Suspension du juge Konomou: des avocats s’élèvent contre la décision du Ministre de la Justice

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La suspension de Kaman Gogana Konomou, magistrat récemment nommé juge d’instruction au Tribunal pour enfants par le Garde des Sceaux, n’est pas passée inaperçue ce jeudi 13 novembre 2025, notamment dans le milieu judiciaire. Plusieurs avocats se sont exprimés sur la décision de Yaya Kaïraba Kaba.

Me Paul Lazard Joachim Gbilimou, par exemple, estime qu’elle n’est pas opportune.

« Cette mesure portant suspension de l’unique juge d’instruction du Tribunal pour enfants est inopportune. Elle va paralyser le bon fonctionnement des affaires pénales — l’instruction étant obligatoire — dans cette juridiction importante mais peu considérée parmi les tribunaux nationaux. Ici, le cœur a pris le dessus sur la raison », a-t-il commenté sur sa page officielle.

À l’image de Me Paul Lazard Joachim Gbilimou, Me Almamy Samory Traoré s’est également exprimé sur cette affaire. Cet autre avocat dénonce la publication de l’arrêté de suspension du magistrat.

« Pourtant, on avait reproché à l’ancien Garde des Sceaux la publication des arrêtés de suspension d’un magistrat. Malheureusement, la pratique persiste. S’agissait-il d’un problème lié à l’ancien ministre ou d’un combat de principe mené par certains magistrats à l’époque ? À chacun de se faire une opinion », a-t-il fait remarquer.

Plus loin, l’avocat donne raison au jeune magistrat concernant les dénonciations qui sont à l’origine de sa suspension.

« Ce que le jeune magistrat a dénoncé n’était que la vérité. On ne peut pas nommer des magistrats sans l’avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature. C’est ce que prévoient l’article 150 et les suivants de la Constitution du 26 septembre 2025 », rappelle Me Almamy Samory Traoré.

En faisant ces dénonciations, Kaman Gogana Konomou a-t-il choisi la meilleure voie ? L’avocat répond qu’il ne saurait le dire. Toutefois, il ajoute que la balle est désormais dans le camp du Conseil Supérieur de la Magistrature.

« Maintenant, il est traduit devant ses collègues, membres du Conseil supérieur de la magistrature, dont les prérogatives ont pourtant été contournées. Le sanctionneront-ils pour les avoir défendus publiquement ? Wait and see », a conclu Me Almamy Samory Traoré.

Sékou Diatéya

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