Procès en appel de Dr Mohamed Diané : l’affaire renvoyée au 17 avril pour la suite des débats

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Le procès en appel de Dr Mohamed Diané s’est poursuivi ce jeudi 10 avril 2025 devant la chambre des appels de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières. L’audience a été consacrée à l’examen portant sur les faits d’enrichissement illicite après ceux relatifs au détournement deniers publics examiné lors des dernières audiences.

Le juge, le ministère public et les avocats de la partie ont posé des questions sur les nombreux biens dont disposerait l’ancien ministre de la défense nationale de Conakry à Kankan en passant par Coyah. Le prévenu a reconnu être propriétaire de certains et pas d’autres. Malheureusement, ses éléments de réponse n’ont pas convaincu les avocats de la partie civile. Me Pépé Antoine Lama et son équipe pensent que Dr Mohamed Diané mérite d’être retenu à nouveau dans les liens de la culpabilité.

« Venir dire que certains biens identifiés sous des prête-noms n’appartiennent pas aux prévenus, c’est tout à fait normal. C’est de bonne guerre. On veut bien que le prévenu fasse venir les personnes dont les noms figurent sur les immeubles identifiés par l’accusation, pour que ces personnes viennent ici justifier l’origine licite des biens immatriculés en leur nom. J’ai posé des questions sur les immeubles immatriculés au nom de ces enfants, au nom de son épouse. D’une part, il fait savoir que sa femme est une femme d’affaires et qu’elle a la mesure d’acquérir des biens à Nongo, où est la preuve de cette déclaration. Je lui ai posé la question, avec plus de 3 milliards sur votre compte, des immeubles en duplex construits un peu partout, où habitez-vous à Conakry ? Il dit qu’il habite quelque part à Petit Simbaya. Est-ce qu’il est en location ? Il vous dit qu’il est en location. On lui demande de produire la preuve du contrat de location. Il n’est pas en mesure de vous produire cela. Donc, avec des déclarations aussi non convaincantes, nous sommes davantage convaincus que M. Mohamed Diané mérite d’être retenu à nouveau dans les liens de la prévention en appel », a sollicité Me Pépé Antoine Lama.

Ce n’est pas l’avis des avocats de la défense. Comme leur client, ceux-ci pensent que tous les biens attribués au prévenu ne lui appartiennent pas. Me Almamy Samory Traoré et son équipe estiment qu’il revient désormais au ministère public de démontrer le contraire.

« Aujourd’hui, le débat, c’est autour de l’enrichissement illicite. C’est qu’on part du principe que le Dr Diané a des biens et que ces ressources ne lui permettaient pas de les justifier. Sauf qu’il ressort quand même de la décision et je pense que toutes les parties sont d’accord que les 80% des biens qui lui ont été attribués dans le premier jugement ne lui appartiennent pas. Et donc, il appartiendra à l’agent judiciaire de l’État et au procureur de démontrer que ces biens-là lui appartiennent. Donc c’est pourquoi les questions ont été posées par le ministère public et par l’agent judiciaire de l’État. Ça a pris trop de temps. Nous avons estimé qu’il était absolument nécessaire pour nous de demander un renvoi afin que nous puissions nous retrouver avec notre client et préparer sa défense avant la prochaine audience », a indiqué Me Almamy Samory Traoré au sortir de l’audience.

La demande de renvoi sollicitée par la défense a été favorablement entendue par la Cour. La composition dirigée par le juge Daye Mara a renvoyé l’affaire au 18 avril prochain pour la suite des débats.

Sékou Diatéya

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