Pourquoi le taux de divorce en Guinée est-il élevé ? [Par Sayon Mara]

il y a 2 heures 13
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Le divorce est un phénomène récurrent en République de Guinée, qui devient de plus en plus préoccupant. Ce taux s’explique, en grande partie, par le fait que les conditions de célébration des mariages, notamment celles relatives à la dot, ont été tellement simplifiées que ces unions ont perdu toute leur valeur.

Dans la société traditionnelle africaine, notamment guinéenne, la dot n’est pas symbolique. Contrairement aux sociétés occidentales, elle est constituée, chez les musulmans de la Guinée, du sadakou ou le salaire de l’honneur, payé en argent ou en nature (or), emprunté à la tradition islamique, ainsi que de tous les présents que le prétendant offre à la future mariée et à sa famille, notamment le jour de la célébration du mariage. Dire que la dot est symbolique relève du mimétisme. Nous tenons cela des arabes et des occidentaux.

Dans les villages, chez certains sous-groupes linguistiques comme les Kouranko (localisés entre les préfectures de Faranah, Kissidougou, Kankan et Kérouané), la dot se composait traditionnellement de bœufs, dont le nombre pouvait varier d’une contrée, d’un milieu ou d’un individu à un autre. Dans les grandes villes, outre les vêtements de la future mariée, ses bijoux et autres, on trouve les boubous du père (avec une somme d’argent dans une des poches dudit boubou, somme appelée traditionnellement « dioufarô bila »), de la mère (accompagné du prix de confection lorsqu’il n’est pas encore cousu), et parfois, les présents sont élargis aux tantes et oncles de la mariée. Dans certaines familles, une somme d’argent est ajoutée à la valise ou à la malle, dont le montant dépend des moyens financiers du futur époux. Cette somme représente le prix de couture des différents boubous (habits) offerts aux parents. Il y a également une vache ou son prix pour la prétendante, ainsi qu’une vache ou son prix pour la belle-mère. Dans les grandes villes, à défaut d’une vache, c’est un montant forfaitaire de cinq cent mille (500 000) francs guinéens que le « kabila » ou clan du prétendant paie pour la mariée et un million (1 000 000) de francs guinéens pour la belle-mère.

En résumé, la simplification des conditions de célébration du mariage est l’une des causes fondamentales du taux élevé de divorce. Un vieux dicton nous enseigne souvent que ce que l’on obtient facilement, on ne fait pas beaucoup d’efforts pour le conserver.

Sayon MARA, Juriste

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