Congrès : réélu à la tête de l’UFR avec 94,48% des voix, Sidya Touré appelle le CNRD au dialogue

Après 25 ans à la tête de l’Union des Forces Républicaines (UFR), Sidya Touré a été réélu président du parti avec 94,48 % des voix pour un nouveau mandat de cinq ans, à l’issue du congrès extraordinaire tenu ce vendredi 30 mai 2025, à Conakry.

S’exprimant depuis Abidjan, où il réside depuis plusieurs années, le leader de l’UFR a adressé un message fort à ses militants, dénonçant ce qu’il considère comme une marginalisation injuste de son parti.

« Ce congrès extraordinaire se tient à un moment où notre parti, avec plus de 30 ans d’existence – dont près de 25 sous ma présidence – se retrouve suspendu, injustement à mon sens. Cette décision illustre la fragilité démocratique dans laquelle notre pays semble, hélas, s’enfoncer à nouveau », a déclaré l’ancien Premier ministre du régime Conté.

Un engagement politique né d’un combat économique

Revenant sur son engagement en politique, Sidya Touré a rappelé qu’il n’était pas, à l’origine, un homme politique :

« Je ne suis pas un homme politique au départ. Je suis venu pour mener un travail économique. Mais ce projet a été sabordé. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de dénoncer ce sabotage. L’UFR, déjà existant, m’a alors sollicité pour en prendre la tête afin de défendre les idéaux que je portais. »

Il a également déploré la situation économique actuelle du pays :

« Un peuple ne peut pas être libre et épanoui si l’économie est en ruine. Aujourd’hui en Guinée, le gouvernement subit les conséquences de cette réalité. L’organisation de l’État devrait empêcher que certains abus se reproduisent. Ce que l’on observe actuellement, que ce soit dans la bauxite, l’or… est tout simplement incroyable. »

« Le dialogue, seule voie de sortie »

Face aux tensions politiques persistantes, Sidya Touré a lancé un appel au dialogue, qu’il considère comme la seule solution durable pour sortir le pays de l’impasse :

« Il faut dialoguer. Les dirigeants actuels doivent comprendre que c’est la seule issue. Même pendant l’apartheid en Afrique du Sud, le dialogue a été privilégié. Je vis aujourd’hui dans un pays dont le président disait : le dialogue n’est pas l’arme des faibles, mais des forts. Quand on accepte de dialoguer, c’est qu’on comprend l’enjeu. »

Un opposant en reconquête

À noter que Sidya Touré était opposé pour ce congrès à Abdoulaye Bailo Diallo, fédéral du parti à Hafia, qui n’a obtenu que 16 voix.

Elisa CAMARA

L’article Congrès : réélu à la tête de l’UFR avec 94,48% des voix, Sidya Touré appelle le CNRD au dialogue est apparu en premier sur Mediaguinee.com.