Afrique : voici les 10 pays qui organiseront des élections présidentielles en 2025

il y a 5 heures 20
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L’année 2025 s’annonce cruciale pour de nombreux pays africains, avec dix élections majeures inscrites à l’agenda. Qu’il s’agisse d’élections présidentielles, législatives ou locales, ces scrutins pourraient avoir un impact significatif sur la gouvernance, la stabilité et le développement des nations concernées. Bien que des défis politiques, économiques et sociaux persistent, ces échéances représentent aussi une occasion de renforcer la démocratie et d’encourager une plus grande participation citoyenne à travers le continent. Selon l’Africa Center for Strategic Studies, voici un aperçu des pays africains qui se rendront aux urnes en 2025.

Guinée

En transition depuis septembre 2021, la Guinée pourrait enfin assister au transfert du pouvoir aux civils cette année. Dans son discours de nouvel an, le général Mamadi Doumbouya, chef de la junte guinéenne, a annoncé que 2025 serait une année décisive, marquant la fin de la transition avec l’organisation des élections présidentielles et législatives. Cette décision fait suite à l’échec de la junte à tenir les élections promises pour décembre 2024, conformément à l’accord signé avec la CEDEAO. Le CNRD a jusqu’ici affiché un faible engagement envers la fin de la transition et le retour à l’ordre constitutionnel, malgré les attentes croissantes de la population.

Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire a payé un lourd tribut lors des violences post-électorales de 2010, avec près de 3 000 morts après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara. En 2025, les élections ivoiriennes s’annoncent parmi les plus déterminantes du continent, marquant la fin des trois mandats du président Ouattara. Plusieurs figures majeures sont pressenties pour briguer la présidence de ce pays de 32 millions d’habitants, considéré comme une puissance économique en Afrique de l’Ouest. Compte tenu de son passé, la situation relativement stable de la Côte d’Ivoire à l’approche de ces élections est un fait notable.

Guinée-Bissau

Connue pour ses multiples coups d’État ayant renversé plusieurs régimes au fil des ans, la Guinée-Bissau aborde l’année 2025 dans un climat électoral marqué par des troubles et des incertitudes. Ce pays côtier d’Afrique de l’Ouest, peuplé de 2 millions d’habitants, se prépare à des élections dans un contexte particulièrement tendu. Initialement prévues pour décembre 2024, ces élections ont été reportées au 4 novembre 2025 par le président Umaro Sissoco Embaló. Une décision vivement critiquée par l’opposition, qui y voit une manœuvre anticonstitutionnelle. La Guinée-Bissau commence donc 2025 sans certitude quant à la tenue effective des élections législatives et présidentielles.

Cameroun

L’année 2025 marque une échéance électorale importante pour le Cameroun, bien qu’elle semble s’inscrire dans la continuité d’un système politique dominé par Paul Biya depuis son accession au pouvoir en 1982. Après Teodoro Obiang de Guinée équatoriale, Paul Biya est le deuxième dirigeant le plus ancien du continent et ne montre aucun signe de retrait. Il prévoit de briguer un huitième mandat lors des élections présidentielles prévues en mars prochain. À la tête du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1960, Paul Biya a bénéficié d’un amendement constitutionnel adopté en 2008. Cette réforme, portée par son parti, a supprimé la limite de deux mandats présidentiels, lui permettant ainsi de prolonger son règne. Dans ce pays de 29 millions d’habitants, la longévité exceptionnelle de son mandat, avec une durée constitutionnelle de sept ans, continue de susciter de vifs débats.

République centrafricaine

Sous le régime du président Faustin-Archange Touadéra, la République centrafricaine a traversé de nombreuses péripéties politiques, notamment liées à la révision constitutionnelle. Le référendum constitutionnel de 2023 a offert un aperçu des dynamiques politiques qui pourraient marquer l’élection présidentielle de 2025. Alors qu’il est à mi-parcours de son deuxième et dernier mandat présidentiel, limité par la Constitution, le chef de l’État a initié une réforme constitutionnelle visant à supprimer la limitation des mandats, un dispositif essentiel pour prévenir la concentration excessive du pouvoir. Ces manœuvres s’inscrivent dans un contexte de fragilisation de l’État de droit. La réforme a conféré au président un contrôle accru sur les institutions, notamment en modifiant la configuration de la Cour constitutionnelle pour la rendre dépendante de l’exécutif, en autorisant la nomination de juges supplémentaires à la Cour suprême, et en limitant le rôle de l’Assemblée nationale dans la supervision des contrats miniers. En outre, le président a obtenu la prolongation du mandat présidentiel, désormais porté de 5 à 7 ans.

Togo

À toutes fins pratiques, les élections présidentielles de 2025 au Togo se sont jouées en mars 2024, lorsque les législateurs de l’Assemblée nationale, largement dominée par le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), ont voté à l’unanimité (87 voix contre 0) pour adopter une réforme constitutionnelle supprimant le droit des citoyens de voter directement pour le président. Cette réforme, qui modifie profondément le système électoral, notamment en ce qui concerne l’élection du chef de l’État, a ouvert une voie incontestée pour Faure Gnassingbé, actuel président, en poste depuis 2005. Celui-ci semble bien parti pour prolonger son emprise de 20 ans sur le pouvoir, perpétuant ainsi une dynastie familiale qui contrôle le Togo depuis 58 ans. Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest de 9,3 millions d’habitants, cette évolution soulève des questions sur la représentativité et la viabilité démocratique du régime.

Gabon

Après le coup d’État du 30 août 2023, l’élection présidentielle au Gabon s’annonce comme un exercice hautement orchestré visant à conférer une légitimité au régime militaire du général de brigade Brice Oligui Nguema. Ce pays, riche en ressources et comptant 2,5 millions d’habitants, situé dans la région vitale du bassin du Congo, a vu son président Oligui suivre une série d’actions soigneusement planifiées pour se préparer à la présidence. Le 4 septembre 2023, il s’est proclamé président de transition et a nommé des loyalistes à deux tiers du Sénat et de l’Assemblée nationale. Il a également désigné les 9 membres de la Cour constitutionnelle et organisé un dialogue national à la mi-2024. Ce dialogue a exclu 200 partis politiques, tandis que l’armée a joué un rôle prépondérant.

Malawi

Considéré comme un pays enclavé, où 80 % de la population vit dans des zones rurales, le principal enjeu de l’élection présidentielle au Malawi reste l’économie. Le pays a été particulièrement touché par la grave sécheresse provoquée par El Niño, qui a affecté l’Afrique australe en 2024. Ce phénomène a entraîné une hausse du chômage et a exacerbé les difficultés économiques, notamment en raison d’une inflation des prix des denrées alimentaires supérieure à 20 %. En conséquence, un quart des 23 millions de citoyens du Malawi se retrouvent confrontés à une insécurité alimentaire accrue.

Seychelles

Ce pays de l’Afrique de l’Est, composé d’un archipel de 115 îles situé dans l’océan Indien occidental, se rendra aux urnes en 2025, alors que le président Wavel Ramkalawan, du parti Linyon Demokratik Seselwa (LDS), briguerait un deuxième mandat. Ancien prêtre anglican, la victoire de Ramkalawan lors des élections de 2020 a marqué un tournant décisif pour ce pays de 122 000 habitants. Le parti United Seychelles et son prédécesseur, le Seychelles People’s Progressive Front, dominaient les institutions politiques des Seychelles depuis le coup d’État d’Albert René en 1977, un an après l’indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne. Bien que le multipartisme ait été introduit au début des années 1990, les Seychelles Unies ont conservé la majorité à l’Assemblée nationale jusqu’en 2016 et à la présidence jusqu’en 2020.

Tanzanie

L’accession au pouvoir de la présidente Samia Suluhu Hassan, après la mort de John Magufuli, a permis au pays de 67 millions d’habitants de respirer et de revenir à une culture politique historiquement plus modérée, propre à la Tanzanie. Quatre ans après sa disparition, l’ancien président Magufuli continue d’influencer les élections de 2025 et les perspectives de retour à la démocratie dans le pays. La violence politique, auparavant rare, est devenue la norme, avec en point d’orgue la tentative d’assassinat de 2017, qui a laissé le leader de l’opposition Tundu Lissu criblé de 17 balles.

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