Calvaire des étudiants guinéens en Russie : « ici, pour obtenir 200.000 gnf, il faut travailler 12h/jour dans les restaurants » (témoignage)

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Entre renvois dans les universités, la prison, et des travaux de 12 heures pour une somme équivalente à 200.000 FG, la situation des boursiers guinéens en Russie est de plus en plus préoccupante. Ces étudiants, confrontés à des difficultés de survie, subissent les conséquences des non-paiements de leurs bourses d’entretien, les plongeant dans un véritable calvaire au quotidien.

D’après nos informations, ces étudiants n’ont pas perçu leur bourse depuis sept mois. Pourtant, en Russie, le travail est interdit aux étudiants étrangers. Face à cette précarité, nombreux sont ceux qui doivent choisir entre poursuivre leurs études ou travailler pour survivre.

Lors d’un entretien téléphonique accordé à un reporter de mediaguinee.com, SA, boursier d’État en Russie, actuellement en Master 1 en finance internationale et business à l’Université d’Amitié des Peuples Russes (nommée Patrice Lumumba, Moscou), a déploré cette situation et ses conséquences dramatiques sur les étudiants guinéens.

« Aujourd’hui, je prends la parole pour défendre un droit fondamental, celui de l’accès à une bourse d’entretien qui nous est essentielle. En tant qu’étudiants, nous faisons face à de nombreux défis financiers qui risquent d’entraver notre parcours académique et personnel. La bourse d’entretien n’est pas seulement une aide financière ; elle est une reconnaissance de nos efforts, de nos ambitions et de notre potentiel. Elle nous permet de nous concentrer sur nos études sans être accablés par des préoccupations financières. Chaque jour, beaucoup d’étudiants doivent jongler entre des emplois à temps partiel et leurs cours, ce qui nuit à leur performance académique. Nous savons que l’éducation est un droit, et elle doit être accessible à tous, indépendamment de notre situation financière. Aujourd’hui, c’est un véritable calvaire pour certains étudiants, au point que des toiles d’araignées se forment dans les marmites de certains d’entre eux. Nous avons travaillé dur pour être ici. Nous avons fait des sacrifices, et nous continuons de les faire chaque jour. Nous ne demandons pas la charité, mais un soutien qui nous permettra de réaliser nos rêves et d’atteindre nos objectifs académiques. »

Autre source d’inquiétude pour ce boursier d’État : la situation de ses compatriotes féminines.

« Nos sœurs sont obligées de se mettre en couple pour survivre, et certaines tombent enceintes dans ce processus. Elles me font pitié, je jure. »

Bien que le travail soit interdit aux étudiants étrangers en Russie, plusieurs Guinéens se cachent pour travailler, afin de subvenir à leurs besoins alimentaires. Les conséquences sont dramatiques : nombreux sont ceux qui ont été renvoyés par leurs universités pour non-validation de certaines matières.

« Durant ces sept mois, certains étudiants ont été soutenus par leur famille, tandis que d’autres ont abandonné les cours pour travailler dans les restaurants afin de se nourrir. Ici, pour obtenir 200.000 francs guinéens, il faut travailler 12 heures par jour dans les restaurants. Cette année, de nombreuses universités ont renvoyé des boursiers guinéens, qui travaillent clandestinement pour gagner un peu d’argent et préparer leur retour. En principe, le travail des étudiants étrangers est interdit. »

Quand cette situation sera-t-elle résolue ? La question reste en suspens, mais en attendant, les boursiers guinéens vivant en Russie continuent de prendre leur mal en patience.

Pathé Sangaré

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