Retard dans le paiement de salaires : un travailleur de Conakry express brise le silence

Alors qu’ils s’attendaient au paiement de leurs salaires au plus tard le 5 juin 2025, soit la veille de la fête de Tabaski, rien n’en a été, selon un des travailleurs de Conakry express. Notre interlocuteur qui n’a pas voulu révéler son identité par peur de subir des sanctions confie que ses collègues et lui ont passé la fête dans la galère. Une situation orchestrée par la nouvelle équipe dirigeante à sa tête Rose KassoTenguiano, la directrice générale de la Société Nationale des Chemins de fer.

Arrivée à cette fonction il y a plus de 3 ans, les choses vont de mal en pire, regrette notre interlocuteur.

Le retard de paiement de salaires en est, dit-il, une parfaite illustration. « Pour le mois d’avril, ce n’est qu’au 13 mai le salaire a été payé. Pour le mois de mai, jusqu’à date les salaires ne nous ont pas été versés », a confié ce père de famille en détresse.

Ce qui, selon lui, n’est pas sans conséquences. « Nos enfants sont vidés des salles de classes faute de paiement de mensualité, nos concessionnaires nous réclament sans cesse le loyer. Certains sont même obligés d’aller se débrouiller à Madina pour trouver la dépense journalière », affirme le jeune.

Parlant des conditions salariales, cet employé de Conakry express depuis plus ďune dizaine d’années dit percevoir 1 million 200 mille francs guinéens. « Dans ce montant, si la caisse prend sa part, la banque aussi prend sa part, parfois on se retrouve parfois avec 1 million, parfois avec 900 mille francs guinéens ». Une incompréhension totale au regard des entrées d’argent que fait le train. « En temps normal, le train fait une recette journalière qui varie entre 15 et 20 millions de francs guinéens. Autres recettes, il y a le patrimoine bâti et non bâti de la société de Conakry à Kankan (rails, gares, espaces vides) qui sont loués et génèrent de l’argent aussi », a expliqué l’employé.

Sans donner de montant exact, il laisse entendre que l’entreprise perçoit des subventions et l’absence du syndicat au sein de Conakry express ne cesse d’impacter négativement les conditions de vie et de travail des employés de cette entreprise.

Contactée par rapport à ces accusations, la directrice générale de la Société Nationale des Chemins de Fer n’a pas nié le retard dans le paiement des salaires des travailleurs. Dame Rose KassoTenguiano explique que cela est dû à des questions d’ordre administratif mais tout est en train d’être fait pour rendre effective la paie.

« Le retard est dû à certains circuits administratifs. Ça, ce n’est pas que la direction ne veut pas les payer, ils le savent bien sûr. On ne cache pas les informations. Le DRH est allé à leur rencontre, je pense qu’ils ont pris langue avec le DRH qui est allé à leur rencontre et qui leur a signifié quel était le problème. Ce n’est même pas un problème parce que bientôt ça va être décanté. Avant cette fête-là, le DRH est parti sur le site là-bas en leur accordant quelques primes juste pour que les gens puissent fêter. Donc le DRH a véhiculé le message. La direction travaille activement pour leur salaire qui va être décanté d’un moment à l’autre, mais c’est vraiment le circuit administratif…Ce n’est pas une volonté affirmée ou ce n’est pas une situation planifiée par la direction », rassure la directrice générale de la Société Nationale des Chemins de Fer.

Saidou Lébêré

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