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En séjour aux États-Unis, l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo était l’invité de nos confrères de VOA Afrique il y a quelques heures. L’occasion pour le président de l’UFDG, de survoler l’actualité politique de son pays, notamment celle en lien avec la transition.
Tout d’abord, Cellou a reconnu sans ambages être en exil, mais « en exil stratégique en raison de beaucoup de contraintes ». Pour lui, même étant à l’étranger, il mène le combat de voir son pays retrouver l’ordre normal des choses.
« Ceux qui sont rentrés pour mener le combat de l’intérieur sont en prison, et d’autres sont portés disparus », a-t-il martelé.
Cependant, a-t-il voulu être clair, s’il est dehors, ce n’est pas parce qu’il « a peur d’affronter la justice », comme le font croire ses détracteurs qui citent l’affaire Air-Guinée.
« J’étais plutôt heureux, j’ai salué le fait que ce dossier soit porté devant la justice même s’il est frappé par des prescriptions parce que ce sont des opérations de privatisation qui ont menées sous la pression de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International. Il y a plus de 20 ans que cette opération a été faite, mais je n’ai joué aucun rôle. C’est un dossier qui est passé par le Conseil des ministres qui l’a approuvé puisque c’était l’une des conditions. Le ministre des finances est le seul compétent pour la privatisation des entreprises publiques. Mon ministère n’a joué aucun rôle dans la décision prise par le ministère des finances. (…). C’est un dossier purement politique en raison de mon opposition ou ce qu’ils ont considéré comme mon empressement à aller aux élections et mes critiques vis-à-vis des dérives de la transition. C’est ce qui m’a valu cette convocation », a-t-il déclaré.
Interrogé sur le soutien qu’il a apporté à la junte lors de la prise du pouvoir, Cellou Dalein a affirmé qu’il était, « à certains égards, soulagé par le coup d’État et rassuré par le discours délivré par le président de la transition ». Cependant, a-t-il ajouté, très rapidement, lui et ses autres collègues ont compris « qu’ils (la junte, ndrl) voulaient rester aussi longtemps que possible au pouvoir ».
« Le premier conflit est né de la durée de la transition. On a estimé, ma coalition et plusieurs autres coalitions politiques, qu’ils avaient besoin de 15 mois. (…). Ils ont dit qu’ils ont besoin de 39 mois, on a dit que c’était trop. Ils ont conclu, avec la CEDEAO, un chronogramme qui disait 24 mois. Si vous regardez à l’époque les actions à mener avant la fin de la transition, vous saurez que c’était un marché de dupe. Les 10 actions du chronogramme et l’organisation des élections étaient impossible en 24 mois. (…). À partir de leur volonté de passer par le RAVEC, on a compris qu’ils cherchent des prétextes pour ne pas être au rendez-vous de décembre 2024. C’est ce qui est arrivé. Dès janvier, ils ont avoué qu’ils n’étaient pas en mesure de tenir le chronogramme. Aussi, alors qu’ils avaient promis qu’aucun membre d’organe de la transition ne se présentera aux élections, ils nous ont sorti un avant-projet de Constitution qui les autorise à se présenter aux élections. (…). Il (Mamadi Doumbouya, ndlr) a pris l’engagement de ne pas se présenter aux élections et qu’aucun autre membre d’un organe de la transition ne le sera. Il doit respecter cet engagement qu’il a pris librement », a-t-il dit.
Cellou Dalein Diallo a, par ailleurs, affirmé que les Guinéens ont besoin de leaders qui respectent leurs engagements.
Mosaiqueguinee.com