Conakry: c’est parti pour la première édition de Rencontre des journalistes africains

il y a 4 heures 21
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Sur initiative du journal Le Punch, la première édition de la Rencontre des journalistes africains de Conakry (REJAC) se tient ce vendredi 27 juin 2025 dans un réceptif hôtelier de la capitale guinéenne. L’occasion réunit à un seul endroit autour des panels, des grands noms du journalisme africain, notamment Guinéens.

Le thème retenu cette année est intelligence artificielle. Selon Aboubacar Condé, membre de la REJAC, cet évènement est la réponse à une urgence qu’est celle de « contribuer à redonner vie à la presse écrite, aujourd’hui fragilisée en Guinée, comme dans de nombreux pays africains ».
« La presse papier recule, les kiosques se raréfient, les imprimeurs ferment, et les journaux ne tiennent parfois qu’à des miracles financiers. Et pourtant, nous restons convaincus que l’écrit a encore sa place, et qu’il a encore beaucoup à dire. C’est dans cette logique de résistance constructive que nous avons voulu aller plus loin. Offrir un espace de débat, de confrontation d’idées et d’expériences. Un lieu où les journalistes africains puissent se retrouver, se parler franchement, et réfléchir aux évolutions – mais aussi aux révolutions – qui bousculent notre métier. C’est ainsi qu’est née la REJAC. La REJAC se veut un rendez-vous annuel. Mais au-delà de la périodicité, elle aspire à devenir une véritable tribune panafricaine, où les journalistes d’Afrique, toutes générations confondues, peuvent échanger sur les grands défis de la profession, dans toute leur diversité et toute leur complexité. Car ces défis sont nombreux, transversaux, souvent interconnectés, et parfois même inédits dans leur nature », a ajouté notre confrère.

Trois thématiques seront développées au cours de cette journée d’échange : ‘’journalisme et intelligence artificielle’’, la presse écrite à l’ère du numérique et le journaliste face aux risques de manipulation. Elles seront développées par des participants venus de six pays africains.

Dans un monde saturé de données, de contenus générés par des algorithmes, de réalités parfois altérées, les journalistes sont les derniers remparts de la vérité et les premiers bâtisseurs du sens, estime la ministre des postes, des télécommunications et de l’économie numérique Rose Pola Pricemou.


« Vous êtes les vigies de l’éthique. Les éclaireurs du débat public. Et dans le domaine de l’intelligence artificielle, vous aurez à répondre à une exigence nouvelle : vérifier, vulgariser, expliquer, alerter. À vous, journalistes, professionnels de la plume et de l’image,
je veux dire ceci : vous êtes des bâtisseurs de conscience. Et cette rencontre, la REJAC, doit devenir un creuset de solutions, de convergences, de partenariats, pour faire émerger une presse africaine plus forte, plus formée, et plus en phase avec les défis du siècle »
, a-t-elle ajouté.

La cérémonie d’ouverture de cette première édition de la REJAC a été présidée par le président de la Haute autorité de la communication (HAC), Boubacar Yacine Diallo. Celui-ci, s’adressant aux participants, a soutenu que la manipulation peut être volontaire ou naïve. C’est aux journalistes de savoir trouver la bonne réponse.

« Notre avenir doit être repensé. Et c’est pour cela que j’ai apprécié le choix de votre thème, le journalisme et l’intelligence artificielle. Et un problème va se poser sur les questions de fiabilité des sources d’information. Parce qu’on peut fabriquer un article en quelques secondes et l’article fabriqué peut paraître plus crédible que l’article qu’un journaliste pourrait écrire aujourd’hui. (…). Donc je pense que la collecte de l’information devient un vrai problème pour les journalistes. Où est-ce qu’il faut prendre l’information ? Qu’est-ce qu’il faut prendre pour reproduire, pour ne pas tomber dans votre troisième planète ? La manipulation de l’information, elle peut être volontaire ou comme elle peut être naïve. Et c’est à nous de trouver la bonne réponse », a-t-il dit.

La thématique de cette première édition reflète surtout l’urgence d’une réflexion collective sur la mutation du métier de journaliste, de manipulation de l’information et de survie économique des médias.

MohamedNana Bangoura

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