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La manifestation organisée dans la matinée de ce 3 juin devant le siège de l’Agence nationale de lutte contre la corruption (ANLC) à Kaloum, a pris une tournure judiciaire. Le Secrétaire Exécutif, Dr Mohamed Bérété, a déposé une plainte auprès de la Direction de la police judiciaire (DPJ) pour séquestration, menaces et troubles à l’ordre public, entraînant l’interpellation de quatre manifestants.
Selon les témoins, les protestataires – une centaine d’agents venus des antennes régionales et de la direction centrale – ont formé un barrage humain à l’entrée principale, empêchant le responsable de l’institution d’accéder à son bureau.
Dans l’après-midi, une fois la situation calmée, Dr Bérété a officiellement saisi la DPJ. Quatre figures du mouvement ont été arrêtées dans la foulée : Patrice Sandouno, Mohamed Lamine Soumah, Souleymane Sylla et Sayon Koïvogui. Au moment de la mise en ligne de cet article, ils étaient toujours entendus par les services compétents.
Un climat de malaise profond
À l’origine de la grogne, la gestion jugée ‘’autoritaire’’ par certains travailleurs et un projet de restructuration vivement contesté. Les agents dénoncent un nouvel organigramme qui réduirait les effectifs de plus de 60 %, passant de 150 postes validés lors de la réunion de Kindia à seulement 70.
La coupe est devenue pleine avec la baisse drastique des salaires, appliquée depuis août dernier, pouvant aller jusqu’à 65 %. Une mesure qui touche des agents déjà fragilisés par des retards de paiement répétés et une précarité croissante.
« On nous demande de lutter contre la corruption, alors que nos propres droits fondamentaux sont bafoués », a déclaré un manifestant sous couvert d’anonymat.
Des revendications précises
Parmi les principales demandes figurent :
- Le retour aux salaires initiaux ;
- L’application immédiate de l’organigramme validé à Kindia ;
- La mise en place d’un conseil d’orientation ou d’un conseil d’administration pour encadrer la gouvernance de l’ANLC ;
- Le respect du statut des agents contractuels, dont certains travailleraient depuis mars 2025 sans contrat ni rémunération.