PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
Fort de sa proximité avec le capitaine Moussa Dadis Camara en 2009, Oumar Youssouf Touré, a fait des révélations qui donnent la chair de poule, à l’audience du tribunal de Dixinn délocalisé, pour la tenue du procès des massacres du stade de 28 septembre 2009, ce mardi 9 janvier 2024.
Administrateur civil de son état, il a d’entrée, déclaré que les dignitaires du CNDD étaient résolus à se maintenir au pouvoir. Il affirme qu’ils s’étaient même livrés à des actes occultes. S’agissant du cas particulier du président Moussa Dadis, il a révélé que celui-ci aurait même fait venir un magicien de l’Inde pour dit-il, sacrifier le commandant Toumba Diakité.
« L’histoire entre Dadis et moi ne date pas d’aujourd’hui. Il a fait beaucoup de biens pour moi, mais comme je suis obligé de dire la vérité ici, je le ferai. Je ne vais jamais mentir sur lui. C’est mon grand, on a vécu ensemble. Et quant à Toumba Diakité, on s’est connu depuis 2004. Cependant, Moussa Dadis voulait tuer son aide de camp. Il est allé jusqu’à inviter un magicien indien ici à Conakry, pour finir avec lui. Mais il n’a pas pu le faire… », a-t-il révélé devant le tribunal.
Dans sa déposition de témoin, Youssouf Touré a relaté une autre scène effroyable qui se serait produite dans la préfecture de Dubréka située à une cinquantaine de kilomètres de la capitale.
« À Dubréka, après avoir donné du sang humain, avec lequel Dadis Camara s’est lavé, le marabout lui a dit qu’après lui, que c’est Alpha Condé qui viendrait au pouvoir. Mais que s’il veut renforcer son pouvoir, il doit verser du sang humain. Et que ça serait à l’occasion d’un rassemblement. De surcroît, il devait sacrifier certains officiers de l’armée également. C’est en ce moment que le président Dadis a voulu tuer Mohamed Condé dit Escobar, le commandant de salon par mon canal, le général Sékouba Konaté à travers un voyage dans l’avion, et d’autres officiers », a révélé le témoin.
Plus loin, Youssouf Touré qui se fait appeler »le petit sûr » du capitaine Dadis a rappelé avoir plusieurs fois prévenu les officiers, devenus les cibles à abattre du capitaine Dadis sur les agissements de ce dernier.
« Je voyais Dadis discuter de certains coups contre les officiers ciblés. Mais comme j’avais de bonnes relations avec les concernés, j’avais pour habitude de les avertir chaque fois que je pouvais le faire », dira-t-il.
Avec insistance, il a révélé que l’ancien ministre de la santé Chérif Diaby était informé de l’affaire des corps.
« Ils ont dit que Colonel Théa devait lui (Cherif Diaby) remettre les corps pour qu’il les remette aux féticheurs. Le chef d’Etat-major général des Armées, Oumar Sanoh, a insisté de prendre les corps pour les remettre à Fatou Sikhé (Directrice générale de l’hôpital Donka au moment des faits, ndlr), afin de permettre aux familles de les récupérer. Le président Dadis a appelé le chef d’Etat-major qu’il a humilié. Il lui a demandé de remettre les corps au colonel Théa. C’est Diaby qui est allé dire au président, qu’Oumar a refusé de donner les corps. S’ils ont enterré les corps, je ne sais pas, mais ce qui est sûr, ils ont travaillé sur les corps-là », a-t-il confié.
Faut-il le rappeler, la défense de capitaine Dadis s’était opposée à la prise de parole d’Oumar Youssouf Touré, au motif qu’il était toujours présent dans la salle d’audience. En dépit de tous les arguments qu’elle a avancés, elle sera déboutée par le tribunal qui déclaré que la demande n’était pas fondée.
Alhassane Fofana