Conakry : le complexe scolaire Georges Fofana valorise l’excellence à travers un concours de débats entre élèves

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Le Complexe Georges Fofana, situé à Keitaya, dans la commune urbaine de Kagbelen, a organisé une journée culturelle riche en échanges intellectuels, marquée par la grande finale d’un concours de débats entre élèves, ce samedi 31 mai 2025.

L’événement a réuni des élèves de l’établissement autour de thématiques ayant pour objectif la valorisation de l’excellence scolaire. Les jeunes débatteurs se sont affrontés sur des sujets d’actualité tels que l’insalubrité urbaine, le manger local face aux produits importés, ou encore la migration clandestine. Pour les responsables de cet établissement, il s’agit d’amener les élèves à faire des recherches, à structurer leurs idées et à parler en public, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon Yaya Diallo, proviseur de l’école, cette initiative s’inscrit dans une dynamique de développement des compétences oratoires et intellectuelles des élèves.

« Le but de cette organisation, c’est de permettre à nos jeunes élèves de pouvoir s’exprimer en public. Parce qu’avant, on ne le faisait pas. Mais depuis deux ans, nous l’organisons au sein de l’établissement pour permettre à nos élèves de bien s’exprimer en public et de découvrir des talents. Surtout, avec cette organisation, nous avons compris que nous avions des talents cachés. Nous avons vu des élèves qui nous ont marqués par leur travail, par la qualité de leur travail et, surtout, par leur manière de s’exprimer. On ne s’attendait pas à voir ce genre d’élèves. C’est un établissement qui a fait ses preuves en Guinée. Nous avons eu le champion de Guinée en culture générale, Mamadou Aliou Bah, en 2016, qui a passé deux semaines à Paris. Nous avons formé plusieurs professeurs. Aujourd’hui, par exemple, un de nos anciens élèves évolue au Canada et a obtenu, lors des cours préparatoires, la première mention africaine. Nous en avons tant d’autres, et nous voulons que cet élan continue. Nous voulons que cet établissement continue de rayonner, non seulement à travers le pays, mais aussi à travers l’Afrique et le monde entier. Avant, nous n’avions pas l’idée d’organiser ce genre d’événements. Nous organisons surtout des activités sportives, comme le football. Mais aujourd’hui, nous sommes allés au-delà. Nous organisons du slam et aussi ces journées de débats entre élèves. Toutes les classes sont incluses, avec deux groupes par classe. Nous sommes en pleine préparation. Par exemple, la Guinée a été championne du monde en dictée, et cela m’a fait plaisir parce que je suis professeur de français au collège. J’aimerais aussi que le futur champion de Guinée parte de notre école. Et nous nous battons pour la réalisation de ce projet », a-t-il dit.

Pour sa part, Hamza Camara, président de la commission culturelle du complexe scolaire Georges Fofana, a déclaré que ce concours est un appel lancé aux élèves pour placer les études au cœur de leurs priorités.

« On a constaté que, de nos jours, la couche juvénile est plus attirée par l’ambiance, par tout ce qui est festif. Alors, on s’est dit qu’il faut leur lancer un appel, leur dire que, quelle que soit la passion qu’ils ont, la base de tout, ce sont les études. C’est dans ce cadre qu’on a organisé cette journée culturelle avec le concours de débats, qui avait déjà commencé la semaine dernière. Aujourd’hui, c’est la finale. Et avec la couverture médiatique, d’autres élèves verront ça, et ça va les inciter à apprendre. Parce que, déjà, la base, c’est l’apprentissage. Le thème, c’est : Le manger local est-il meilleur que les produits importés ? Pourquoi ce thème ? Parce qu’en Guinée, nous avons remarqué que les Guinéens préfèrent tout ce qui est importé. Et puis, soyons honnêtes, le Guinéen aime son ventre. Si tu veux gagner le Guinéen, gagne son ventre ! Donc, on s’est dit : pourquoi ne pas parler du manger local ? Dans nos restaurants, on ne nous sert presque jamais de plats locaux. Or, nous devons être fiers de notre cuisine, la valoriser, la consommer et l’exporter. Les enfants vont débattre sur ce sujet. Certains diront que le manger local est meilleur, d’autres défendront les produits importés. C’est ça un bon débat : confronter les idées. Pour cette première édition, seuls les élèves de notre établissement participent. Nous voulons montrer que nos élèves ont la rhétorique, l’aisance verbale, qu’ils peuvent défendre une idée comme tout élève né au Canada ou en France, voire mieux. Ce qui m’a surpris, c’est que c’est leur première fois, et pourtant, ils ont su tenir tête et développer des argumentations convaincantes. Pourquoi pas, l’année prochaine, organiser une édition inter-écoles », a-t-il souligné.

Abondant dans le même sens, Mamadou Djan Diallo, professeur de Philosophie et d’ECM au Complexe scolaire Georges Fofana, a indiqué que cette compétition va s’ouvrir à d’autres écoles lors des prochaines éditions.

« Les raisons de cette organisation sont simples : pousser les enfants à oser s’exprimer, à extérioriser leurs pensées, à prendre la parole en public sans stress, à sortir de leur complexe. Ils doivent se dire : j’étudie pour avoir le niveau, j’étudie pour devenir un cadre demain. Et pour cela, il faut apprendre dès maintenant. Beaucoup de thèmes ont été débattus, notamment un débat sur la migration clandestine : Est-ce une bonne chose pour les jeunes de migrer vers l’Occident ou non ? Les enfants font des recherches. Et en faisant ces recherches, ils apprennent. Ils viennent ensuite exposer ce qu’ils ont découvert, devant un public, sans complexe. C’est une manière de les éduquer, de les instruire. Ces débats sont à la fois éducatifs et instructifs. C’est important de le faire pour nos enfants, car tôt ou tard, ils deviendront les cadres de demain. Le développement d’un pays passe par la formation de ses ressources humaines. C’est dans cette optique que nous avons lancé ce projet. Nous voulons que chaque année, une structure solide soit mise en place, pour éventuellement passer à une compétition inter-écoles. On pourrait même soumettre ce projet au ministère de l’Éducation, car il entre dans le cadre de l’éducation et mérite d’être accompagné », a-t-il lancé.

De son côté, Djenab Souaré, élève en classe de 11e année, série Littéraire, a exprimé avec sa joie et les bénéfices de sa participation.

« Je suis très contente de cette finale. Monsieur Hamza, qui a organisé cette grande finale, nous a prouvé qu’il est avec notre école. En tant qu’élève, ce concours m’a permis de connaître plein de choses que je ne connaissais pas, d’apprendre de nouvelles choses. Par exemple, grâce à notre premier débat, j’ai appris ce que sont les robots. Au deuxième débat, j’ai découvert ce qu’est l’agriculture et son importance. Et maintenant, à la grande finale, j’ai compris ce qu’est l’insalubrité des quartiers. On nous a dit que les habitants sont responsables de l’insalubrité, mais moi, je pense que ce n’est pas uniquement leur faute. Un quartier propre, ce n’est pas seulement une question d’habitude ou de civisme, c’est aussi une conséquence du vide laissé par l’État », a dit Djenab Souaré.