Présidentielle : Cellou s’abstient de toute consigne de vote et invite ses militants à ne pas cautionner un scénario écrit d’avance

il y a 8 heures 53
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Depuis son exil, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Elhadj Cellou Dalein Diallo, refuse d’associer son image et celle de sa formation politique à l’élection présidentielle du 28 décembre prochain.

À trois semaines de ce scrutin crucial, le leader politique, dans une déclaration qu’il a faite ce dimanche, a assimilé cette élection à une mascarade dont les résultats sont connus d’avance. Cellou Dalein Diallo conteste la légitimité et l’organisation du vote, affirmant qu’il n y aura pas d’élection. « Il y aura une mascarade électorale dont le seul objectif est de donner un semblant de légitimité et de légalité à la confiscation programmée du pouvoir par Mamadi Doumbouya, en violation de son serment et de sa parole d’officier », a-t-il déclaré.

Le président de l’UFDG pointe du doigt l’implication directe des autorités dans l’organisation de ce scrutin.

« C’est le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation qui organise ce soi-disant scrutin. Un ministère dirigé par un général placé directement sous l’autorité du candidat Mamadi Doumbouya », a-t-il déploré

En détaillant l’appareil de contrôle du pouvoir sur le processus, il a révélé que tous les administrateurs territoriaux, en plus d’être des hommes en tenue, sont nommés par le chef de l’État, candidat à ce scrutin. « Tous les gouverneurs, tous les préfets, la quasi-totalité des sous-préfets sont des officiers ou sous-officiers issus de l’armée, de la gendarmerie ou de la police. Ils sont tous nommés par décret et tenus par la solidarité de corps et la discipline administrative et militaire », a-t-il signalé, ajoutant qu’ils seront appuyés dans cette opération, par les présidents des délégations spéciales, les chefs de quartier et de district, tous nommés par les mêmes administrateurs territoriaux.

C’est pourquoi, affirme-t-il: « Un soi-disant scrutin organisé par des gens nommés par le candidat Mamadi Doumbouya et qui détient toujours le pouvoir de les nommer et de les démettre, ne peut pas être une élection », a-t-il martelé.

Par conséquent, il a annoncé que l’UFDG ne participera à ce qu’il qualifie de « mascarade ni directement, ni indirectement ». De plus, Cellou Dalein Diallo a ajouté que son parti, « ne soutiendra aucun candidat qui prend part à ce deuxième coup d’État orchestré par Mamadi Doumbouya contre le peuple de Guinée et sa souveraineté », a-t-il annoncé.

Il justifie cette posture par un acte de résistance : « Refuser de participer, ce n’est pas fuir le combat. C’est défendre la République et ses valeurs. Et surtout, défendre le droit du peuple de Guinée de choisir librement ses dirigeants à travers des élections inclusives, libres et transparentes »,

Selon lui, le boycott est également un rejet de la situation actuelle : « Refuser de prendre part à cette mascarade électorale dont les résultats sont connus d’avance, c’est aussi et surtout refuser la continuation d’une gouvernance mortifère marquée par des violations massives et récurrentes des droits de l’homme et des libertés publiques », a-t-il souligné.

Pour étayer sa décision, le leader politique met en avant plusieurs cas de violations et de dérives du pouvoir de Conakry. D’abord, les violences impunies : « Le peuple de Guinée a encore en mémoire l’assassinat impuni de plus de 60 jeunes manifestants à Conakry. Le décès dans des conditions non encore élucidées de plus de 134 citoyens au stade de N’zérékoré », a-t-il regretté.

Ensuite, les disparitions et morts suspectes : « Les disparitions forcées de Fonike Menguè, Billo Bah, Habib Marouane Kamara, Sadou Nimaga et récemment de Massa Douagou Guilavogui. La mort suspecte en détention du général Sadiba Koulibaly, du colonel Célestin Bilivogui », a-t-il déploré,

Il a également dénoncé la répression politique, citant l’arrestation et la condamnation arbitraire de plusieurs leaders politiques, dont Aliou Bah, président du parti MoDeL.

Enfin, les actes d’Intimidation : « Les kidnappings nocturnes suivis de tortures infligées notamment à l’ancien bâtonnier Mohamed Traoré et à l’activiste de la société civile Abdoul Sakho. L’enlèvement du père du journaliste Babila Keïta et des enfants innocents de l’artiste Elie Kamano. »

C’est pourquoi, il a réitéré son appel à l’abstention et à la résistance. « Pour toutes ces raisons, je demande aux militants de l’UFDG et à tous nos compatriotes épris de démocratie et de justice de ne pas s’associer à cette mascarade du 28 décembre 2025, dont les résultats sont connus d’avance, » a-t-il appelé.

S’adressant directement à ses compatriotes, et aux militants et sympathisants de l’UFDG, il a insisté sur l’importance de la non-participation : « Ne soyez pas les acteurs d’un scénario écrit d’avance et qui va se traduire par la continuation de cette gouvernance mortifère que nous venons de rappeler. Votre abstention dans la paix et dans la dignité sera un acte fort de résistance et de patriotisme. »

Il a conclu son message sur une note d’engagement. « La Guinée mérite mieux et mérite d’être dirigée par des institutions fortes, des hommes intègres, issus d’élections inclusives, libres et transparentes. Je vous le promets fermement, l’UFDG sera aux côtés du peuple de Guinée pour poursuivre ce combat exaltant jusqu’au triomphe de la démocratie et de l’État de droit dans notre pays », a-t-il lancé.

Alhassane Fofana

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