Avant-projet Constitution : innovations, candidature indépendante, Sénat, promotion des langues nationales, voici les explications du patron de la DCI-CNT

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Depuis la présentation de l’avant-projet de la nouvelle Constitution, le 29 juillet dernier, les débats font rage dans la cité. Partisans et adversaires, armés d’arguments, cherchent chacun à se faire entendre auprès de l’opinion.

Au Conseil national de la transition, le Président Dr Dansa KOUROUMA en tête, multiplie les rencontres pour expliquer aux populations le contenu de l’avant-projet de la nouvelle Constitution.

Dans ce cadre, le Directeur de la Communication et de l’information du CNT, Oumar DIAKHABY a participé à l’émission Infrarouge de la radio Continentale FM.

Après un rappel du processus d’élaboration de l’avant-projet de la nouvelle Constitution impliquant les différentes couches socioprofessionnelles du pays et les acteurs de la vie nationale à tous les niveaux, le Directeur de la DCI-CNT, a fait savoir que le texte comprend 3 parties, 11 titres et 205 articles.

Cet avant-projet, a fait savoir le patron de la DCI-CNT, comprend donc les principes fondamentaux de la République, les institutions républicaines et les titres spécifiques.

Au cours de cet entretien, Oumar Diakhaby a donné de larges explications sur les innovations contenues dans cet avant-projet de la nouvelle Constitution. De façon détaillée, il est revenu sur les innovations marquées entre autres par le caractère inclusif du texte, la candidature indépendante, l’avènement d’un Sénat, la promotion des langues nationales, la complexité de la révision constitutionnelle, le veto populaire avec le droit de pétition etc.

Revenant sur la candidature indépendante, le Directeur de la DCI-CNT a estimé que cette disposition novatrice et salvatrice a été une proposition formulée par la quasi-totalité des acteurs consultés. Il explique que si tous les Guinéens sont unanimes que depuis 1984, la constitution de l’essentiel des partis politiques a été faite sur une base ethnique et régionaliste, et que ces réalités érigent des barrières entre le « nous » et le « eux », au détriment de l’intérêt national, alors, il faut reconnaitre la nécessité de la candidature indépendante. Celle-ci permettra à tous ceux qui ne se retrouvent pas dans les partis politiques, de se porter candidat à toutes les élections pour participer à la conduite des affaires publiques.

Toutefois, poursuit-il, la candidature indépendante a été encadrée par le Constituant. Parmi les garde-fous, il y a le parrainage et d’autres dispositions. D’ailleurs, une loi organique apportera plus de précisions sur la question des candidatures indépendantes pour éviter que n’importe qui ne vienne candidater pour occuper la magistrature suprême du pays. Il faut préciser que 26 lois organiques accompagneront la Constitution et formeront ensemble le bloc de constitutionnalité.

L’autre innovation de ce texte est l’engagement de l’Etat à assurer les valeurs républicaines et démocratiques en lien avec les valeurs traditionnelles. A travers les contributions de milliers de personnes, la rédaction de l’avant-projet a pris en compte toutes les propositions constructives qui ressemblent et rassemblent les Guinéens. C’est le cas du mariage traditionnellement connu en Guinée.

« Nous ne faisons pas une Constitution pour la communauté internationale, ce texte concerne la Guinée et les Guinéens. Dans notre tradition, le mariage est réservé exclusivement entre homme et femme et non autre chose », a rappelé le Directeur.

Autres innovations et non des moindres, a rappelé le Directeur Oumar DIAKHABY, c’est la promotion des langues nationales à travers l’enseignement à l’école et la traduction des textes de lois, la représentation de la diaspora au Parlement, l’augmentation du nombre de députés proportionnellement à la taille démographique de la circonscription, le droit de pétition, le Sénat (composition, fonctionnement et mission) mais également et surtout l’équilibre des pouvoirs. Désormais, la Guinée disposera d’un Chef de Gouvernement fort, qui impulse et détermine la politique gouvernementale. Il sera responsable devant le Parlement. Le Sénat, chambre représentative des collectivités territoriales, veillera à la régularité des nominations du Président de la République.

A ces innovations viennent s’ajouter les 14 étapes nécessaires pour la modification de la Constitution. « Le texte précise que la Constitution n’est pas révisable avant 30 ans. Des dispositions indiquent plus loin que le projet de référendum doit être soumis au Conseil de la Nation, composé de l’Assemblée nationale et du Sénat, et approuvé aux 2/3 de celui-ci avant d’être soumis au referendum. Pour être valide, ce texte doit recueillir au moins 60% du corps électoral et approuvé par plus de 50% des votants. Mieux, il n’est plus possible pour le Président de la République de réviser la Constitution à la dernière année de son mandat », a expliqué M. Diakhaby dans un langage académique soutenu.

Dans cette émission d’une heure d’horloge, le Directeur de la DCI-CNT explique que l’organe législatif de la Transition a répondu aux attentes des Guinéens, pendant la rédaction de cet avant-projet de la nouvelle Constitution.

« Le CNT a pris très au sérieux, toutes les mesures permettant au pays d’être au rendez-vous de la stabilité, du développement et du progrès social », a expliqué Oumar Diakhaby.

A la fin de l’émission, les nombreux auditeurs qui ont pris la parole ont exprimé leur satisfaction et salué la prestation de l’invité.

Dans les prochaines semaines, ce texte sera présenté aux Guinéens de l’intérieur du pays et de l’étranger avant l’entame des étapes suivantes pour son adoption par référendum.

Abdoulaye BALDE (journaliste)

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