Bangouya (Kindia) : SOS pour les habitants du district de Madinadian, en manque de tout

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Le district Madinadian, situé à 7 km du chef-lieu de la sous-préfecture de Bangouya, relevant de Kindia, est en manque d’enseignants, de routes, d’ouvrages de franchissement et de signal pour écouter les radios rurales. Pourtant, la localité compte plus de 5000 habitants, malgré le départ massif occasionné par la réalisation du barrage hydroélectrique de Souapiti. Dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de Guineematin.com, les habitants de Madinadian égrènent leurs difficultés quotidiennes et appellent les autorités à penser à eux pour sortir de l’ornière.

Elhadj Mamadou Saliou Diallo, habitant de Madinadian

Elhadj Mamadou Saliou Diallo, habitant de Madinadian, se dit content de la couverture de la localité par le réseau téléphonique, diminuant leur isolement. « Nous avons plus de 5000 habitants. C’est pourquoi nous voulons un signal des radios communautaires pour avoir les nouvelles et s’informer de ce qui se passe en Guinée et ailleurs. En écoutant les radios de proximité dans les langues nationales et étrangères nous sommes directement au cœur de l’évènement. Cependant, nous sollicitons auprès des fondateurs de radios, des autorités et autres personnes ressources de la mise en place d’un signal de fréquence d’une radio dans notre localité. Nous relevons de la préfecture de Kindia. Nous sommes aussi proches de Dubréka. Mais aucune radio ne peut être captée chez nous. Raison pour laquelle nous invitons les patrons des médias à venir installer un système de signal de leur radio afin qu’on puisse suivre les différentes émissions qui ont un intérêt public. Ils peuvent installer un dipôle à travers cette antenne de Orange que nous avons ici pour surplomber la zone », explique-t-il.

Selon Elhadj Alhassane Barry, sage de Madinadian, cette localité a connu une profonde mutation dans l’histoire. Il dénonce le manque de route et d’électricité dans le district, pourtant impacté négativement par le projet hydroélectrique de Souapiti.

Elhadj Alhassane Barry, sage de District Madinadian

« Madinadian date des temps anciens. À l’époque, on allumait des lampes tempêtes avec des mèches. Après, on a utilisé les lampes modernes puis les lampes torches. Parlant du passé on allait jusqu’à Tanènè pour avoir le réseau. Aujourd’hui beaucoup de choses ont changé grâce à Dieu et aux nouvelles technologies. Les fils de la localité se battent comme un lion pour le développement de Madinadian. Nous avons vécu la campagne du projet du barrage de Souapiti. Nous avons été conviés à plusieurs réunions de propagande. Pendant ce temps, nous avons exprimé nos préoccupations et nos attentes. Celui qui était directeur de l’environnement puis ministre à l’époque avait pris un engagement de nous faire des routes reliant tous nos villages. Et que l’eau et l’électricité seront suffisamment fournies à la population. Il y a 5 ans de cela depuis que l’eau a envahi nos terres et nos habitations. La seule route qu’ils ont travaillée, c’est pour le transport de leurs matériels de travail. Nous n’avons bénéficié de rien, sauf le malheur. Avec nos maigres moyens, nous avons fait un petit pont pour désenclaver notre village. Madinadian est une terre sainte. Nous demandons au président de la République et aux autorités de nous soutenir pour une meilleure condition de vie », a plaidé le sage Elhadj Alhassane Barry.

Pour sa part Thierno Amadou Bobo Barry, membre de la ligue islamique communale de Bangouya, et imam de la mosquée de Madinadian, explique que la mosquée de la localité est l’une des premières mosquées du pays.

Thierno Amadou Bobo Barry, Imam de la mosquée Madinadian et membre de la ligue islamique de Bangouya

« Nous sommes à la mosquée pour le rayonnement de l’islam. Des fois il y a des altercations par endroit. Mais, nous cherchons à gérer et à réconcilier les différends. Ça se passe bien. Notre maison de Dieu fait partie des premières mosquées du pays de la conquête coloniale et de la guerre islamique. Seulement, nous sollicitons le passage des journalistes dans nos mosquées pour relayer nos sermons de l’islam à travers les ondes des radios. Et quand on diffuse, qu’on ait le privilège même d’écouter. Je pense que cela ne peut être possible si l’on installe une antenne de radio ici. Ailleurs, les citoyens écoutent les différentes radios à travers leurs téléphones. Pourquoi pas nous aussi ? »

Par ailleurs, l’imam est revenu sur le manque de routes qui affecte Madinadian. « Nous demandons aux autorités d’honorer leur engagement. Nos routes sont impraticables. Nos villages sont stratégiques et sacrés, reconnus depuis le temps jadis. On a trop parlé. On nous avait promis une route sur le tronçon Kindia-Labaya en passant par chez nous. On n’a rien vu jusqu’à présent. Si vous prenez par exemple la route de Koumbaya à Pastoria, c’est un véritable casse-tête pour les détenteurs d’engins. De notre côté, ils ont réalisé une route suspendue sur la montagne qui a fait trop de victimes suite aux nombreux accidents de la circulation. Ils n’ont pas respecté le cahier de charges de la route où se trouve le pont de Khalihkouré pour arriver à Madinadian. Nous réparons cette route chaque année, mais l’eau emporte tout pendant la période des pluies. Nous sollicitons auprès du gouverneur et du préfet de Kindia de revoir notre situation », a sollicité Thierno Amadou Bobo Barry.

De son côté Ahmed Sékou Diallo, président de la jeunesse de Madinadian, évoque les difficultés de la gestion des jeunes en milieu rural.

Ahmed Sékou Diallo, président de la jeunesse de Madinadian

« La gestion des jeunes de la ville est différente de celle de la campagne. Je viens de rentrer au pays. On m’a nommé président de la jeunesse. Je suis là pour motiver la jeunesse. Mais c’est très difficile parce que ce n’est pas tout le monde qui connaît le 3C à savoir Coopérer, Communiquer et Contribuer. La jeunesse a été victime de plusieurs détournements de l’argent du contribuable. Je suis en train de la motiver, sensibiliser afin de rassurer. Maintenant, ce n’est plus comme avant. On a une école primaire de 6 classes, mais on n’a pas d’enseignants. Il n’y a que deux enseignants communautaires. Parfois ils sont là et parfois ils ne sont pas présents. Nous avons un problème de route. La route principale est souvent réhabilitée par les jeunes en utilisant des moyens rudimentaires tels que des brouettes, des pelles, des pioches, des marteaux, etc. Vous avez traversé la colline communément appelée Oggoro-Aggara, difficile à pratiquer. Ici, les villages et les secteurs sont dispersés. C’est pourquoi il est difficile de gérer ici. Nous lançons un appel aux bonnes volontés de nous venir en aide », a lancé Ahmed Sékou Diallo.

De retour de Madinadian (Bangouya), Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél : (00224) 628 516 796

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