Subvention accordées aux Syndicats: des syndicalistes frustrés appellent la CRIEF à se saisir du dossier

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Lors de son passage dans l’émission  »On fait le point » récemment sur la RTG, le ministre du travail et de la fonction publique a évoqué le bon rapport que son département entretient avec ses partenaires sociaux. Il a même affirmé que les autorités ont alloué en 2024 une subvention de 3 milliards de francs guinéens au mouvement syndical guinéen.

« Nous avons des partenaires sociaux qui nous accompagnent dans nos activités et qui bénéficient aussi de l’assistance sous forme de transfert de l’Etat guinéen. Notamment le mouvement syndical guinéen a reçu une subvention d’environ 3 milliards de francs guinéens au courant de l’année 2024 », a informé Faya François Bourouno.

Cette annonce fait grincer des dents dans les rangs du mouvement syndical guinéen. Certaines voix s’élèvent pour s’interroger sur ce à quoi ce montant aura servi et quelle est la part des petites centrales et des fédérations. Une source syndicale que nous avons rencontré ce jeudi et qui a requis l’anonymat, estime que les subventions allouées aux structures syndicales sont toujours mal gérées.

« Depuis que les centrales ont commencé à percevoir les subventions, les fédérations n’ont ressenti aucune répercussion alors que le fonds  est alloué à toutes les structures syndicales. Ces subventions sont données pour payer les cotisations à l’international, faire les formations et faire marcher l’administration syndicale. Mais tel n’est pas le cas. Parce que quand la subvention est donnée, généralement vous verrez qu’on donne 1 million à certaines petites centrales sans leur dire que c’est la subvention, on donne 2 millions à d’autres sans leur dire que ça vient de la subvention. Donc ça veut dire que cette subvention est très mal gérée au niveau des centrales syndicales », a-t-elle fustigé.

La source syndicale interpelle certes, mais elle ne croit pas que ses camarades perchés au sommet des centrales syndicales vont faire amende honorable. C’est pourquoi, elle demande aux autorités qui allouent les subventions de jeter un regard sur la gestion des fonds.

« Il faut que le gouvernement, quand il débloque l’argent pour le mouvement syndical, puisse envoyer des inspecteurs dans toutes les fédérations pour contrôler si effectivement le fonds a été utilisé à bon escient. Il ne faudrait pas que le gouvernement donne de l’argent simplement et passe à autre chose. Ces trois milliards-là peuvent quand même construire un hôpital, des salles de classe ou approvisionner des hôpitaux en produits pharmaceutiques. C’est pourquoi j’interpelle le gouvernement à jeter un regard très sérieux sur la subvention. Parce qu’il n’y a pas que les centrales qui travaillent. Les fédérations travaillent plus que les centrales syndicales », a-t-elle insisté.

Au-delà du gouvernement, notre interlocuteur appelle la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières à s’intéresser au dossier vu que c’est l’argent du contribuable qui n’est pas utilisé, de son point de vue, dans le cadre des activités pour lesquelles, il est alloué au mouvement syndical.

Sékou Diatéya

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