Conakry : la troisième édition de Women in Mining Guinée célèbre la voix des femmes dans le secteur minier

il y a 5 heures 41
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La capitale guinéenne a vibré, ce samedi 21 juin 2025, au rythme de la troisième édition de Women in Mining Guinée (Wo’Mines). Devenue un rendez-vous incontournable, cette initiative valorise la place des femmes dans l’industrie minière, encore largement dominée par les hommes.

Experts, décideurs, entrepreneurs et acteurs engagés pour l’équité ont pris part à une journée riche en échanges, où la voix des femmes s’est exprimée avec force et clarté. Cérémonie d’ouverture solennelle, prestations artistiques, panels de haut niveau et témoignages inspirants ont ponctué l’événement, qui s’affirme comme une véritable plateforme de plaidoyer pour l’émancipation et la reconnaissance des femmes dans le secteur extractif guinéen.

Aissata Beavogui, présidente de Wo’Mines

Dans un discours fédérateur, Aïssata Beavogui, présidente de Wo’Mines, a campé les enjeux : « Les femmes investissent, dirigent, produisent et forment. Elles sont techniciennes, entrepreneures, porteuses de solutions dans la sous-traitance comme dans la gouvernance. »

Elle a rendu un hommage appuyé à la présence remarquée de l’ex-vice-présidente du Ghana, Samira Baoumian, saluant ainsi un geste d’amitié régional fort, mais aussi le soutien des délégations venues de Côte d’Ivoire, du Ghana et d’ailleurs. « Wo’Mines, c’est une maison, un levier, un tremplin », a-t-elle résumé, mettant en lumière l’action collective portée par les femmes pour transformer les rouages d’un secteur stratégique.

Djami Diallo, ministre de l’Environnement

Prenant la parole, la ministre de l’Environnement et du développement durable, Djami Diallo, a étendu le débat à la question de l’environnement et des droits communautaires : « Un pays ne peut se développer durablement en laissant de côté plus de la moitié de sa population. »

Elle a détaillé l’action de son département en matière de régulation des exploitations artisanales à risques, souvent exercées par des femmes exposées à des substances toxiques comme le mercure ou le cyanure. Des efforts significatifs sont également menés dans le cadre du projet Simandou, avec la mise en œuvre de plans d’action de réinstallation et de restauration des moyens de subsistance. « Le ministère veille à ce que les femmes soient non seulement indemnisées, mais également actrices de la transition écologique et économique», a-t-elle ajouté, citant les projets de fumage du poisson, de plantations et les programmes de foyers améliorés en faveur des femmes impactées.

Ismael Diakité, président de la Chambre des mines de Guinée

Du côté du secteur privé, le président de la Chambre des mines de Guinée, Ismael Diakité a livré un message clair : « Nous ne sommes plus dans le registre de la faveur, mais dans celui de l’obligation légale. »

Rappelant l’importance des normes et standards internationaux, il a exhorté les entreprises à respecter les engagements de genre, d’équité et de sous-traitance locale. « Il ne suffit plus de parler de diversité ou de RSE. Désormais, la conformité est contraignante, au risque de perdre sa licence », a-t-il martelé.

Il a également encouragé les femmes entrepreneures à s’enregistrer à la Bourse de Sous-traitance et de Partenariats (BSTP), une passerelle vers des appels d’offres transparents et compétitifs. « Allez chercher les marchés. Arrachez-les par votre compétence ! » a-t-il lancé, citant l’exemple de plusieurs femmes déjà actives dans la conduite de trains ou l’opération de machines minières.

La 3ᵉ édition de Wo’Mines Guinée n’a pas seulement exposé des idées. Elle a incarné une volonté ferme : celle de féminiser l’industrie minière sans céder à la complaisance. Les interventions ont résonné comme des appels à la responsabilité partagée : celle de l’État, des entreprises, des institutions de formation et surtout des femmes elles-mêmes.

Le ton est donné. Conakry n’a pas accueilli un simple forum, mais une véritable arène de transformation sociale et économique, où les femmes du secteur minier, armées de conviction et de compétences, refusent désormais de rester à la marge.

Avec des soutiens solides comme la SAG, sponsor Platinum de l’événement, et la mobilisation de figures panafricaines, Wo’Mines se positionne comme un catalyseur d’initiatives concrètes en faveur d’un secteur minier guinéen plus inclusif, durable et compétitif.

Rendez-vous est déjà pris pour l’édition 2026. Mais d’ici là, la balle est dans le camp de toutes et tous : pour que les discours laissent place aux actes, et que le minerai d’aujourd’hui devienne la richesse équitable de demain.

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