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C’est une tradition. Analyser les actions des présidents quand ils sont nouvellement élus ou des premiers ministres quand ils sont nouvellement installés dans leurs fonctions. Un certain nombre de paramètres sont alors regardés pour jauger l’impact des décisions prises. Dans une interview qu’il a accordée ce vendredi à notre rédaction, l’analyste politique a mis l’accent sur le bilan du PM autour de la conduite du dialogue politique et social en se référant, dit-il, aux prérogatives du locataire du palais de la Colombe.
Kabinet Fofana a rappelé que Bah Oury est arrivé dans un contexte où il y a une crise politique forte. Mais aussi une crise sociale qui a débouché sur une grève avant sa nomination. En regardant ces deux paramètres, Kabinet estime que le fait pour le nouveau premier ministre de ne pas prendre en charge la résolution de ce problème social, a été un raté en soi.
« C’est vrai que le mouvement syndical avait plutôt préféré que ce soit le conseil national du dialogue social qui en résolve, mais je crois que le premier ministre aurait tout de suite marqué de sa présence, son empreinte, en reprenant tout de suite ce flambeau, pour permettre justement de dire : Je suis le premier ministre, je prends en charge le dialogue social et politique. Mais, ça a été plutôt pris en charge par le conseil national du dialogue social. Et jusque-là d’ailleurs les résolutions n’ont pas connu d’aboutissement. Puisque les trois points de revendications liés à la revalorisation des salaires surtout dans le secteur de l’enseignement et d’autres points n’ont pas été résolus. Donc je pense que de ce point de vue-là, il a manqué d’initiative », a-t-il expliqué.
Bah Oury était particulièrement attendu sur le plan politique, mais il peine à répondre aux attentes de l’avis de Kabinet Fofana.
« Pour le moment, et durant ces 100 jours-là, il n’a pas du tout fait grand-chose. Il est plutôt perçu comme quelqu’un qui cristallise les positions, qui ne joue pas un rôle équidistant et qui puisse être en mesure d’être ce tandem entre les acteurs politiques et le gouvernement. Sans compter aussi la crise des médias. Il reste beaucoup de chantiers qui n’ont pas encore été tenus par le premier ministre », regrette le politologue qui pense qu’il n’est pas trop tard pour Bah Oury de se rattraper s’il se met bien au travail.
« Le travail qu’il devrait fondamentalement faire, c’est justement de recréer la confiance entre les acteurs politiques et sociaux qui ne sont pas d’accord avec la démarche générale du CNRD. Et lui, avec toute l’expérience qu’on lui prête, qu’il soit celui qui est capable un moment de dire aux militaires qu’ils ne connaissent pas mieux la sphère politique ou le travail politique de manière générale. Que lui, qu’il soit capable de les interpeller, de les convaincre. Parce que la première nécessité, c’est d’avoir une transition en tant que démarche inclusive. Et comme il a dit, mettre en place des balises pour un développement de ce pays qui est à sa troisième transition », a exhorté Kabinet Fofana
Sékou Diatéya Camara