Création de la DGE : le PEDN dénonce une rupture avec les engagements du dialogue inter-guinéen

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La création par décret présidentiel, le samedi 14 juin 2025, de la Direction générale des élections (DGE) continue de faire des vagues dans la sphère politique guinéenne. Placée sous la tutelle du ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD), cette nouvelle entité, dotée d’une autonomie financière et de larges prérogatives, est chargée de superviser l’ensemble du processus électoral, de la mise en place du cadre légal à l’organisation des scrutins, en passant par la digitalisation, la sécurité et la communication.

Mais cette décision, prise à deux mois du référendum constitutionnel, suscite de vives réserves au sein de l’opposition. Le Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), dirigé par l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté, y voit une remise en cause des engagements pris lors du dialogue inter-guinéen.

Dans une déclaration officielle, Mohamed Cissé, porte-parole du PEDN, fustige un revirement institutionnel : « La question de l’organe de gestion mérite un éclaircissement. Il y a deux niveaux de divergence que le décret génère : la première concerne la conception de l’avant-projet de Constitution qui s’inscrivait dans la logique du dialogue inter-guinéen, et la seconde, cette nouvelle orientation qui devrait être spécifique au référendum, ce que le contenu du décret ne reflète pas », affirme-t-il.

Le PEDN rappelle que les conclusions du dialogue national prévoyaient la mise en place d’un Organe Technique Indépendant de Gestion des Élections (OTIGE), appelé à succéder au MATD après l’adoption de la nouvelle Constitution. Cet organe devait garantir une conduite impartiale des élections, sous le regard d’un observatoire réunissant les parties prenantes au processus.

« Le MATD devait organiser le référendum pour doter le pays d’une Constitution. Ensuite, l’OTIGE devait prendre le relais. Aucun acteur sociopolitique consulté n’a demandé la suppression de l’OTIGE. Cela montre que tous les acteurs restent alignés sur les conclusions du dialogue », insiste Mohamed Cissé.

Pour le PEDN, le décret créant la DGE constitue une rupture préoccupante avec le cadre juridique de la transition. Le parti s’appuie sur plusieurs textes de référence pour étayer sa position : l’ordonnance du 16 septembre 2021 sur la prorogation des lois existantes, la feuille de route présidentielle remise à Mohamed Béavogui, les attributions du MATD fixées par décret, la résolution 16 du dialogue inter-guinéen, ainsi que l’avant-projet de Constitution.

Le PEDN va plus loin, évoquant un risque de précédent dangereux : «Si un décret confère à une DGE 100 % des prérogatives d’un organe de gestion des élections à seulement deux mois du référendum, il faut se demander si c’est la future Constitution qui devra s’aligner sur ce décret… ou si l’on assiste déjà à une source congénitale de non-respect du texte fondamental à venir », alerte Mohamed Cissé.

Alors que le pays entre dans une phase décisive de la transition, cette prise de position relance le débat sur l’architecture électorale à mettre en place. Plusieurs observateurs appellent désormais les autorités à plus de transparence et de cohérence pour préserver la crédibilité du processus en cours.

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