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Les conditions d’incarcération jugées inhumaines et dégradantes à la maison d’arrêt de Kerouané, ont mis les nerfs du garde des Sceaux, en boule, hier vendredi 27 janvier 2023.
En plus du fait que les détenus n’ont presque pas la possibilité de voir leurs parents et n’ont pas la possibilité de consulter un médecin, pendant que l’isolement prolongé peut entraîner de sérieux troubles psychologiques et physiques, ces personnes en conflit avec la loi ne bénéficient pas d’un régime alimentaire équilibré, contrairement au protocole d’accord que le département de la justice et des droits de l’homme a scellé avec l’entreprise restauratrice.
Dans le rapport de la mission d’inspection, produite à l’intérieur de la prison, les détenus se plaignent de la chaîne alimentaire. Celle-ci est caractérisée par l’absence du sucre dans la bouillie qu’on leur offre pour le petit déjeuner. Pourtant, dans le contrat avec l’entreprise restauratrice, c’est la bouillie sucrée qui est recommandé. En plus, il y a le fait qu’on ne varie pas le menu. Ils mangent toutes les semaines quatre fois la patte d’arachide. Selon le contrat de base, le régime alimentaire est reparti comme suit : « tous les mardis la sauce d’arachide au poisson ; les mercredis : la sauce Toola ou Gombo ; les dimanches: la sauce de patates et les samedis sauce d’arachide et la viande ».
«Ça fait très longtemps qu’ils ne consomment pas la viande. Ici, on peut préparer la patte d’arachide, quatre jours d’affilée. Si on ne varie pas le menu, il y aura des problèmes parce que la consommation va diminuer chaque jour. Ils se plaignent aussi de la mauvaise qualité du riz. Ils disent que le riz n’est pas bien cuit et parfois il y a les cailloux ou les fils du sac. C’est comme si on ne lave pas le riz. Donc ça ne va pas donner une bonne odeur à l’alimentation »,a rapporté Dr Thierno Saadou Diallo, porte-parole de la mission d’inspection.
Automatiquement, le ministre Charles Wright a désigné le préfet de Kerouané membre de comité d’hygiène et d’alimentation au niveau de ladite prison. D’après lui, tous les préfets et les gouverneurs feront partie désormais de ces comités dans leurs juridictions respectives. Ainsi, il a instruit l’entreprise restauratrice de déposer son contrat chez le préfet, ce, pour plus de visibilité dans sa prestation.
Il a été également rapporté que l’ancien régisseur Aboubacar Mariam Camara, récemment muté à Siguiri, infligeait des traitements cruels aux détenus.
«Quand les gens arrivaient, c’est dans la chambre noire qu’on les envoyait systématiquement, jusqu’à ce que les parents déboursent quelque chose pour lui donner ».
Se disant intraitable sur les questions des droits des personnes en conflit avec la loi, le ministre de la justice a automatiquement ordonné la suspension du régisseur incriminé, et demandé à ce qu’il soit mis à la disposition de la gendarmerie de Siguiri.
«Cesont des tortionnaires, c’est-à-dire on t’envoie on te torture avant qu’on ne te demande de l’argent », a déploré le garde des Sceaux.
En cas de maladie, l’accès aux soins de santé est très difficile pour les prisonniers. Et parfois, ce sont les parents qui s’occupent des frais. C’est pourquoi, Alphonse Charles Wright a demandé au préfet d’affecter un agent de santé au niveau de ladite prison. Il précise d’ailleurs que son département a un contrat dans ce sens avec le ministère de la santé.
Cette maison d’arrêt de Kerouané accueille de nos jours un effectif de 21 détenus dont 10 prévenus et 11 condamnés.
Alhassane Fofana