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Le Syndicat professionnel de la presse en Guinée (SPPG) projette une grande à Conakry pour exiger la levée de la restriction d’accès à internet et l’arrêt de la censure des médias en Guinée. Cette manifestation dénommée « déferlement humain » aura lieu le 18 janvier prochain dans la capitale guinéenne. Et pour cette manifestation, le SPPG a obtenu ce lundi, 15 janvier 2024, le soutien de certaines organisations de la société civile et des syndicalistes. Il s’agit notamment du Collectif pour le rétablissement de l’internet en Guinée, l’Union pour la défense des consommateurs en Guinée, le Réseau Guinéen des organisations de défense des droits de l’homme, Mouvement Wonkeli, le FNDC, le Mouvement Estudiantine, la CNTG et la FESABAG, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Devant les professionnels de médias réunis ce lundi à la maison de la presse, c’est Alpha Bayo, le Coordinateur par intérim du MAOG et membre du collectif pour le rétablissement de l’internet en Guinée, qui a fait lecture de la déclaration de soutien au SPPG.
« Le 05 Septembre 2021, le Colonel Mamady Doumbouya dans son discours de prise de pouvoir, a promis de garantir les libertés collectives et individuelles, un discours qui a suscité l’adhésion de l’ensemble du peuple de Guinée. Après deux (2) ans de gouvernance, nous assistons délibérément aux arrestations des hommes de médias, à la restriction de l’internet, au retrait des médias sur les bouquets Canal+ et Startimes, la perturbation des lignes téléphoniques, au brouillage des ondes de plusieurs médias, l’interdiction des manifestations pacifiques sur les voies publiques. Ce qui de nos jours provoque la frustration, la déception et la colère des populations entraînant la perturbation des relations et des communications humaines, la perte économique de plusieurs entrepreneurs, créant la mise en congé technique de plusieurs employés, entraînant la cherté de la vie et l’isolement de la Guinée sur la scène internationale. Nous sommes réunis aujourd’hui pour soutenir une cause commune, un droit fondamental que nous tenons sacré, la liberté d’expression. Nous sommes ici pour se dresser contre la censure des réseaux sociaux en Guinée et le musèlement de la presse, une réalité qui étouffe la voix du peuple et empêche une libre circulation des idées… Cette censure est plus qu’un affront à nos droits, à nos libertés d’expression, c’est un affront à la démocratie entravant la capacité du peuple à prendre des décisions éclairées. Aucun gouvernement, ni une autorité ne devrait avoir le droit de restreindre cette liberté conformément à la charte de la transition rédigée unilatéralement par le CNRD… Vu tous ces constats malheureux, nous avons décidé ce qui suit : apporter infailliblement le soutien du mot d’ordre de manifestation dénommé »le déferlement humain sur Conakry » du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) prévue le 18 Janvier 2024, appelé le peuple de Guinée à se mobiliser massivement pour accompagner ces actions citoyennes salvatrices en vue de rétablir l’internet et les médias », a lu Alpha Bayo.
Abondant dans le même sens, Billo Bah, responsable des antennes, mobilisation et actions du FNDC, a déclaré que ce sont les fondements de la démocratie qui sont actuellement menacés par le CNRD en Guinée.
« Le FNDC fait office de sentinelle de la démocratie et nous constatons actuellement en Guinée pratiquement rien ne symbolise cette démocratie dans ce pays. Les fondements de la démocratie, notamment la presse menacée et restreinte, également l’espace civique restreint, nous n’avons ni internet, ni les médias qu’on a l’habitude d’écouter et qui nous informe. Donc, nous sommes là en tant que citoyens, consommateurs de ces médias, mais aussi en tant qu’une structure qui fait de la lutte pour l’instauration de la démocratie, la bonne gouvernance et l’État de droit comme mission. Alors, nous nous sentons concernés, c’est pourquoi nous avons entrepris cette démarche d’échange avec le SPPG, notamment le Général Pendessa, lui accorder notre soutien et à toute la presse. Lorsqu’il y a un appel à la mobilisation venant de la presse, nous jouons notre partition pour que cela réussisse. On a plus besoin de dépeindre la situation actuelle, parce que chacun le vit au quotidien et que nous devons sortir de cette résignation et de cette résilience pour réclamer nos droits. Parce qu’ils doivent s’arracher, un groupe d’individus ne peut s’accaparer du pouvoir, faire de cela comme bon lui semble et que nous restons indifférent face à ça », a-t-il indiqué.
De son côté, Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire général du SPPG (Syndicat Professionnel de la Presse en Guinée), s’est réjoui de tous ces soutiens qui viennent renforcer les rangs de la presse dans ce combat pour la liberté et la dignité.
« La presse n’est pas abandonnée. Ceux parmi nous qui avaient perdu de l’espoir, il faut que vous acceptiez de raviver l’espoir. La presse ne va pas mourir, on est revenu plus fort, parce que là on est plus seule. Ce sont des organisations qui sont en contact direct avec les citoyens, ils sont aussi concernés, parce que le droit à l’information des citoyens qu’ils défendent est bafoué depuis deux (2) mois. De l’autre côté, on est en train de perdre des emplois, de perdre notre dignité, nous sommes dans un contexte très difficile. Même ceux qui travaillent ont du mal à faire vivre leur famille, à plus forte raison qu’on vous dise que vous êtes au chômage. Vous avez suivi le communiqué de la Direction de FIM FM qui a demandé au personnel de rester à la maison. Avant la déclaration, ils m’ont dit que ce n’est pas par gaieté de cœur qu’ils vont le faire, ils sont obligés. Je vous apprends qu’il y a un autre média victime qui a commencé un processus de réduction du personnel et la décision sera officielle cette semaine. Cela veut dire que si rien est fait comme ils sont en train de le faire, on fermera les médias l’un après l’autre. Comme ça nous allons perdre notre travail, mais le peuple va perdre sa liberté, sa dignité, cela ouvre la voie à tous les abus. L’État ne s’est pas soucié de créer des emplois, mais il est en train de tuer le peu d’emploi qu’il a trouvé. Mieux vaut se battre que d’accepter l’inacceptable. S’il parvient à nous vaincre, l’opinion sera témoin qu’on s’est battu, l’histoire les classera dans le mauvais côté. Dans tous les cas ils ne pourront plus, on est plus seul, la presse est avec la Société Civile, le Syndicat, le mouvement estudiantin. Cela veut dire que les étudiants et les lycéens vont rentrer dans le mouvement. Le jeudi prochain nous demandons à tout le monde de sortir massivement, chacun doit occuper le rond-point le plus proche. Avant le jour j’y, nous allons publier une liste. Merci pour ce soutien et rassurez-vous qu’on sortira gagnant », a dit Sekou Jamal Pendessa.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
Tel : 624693333
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