Transition : les 7 péchés capitaux de la presse guinéenne

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Avec les restrictions de l’internet et le brouillage des ondes depuis plus d’un mois, la presse guinéenne traverse l’un des pires moments de son histoire. Ces actes liberticides ont, en partie, été cautionnés par les hommes de médias eux-mêmes qui, pour la plupart, sont à la recherche des faveurs auprès des autorités de la transition.

La prise du pouvoir le 5 septembre 2021 a engendré une vague d’euphorie populaire, surtout au sein de la presse, où l’avènement du CNRD a été accueilli comme un ouf de soulagement. Les professionnels des médias rivalisaient d’éloges pour gagner les faveurs des nouvelles autorités. Lors des concertations organisées au Palais du peuple, le colonel Mamadi Doumbouya a été sollicité pour rétablir la Haute autorité de la communication, une réhabilitation concrétisée le 21 septembre 2021 après celles de la Cour suprême et la Cour des comptes.

Par la suite, le CNRD a annoncé plusieurs mesures en faveur des médias, notamment la revalorisation de la subvention (à noter que cette promesse n’a jamais été tenue), la nomination d’une vingtaine de journalistes dans l’administration publique et à la Présidence, ainsi que l’octroi d’une Maison de la presse. Cependant, ce dernier geste a été qualifié de “cadeau empoisonné” par Presse Solidaire, qui avait appelé les journalistes à ne pas y siéger. Le point culminant a été la création du Fonds d’appui au développement des médias (FADEM), le 24 novembre 2022.

Malgré ces avantages, les médias ont été critiqués pour leur allégeance envers les autorités de la transition. En signe de reconnaissance, la presse a orchestré une célébration des anniversaires du CNRD pour les années 1 et 2, entièrement financée par le gouvernement ainsi que la célébration de la fête de l’indépendance, le 2 octobre 2023. Une initiative inédite depuis la libéralisation des ondes en Guinée.

Cependant, des actes liberticides à l’encontre de la presse ont émergé dès le 9 septembre 2021 avec la descente musclée des forces spéciales au siège du groupe Djoma, prétendument pour rechercher des véhicules “volés” à l’État, sans mandat. Des violations de la liberté de la presse se sont multipliées sous le CNRD, notamment la convocation du Directeur de publication de mosaiqueguinee.com le 5 août 2022, l’arrestation du journaliste Amadou Diouldé Diallo le 20 octobre 2022, et la convocation du PDG de Hadafo Média, Lamine Guirassy, et du journaliste Mohamed Mara le 17 février 2023.

Ces actes ont été perpétrés sous le silence complice des responsables des associations de presse.
Les restrictions d’internet en mai 2023, le brouillage des ondes de certains médias, et le vol des émetteurs de Sabari FM et de Love FM ont marqué un tournant. En réponse, les patrons de médias ont organisé des actions de protestation, dont une journée sans presse, qui ont conduit à la levée de ces restrictions.

Le blocage de Guineematin.com du 15 août au 5 novembre 2023 a mis en évidence le manque de solidarité des associations de presse, à l’exception du SPPG et de Presse Solidaire. La répression violente de la manifestation du Syndicat de la presse privée a conduit à l’arrestation de 12 journalistes et à leur comparution devant le tribunal de Kaloum. Ces événements n’ont pas suscité un véritable retentissement médiatique. C’est dans ce contexte qu’à partir du 24 novembre 2023, l’internet a de nouveau été restreint, les ondes brouillées, et certaines chaînes de télévision privées retirées des bouquets Canal plus et Startimes.

En ce qui concerne la Haute autorité de la communication (HAC), en tant qu’organe de régulation et interface entre les autorités et les médias, elle est critiquée pour son manque d’implication dans la résolution des problèmes actuels des entreprises de presse. Cette inertie lui vaut d’être accusée de complicité avec les ennemis de la liberté de la presse en Guinée.

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