Offense contre le chef de l’État : Aliou Bah plaide son innocence devant la Cour d’appel de Conakry

Après trois mois de détention, Aliou Bah, leader du parti MoDeL, a comparu ce mercredi 26 mars 2025 devant la Cour d’appel de Conakry. Poursuivi pour offense et diffamation contre le chef de l’État, l’opposant politique a vigoureusement rejeté les accusations portées contre lui, dénonçant une volonté de le faire taire.

Devant les juges, Aliou Bah a réaffirmé qu’aucun élément ne justifiait son arrestation ni son incarcération. “Je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés”, a-t-il déclaré, soulignant que sa défense avait déjà démontré en première instance le caractère infondé des charges retenues contre lui.

Le leader du MoDeL a insisté sur son parcours irréprochable, rappelant qu’il n’avait jamais eu affaire à la justice auparavant. “ Je suis un acteur politique, un père de famille et un travailleur qui n’a jamais mis les pieds dans un commissariat ou un escadron de gendarmerie pour une quelconque infraction”, a-t-il affirmé.

Aliou Bah est revenu sur les conditions de son arrestation à la frontière de Pamelap, alors qu’il se rendait à Freetown pour des raisons privées. Selon lui, aucune notification officielle ne lui avait été présentée avant qu’il ne soit transféré à Conakry sous escorte de gendarmes armés et cagoulés. “Nous avons été gardés plus de quatre heures à la frontière avant d’être embarqués pour Conakry, où j’ai passé plusieurs nuits dans une cellule insalubre “, a-t-il raconté.

Malgré cette détention, il affirme ne rien regretter. “Si c’est un sacrifice à consentir pour que les Guinéens se sentent bien un jour, je l’accepte”, a-t-il martelé, se positionnant en victime d’un acharnement politique.

Le leader du MoDeL a souligné que son engagement politique s’inscrivait dans un cadre légal et que ses critiques à l’égard du régime en place étaient fondées sur les engagements pris par la junte. Il a rappelé avoir mis en garde, dès septembre 2021, contre le non-respect des promesses faites aux Guinéens, notamment la tenue d’élections dans un délai de trois ans.

Selon lui, son arrestation est le résultat d’une volonté des autorités de museler les voix dissidentes. “Ceux qui veulent me faire taire considèrent ma position comme dérangeante. Mais je suis resté constant dans mes convictions”, a-t-il déclaré.

Aliou Bah a conclu son intervention en interpellant la Cour sur la nécessité de garantir une justice équitable. “Quel type de société voulons-nous construire ? Une société où l’on emprisonne ceux qui défendent leurs idées et où l’on célèbre les opportunistes ?”, a-t-il interrogé.

L’opposant politique a exprimé son espoir d’être rétabli dans ses droits. “Entre Dieu et moi, je ne regrette rien de ce que j’ai fait pour mon pays. Et je pense que vous me rendrez ma liberté”, a-t-il lancé à la Cour.

L’audience est en cours avec les questions de la défense.

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