co-prévenue, Zeinab Camara était présente à l’audience. Par contre, les deux autres, Michel Kamano et Kim étaient absents.

Sékou Diatéya

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