Boubacar Yacine Diallo aux médias : ‘’si vous donnez la parole aux partis interdits, ce n’est pas la HAC qui va vous attaquer, mais le MATD’’

il y a 2 heures 16
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Sauf changement, les Guinéens se rendront aux urnes le 21 septembre 2025 pour voter “OUI” ou “NON” à la nouvelle Constitution. Une période charnière pour les médias en général, et ceux privés en particulier, dans la distribution de la parole aux acteurs sociopolitiques lors de la campagne électorale dont l’ouverture est prévue dimanche à 00h.

Pour éviter les dérapages, la Haute Autorité de la Communication (HAC) a organisé une rencontre à cet effet avec les hommes de médias pour décliner ses directives.

 

« Quand un parti est interdit ou suspendu, vous n’avez pas le droit de lui donner la parole pendant la campagne. Parce qu’il est interdit. Si vous le faites, c’est une infraction, même s’ils doivent payer. Vous avez le droit de donner la parole aux individus en tant que citoyens, mais pas en tant que structure. Là, il faut faire attention. Si vous donnez la parole aux partis qui sont interdits, ça ne sera pas la HAC qui va vous attaquer, c’est le MATD qui va vous attaquer. Il a interdit et vous donnez la parole à ceux qui sont interdits. Pendant la période de campagne, il faut être très prudent »

 

« Pour les médias de service public, ce n’est pas nouveau. Il y aura une émission de campagne qui pourra intégrer toutes les tendances (OUI et NON, ndlr), tous les intervenants, sous le contrôle, bien sûr, de la Haute Autorité de la Communication. Pour le journal Horoyah, il y aura des espaces qui seront dégagés. Pour l’Agence de presse, il en va de même. En ce qui concerne la presse privée, elle restera ouverte. Mais, évidemment, il y aura des interdits qui figureront dans la décision. Et déjà, la première condition, c’est qu’il faut offrir un accès équitable entre les tendances. Pour la presse privée, pour tous bords confondus. Donc, dans la décision, on ne fera pas mention de restrictions sur le plan de la couverture médiatique de la campagne, selon vos possibilités », a souligné Boubacar Yacine Diallo.

Toutefois, prévient-il : « Quand un parti est interdit ou suspendu, vous n’avez pas le droit de lui donner la parole pendant la campagne. Parce qu’il est interdit. Si vous le faites, c’est une infraction, même s’ils doivent payer. Vous avez le droit de donner la parole aux individus en tant que citoyens, mais pas en tant que structure. Là, il faut faire attention. Si vous donnez la parole aux partis qui sont interdits, ça ne sera pas la HAC qui va vous attaquer, c’est le MATD qui va vous attaquer. Il a interdit et vous donnez la parole à ceux qui sont interdits. Pendant la période de campagne, il faut être très prudent », conseille Boubacar Yacine Diallo.

Lors de cette rencontre d’échanges, les hommes de médias ont mis l’occasion à profit pour poser toutes les questions liées à l’exercice de leurs activités pendant cette période à double sens, selon le président de l’Union des Radiodiffusions et Télévisions Libres de Guinée (URTELGUI).

 

« L’appel que je lance donc aux responsables de médias, c’est de faire en sorte de respecter les limites de la loi concernant l’exercice du métier de journaliste dans notre pays, et exceptionnellement les mesures exceptionnelles – pour éviter le pléonasme – qui seront prises par la Haute Autorité de la Communication au sortir de cette rencontre. Il faudrait que ces mesures soient acceptées, parce que nous sommes dans une période exceptionnelle, à un moment exceptionnel, et dans une élection exceptionnelle, qui est l’élection référendaire » – Aboubacar Camara, URTELGUI

Se présentant en fin connaisseur des réalités d’une campagne électorale, Aboubacar Camara n’a pas manqué de rappeler la responsabilité sociale du journaliste : « Le plus souvent, on dit que c’est la période de la vache laitière pour ces médias. Donc, comment concilier cette prétention commerciale et aussi la réalité du terrain, et faire en sorte de rester sur le chemin qui a été balisé par la HAC ? Je pense que c’est ce que nous étions en train de faire. Et chacun est ressorti quand même avec plus ou moins d’appréhension de la situation. L’appel que je lance donc aux responsables de médias, c’est de faire en sorte de respecter les limites de la loi concernant l’exercice du métier de journaliste dans notre pays, et exceptionnellement les mesures exceptionnelles – pour éviter le pléonasme – qui seront prises par la Haute Autorité de la Communication au sortir de cette rencontre. Il faudrait que ces mesures soient acceptées, parce que nous sommes dans une période exceptionnelle, à un moment exceptionnel, et dans une élection exceptionnelle, qui est l’élection référendaire. Donc, ces trois exceptions doivent amener ou interpeller chaque acteur du monde des médias à sa responsabilité sociale et à sa responsabilité sociétale », a prêché le président de l’URTELGUI.

Par ailleurs, le président de la Haute Autorité de la Communication a rappelé l’interdiction des télés webs dans les activités de service public. Boubacar Yacine Diallo a laissé entendre que si une télé web se hasarde à donner la parole aux acteurs et que cette prise de parole conduit à des dérapages, c’est la loi sur la cybersécurité qui s’appliquerait. Comme pour dire que le journaliste qui sera reconnu coupable de cette infraction ne sera pas épargné de la prison.

Saidou Lébêré

L’article Boubacar Yacine Diallo aux médias : ‘’si vous donnez la parole aux partis interdits, ce n’est pas la HAC qui va vous attaquer, mais le MATD’’ est apparu en premier sur Mediaguinee.com.

Lire l'article en entier