Crief/Affaire 69 millions dollars: « J’ai signé le mémorandum de l’accord-cadre » (Boubacar Barry, ex-ministre)

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L’ancien ministre de la pêche et de l’élevage sous le président Lansana Conté et vice-président de l’Union des forces républicaines (UFR), Boubacar Barry a donné sa version des faits sur l’affaire des 69 millions 166 mille 529 dollars à la requête de la société Bankina Pêche, ce lundi 17 février 2025 par devant la chambre du jugement de la cour de répression des infractions économiques et financières (Crief).
Il est poursuivi en compagnie de Mansa Moussa Sidibé, ancien ministre de pêche et de l’aquaculture sous Conté, du Dr  Ousmane Kaba, ex-ministre des Finances sous Conté et actuel président du Pades et Moussa Condé « Tata Vieux », ancien ministre de la pêche sous Conté et la société China National Fisheries corporation « CNFC » pour « faux usage de faux en écriture publique et abus de confiance » à la requête de la société Bankina Pêche.
La société Bankina Pêche qui est plaignante contre ces anciens dignitaires des régimes Lansana Conté et Alpha Condé cités ci-haut a déclaré qu’elle a signé un contrat de consignation de 26 bateaux en 1993 avec un groupe chinois du nom de China National Fisheries Corporation, dont la prestation annuelle était de 5000 dollars par bateau en faveur de Bankina pêche. Mais que curieusement, ce contrat a été résilié de façon unilatérale en 1997 par ce groupe chinois, au profit d’une convention sino-guinéenne ». Le tout portant sur un montant de 69 millions 166 mille 529 dollars.
Étant ministre de la pêche au moment des faits, Boubacar Barry a dit ceci: « J’ai signé le mémorandum de l’accord-cadre. Pour que deux États concluent un accord, il faut l’implication du ministère qui engage l’État, le ministère du Plan ou des Finances. Et pour les aspects sectoriels de mise en œuvre, c’est le ministère sectoriel. Dans ce cadre-là, le ministre de l’Économie et des Finances a signé l’accord de coopération et dans ces dispositions, le ministre sectoriel, notamment de la Pêche, devait mettre en œuvre la partie concernant la pêche. C’est dans ce cadre-là, le mémorandum a été signé entre le ministre en charge de la pêche de la Chine et le ministre en charge de la pêche de la République de Guinée« .
Répondant à la question de savoir s’il était au courant de la convention du contrat entre la société Bankina Pêche et la société chinoise China Fisheries Corporation? « Pas véritablement, parce qu’encore une fois, la relation entre un armateur et un consignataire est du domaine privé. L’armateur est le propriétaire de bateau, celui qui est à l’actif. Le consignataire est un peu l’intermédiaire ou le facilitateur national local. C’est une volonté politique d’interférer d’une certaine manière les sociétés guinéennes pour ne pas que ce soit simplement l’armateur qui vienne demander une licence. Il avait cette possibilité. Mais on a dit qu’il passe par une société guinéenne. Donc une relation d’affaire peut exister entre Bankina et la société chinoise, comme beaucoup d’autres sociétés. Le processus est que quand la société veut faire une demande de licence, elle passe par son consignataire qui mène toutes les activités au niveau local, au niveau administratif », répond M. Barry. Soutenant que l’accord, dans ses dispositions, prévoyait ce qu’on appelait une compensation financière sur deux ans de 3 millions de dollars: « Donc, 1997 et 1998, à raison de 1,5 million de dollars par an ».
La deuxième chose, a rappelé le prévenu, « c’était donc les redevances que les bateaux devaient payer en fonction de la nature du type de pêche. Donc, c’était deux accords, deux types de pêche essentiellement, des poissonniers et des céphalopodiers. Et on avait octroyé dans le cadre de l’accord  de 3 500 TGB, c’est-à-dire le volume de pêche qu’on octroyait pour les deux ans. C’était 3 500 et quelques. L’accord est explicite là-dessus. Et donc, c’était la compensation financière et les redevances que les bateaux payaient au Trésor public. Cet accord, c’était sur l’initiative du gouvernement guinéen. Encore une fois, on était dans un processus de réforme où on cherchait à faire bénéficier à l’État guinéen le maximum de ressources dont il dispose, en particulier les ressources naturelles. Donc, nous avons identifié, je dirais, la possibilité de faire cet accord-là. Parce que dans le cadre de ce qu’on appelle la commission sous-régionale des pêches, qui regroupe un certain nombre de pays de l’Afrique de l’Ouest, nous avions constaté que la Chine évoluait, notamment dans un pays comme la Guinée-Bissau. Il y avait des avantages réelles à signer des accords avec les gouvernements. La Chine, à l’époque, était le deuxième pays qui avait le plus de bateaux dans nos eaux. Nous avons considéré que compte tenu du statut quand même de pays développés, ou en tout puissance émergente, nous avons estimé qu’il était normal d’envisager de signer un accord avec le gouvernement chinois ».
 
Suite à une altercation entre l’un des avocats de la défense en la personne de Me Mohamed Traoré et l’avocate de la partie civile, Me Téninké Touré la cour a décidé de renvoyer l’affaire au 03 mars prochain pour la suite des débats mais également pour la reprise de citation contre l’ex-ministre Moussa Condé « Tata Vieux » et la société China national Fisheries corporation.
Elisa CAMARA

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