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Ce jeudi 5 juin 2025 a marqué la dernière étape d’une tournée nationale de sensibilisation sur l’assurance étudiante, menée au sein des institutions d’enseignement supérieur publiques de Guinée. Pour cette journée de clôture, c’est l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry qui a accueilli la délégation du ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, représentée par sa Direction de l’innovation.
Dans son intervention, Ibrahima Keita, Secrétaire général de l’Association professionnelle des assureurs de Guinée, a rappelé le fondement même de l’assurance : « Il y a assurance parce qu’il y a risque ».
Il a ensuite détaillé les principales garanties prévues par ce nouveau contrat spécialement conçu pour les étudiants inscrits légalement dans les 17 institutions d’enseignement supérieur publiques de Guinée : «Ce contrat couvre les dommages corporels pouvant survenir au cours de l’année universitaire. L’objectif est simple : éviter qu’un étudiant, blessé même légèrement, se retrouve sans soins ou entre les mains de guérisseurs, ce qui pourrait compromettre son avenir académique. Grâce à cette assurance, il pourra bénéficier d’une prise en charge rapide, dans de bonnes conditions, et reprendre ses études en toute sérénité. Les étudiants sont souvent amenés à sortir du cadre théorique pour effectuer des travaux pratiques ou des stages. Ils peuvent aussi, dans leur quotidien, causer involontairement des dommages à autrui. Grâce à ce contrat, ils ne seront pas livrés à eux-mêmes face à des poursuites. »
Même en cas de décès, une indemnité est prévue pour couvrir les frais funéraires de l’étudiant, ou ceux d’un parent proche pouvant impacter la stabilité psychologique et financière de l’étudiant.
Un contrat novateur donc, « qui sort du cadre classique de l’assurance de personnes, et qui répond aux besoins spécifiques des étudiants », précise M. Keita, tout en rappelant qu’il s’agit d’un accompagnement et non d’un remplacement du rôle des parents.
Concernant les limites du dispositif, les étudiants ont exprimé leurs inquiétudes sur la non-prise en charge des maladies tropicales fréquentes comme le paludisme ou la typhoïde. Une situation que M. Keita a justifiée par le coût élevé de l’assurance maladie complète : «Même dans les grandes entreprises, la prime annuelle pour une telle couverture peut atteindre jusqu’à 5 millions de francs guinéens. Ni l’État, ni les étudiants, ni leurs familles ne peuvent encore en assumer le coût. Mais c’est un début. C’est une première en Guinée, et nous avançons pas à pas. Dans les années à venir, certaines pathologies pourraient être ajoutées, en fonction de l’évolution du système. »
Prenant la parole à son tour, Aminata Deen Touré, Directrice de l’Innovation au MESRSI, a salué l’engagement des différentes universités tout au long de cette tournée : « Depuis plus d’une semaine, nous avons parcouru les établissements publics d’enseignement supérieur pour présenter cette réforme majeure. À Conakry, nous avons mobilisé notamment l’Institut supérieur d’architecture et d’urbanisme. Cette matinée a été l’occasion d’expliquer les garanties offertes, les démarches à suivre en cas de sinistre, mais surtout d’écouter les préoccupations des étudiants.»
Elle a rappelé les raisons ayant motivé cette initiative : « Les risques sont bien réels. Entre déplacements fréquents, accidents de la route, ou incidents sur les campus, les encadreurs se retrouvent souvent à devoir avancer de petites sommes pour venir en aide aux étudiants. Il nous fallait donc une réponse pérenne et structurée. »
Au terme de cette mission, une caravane parallèle a été mise en place en collaboration avec l’Association des assureurs de Guinée. Elle a sillonné le pays, de N’Zérékoré à Conakry, rencontrant étudiants, autorités locales, services de santé, gendarmerie et police.
Mme Aminata Deen Touré a ensuite indiqué que la cible a été atteinte, mais estime qu’il faut travailler davantage : « Nous pensons avoir atteint notre cible. Mais ce n’est qu’un début. Il faut maintenant redoubler d’efforts pour élargir la diffusion de l’information et s’assurer qu’aucun étudiant ne reste en marge de cette avancée sociale majeure. »