Procès du 28 septembre : Me Sylla accuse la commission d’enquête de Dadis de manipulation politique

il y a 5 mois 140
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Lors de l’audience du mardi 25 juin 2024, Me Lanciné Sylla, l’un des avocats de Toumba Diakité, a sévèrement critiqué la commission d’enquête nationale indépendante instituée par le régime de Dadis Camara. Dans sa plaidoirie, il a dénoncé une enquête orientée et partiale, visant spécifiquement son client, le commandant Aboubacar Toumba Diakité.

Me Sylla a affirmé que les enquêtes menées étaient biaisées contre Toumba Diakité, qui n’était même plus dans le pays à l’époque des faits. Il a décrit une véritable « chasse à l’homme » orchestrée contre son client. Selon lui, la commission d’enquête n’a jamais été indépendante, malgré son nom, et « ses actions le prouvent. »

Il a souligné que l’article 7 de l’ordonnance créant la commission stipulait que les audiences devaient être publiques. Cependant, cette règle n’a pas été appliquée de manière uniforme. « Le général Oumar Sanoh a été entendu dans le confort de son bureau, à huis clos, tandis que d’autres, comme Bah Oury, ont été entendus publiquement », a-t-il déclaré.

Me Sylla a également dénoncé la publicité des enquêtes, la qualifiant de contraire aux standards internationaux et à l’article 10 du code de procédure pénale, qui prône la confidentialité des enquêtes. Cette publicité, selon lui, a engendré une méfiance profonde chez les victimes de viol, les empêchant de se confier à la commission. « Aucune victime de viol n’a été entendue par cette commission », a-t-il regretté, expliquant que les femmes concernées avaient fui par crainte de l’exposition publique.

L’avocat de Toumba a ensuite pointé du doigt une atteinte grave au principe de séparation des fonctions judiciaires. La commission d’enquête était non seulement investie des pouvoirs d’investigation, mais aussi d’instruction, ce qui est contraire aux règles fondamentales de justice. « Cette commission dite d’enquête indépendante était à la fois investie des pouvoirs d’investigation mais aussi d’instruction », a-t-il indiqué.

Me Lanciné Sylla a rappelé que les fonctions de poursuite et d’instruction doivent être exercées par des entités distinctes pour garantir l’impartialité du processus judiciaire.

Me Sylla a accusé le président Dadis Camara de vouloir manipuler la commission pour se disculper tout en sacrifiant le commandant Toumba Diakité. « La machine judiciaire a été mise en branle contre mon client par les tenants du pouvoir de l’époque, cherchant à le désigner comme le coupable unique du massacre du 28 septembre », a-t-il conclu.

Lire l'article en entier