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Il était 10 h 44 quand le président du tribunal a appelé Mamoudou Babila Keita à la barre. Le juge lui a rappelé les faits. Le prévenu a eu le temps de dire qu’il ne reconnaît pas les faits. Son avocat demande aussitôt la parole. Le président du tribunal la lui accorde. Me Sidiki Bérété a sollicité un renvoi à une semaine pour, dit-il, soulever des exceptions par écrit et préparer la défense de son client en consultant des pièces qui lui ont été communiquées ce matin par ses confrères de la partie civile.
Le ministère public n’a pas trouvé d’objection au nom du droit à la défense qui selon Kanfory Ibrahima Camara, est sacré. Les avocats de la partie civile à leur tête Me Lanciné Sylla s’y sont opposés à la demande de renvoi. Pour eux, l’administrateur général du site inquisiteur.net a eu suffisamment de temps pour préparer sa défense pour avoir reçu la citation directe depuis le 26 avril 2024 pour une audience du 30 mai dernier. Mieux, ajoutent les avocats de Charles Wright, les pièces qui ont été communiquées au prévenu ne lui sont pas étrangères.
Il s’agit de l’article incriminé, de l’arrêt disciplinaire pris par la HAC, du communiqué qu’il a publié sur sa page Facebook. En demandant au tribunal de rejeter la demande et d’ouvrir les débats, ils ont rappelé que l’article 137 du code de procédure pénale dispose qu’en matière de citation directe, le tribunal est tenu de statuer dans un délai de 30 jours à compter de la première audience. Donc en renvoyant l’affaire à une semaine, ce délai. Ces arguments des avocats de la partie civile ont retenu l’attention du juge. Souleymane 1 Traoré a donc rejeté la demande de renvoi avant de donner la parole à l’avocat de Babila pour soulever ses exceptions.
Me Sidiki Bérété a affirmé que son client ne peut pas faire l’objet de poursuite dans cette affaire. Il s’est appuyé à propos sur l’article 63 de la loi portant anticorruption qui dispose qu’un journal d’investigation, lorsqu’il contribue à révéler sur la base des éléments de preuves ou indices concordants des affaires de corruption ne peut être poursuivi d’aucune sorte. L’avocat de la défense a ajouté que parmi les entreprises qui ont bénéficié du marché de la rénovation de la maison centrale, deux ne sont pas immatriculées à l’APIP. Pour lui, il s’agit bien d’un parfum de corruption parce que cela viole l’article 28 de la loi portant marché public.
Le procureur a répondu que cette loi n’a pas trait au fait de diffamation reprochés à notre confrère. Les avocats de la partie civile ont abondé dans le même sens. Ils pensent que dans ce dossier, Mamoudou Babila Keita est bel et bien poursuivable parce que ses révélations ne reposent sur aucune preuve ou indices concordants. Ils en citent pour preuve l’arrêt disciplinaire pris par la HAC contre le journaliste. Finalement, le juge a pris sa décision. Sur la base de l’article 729 du code de procédure pénale, Souleymane 1 Traoré a joint l’exception au fond.
Sékou Diatéya