Négociations éducatives : les syndicalistes saluent un accord “difficile mais fructueux”

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Après plusieurs jours d’intenses discussions, le gouvernement et l’intersyndicale de l’éducation ont finalement scellé un protocole d’accord permettant d’apaiser les tensions dans le secteur. À l’issue des travaux, les représentants syndicaux et gouvernementaux ont livré leurs impressions, saluant un dialogue ardu mais concluant.

Au nom du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), Kadiatou Bah a exprimé sa satisfaction face aux avancées obtenues. Elle a tenu à remercier le médiateur de la grande commission de négociation, le président du Conseil national du dialogue social, ainsi que les représentants du gouvernement pour leur disponibilité. Elle a également salué la détermination des organisations syndicales restées autour de la table, malgré le retrait de certaines structures telles que le SNAESURS, le SNE et la FSPE. « Nous avons choisi de ne pas laisser une chaise vide dès lors que le gouvernement acceptait d’ouvrir un couloir de discussion », a-t-elle insisté.

Côté acquis, la syndicaliste a mis en avant plusieurs points majeurs :
– la prise en compte automatique des grades et échelons des enseignants ;
– le dégel d’environ 95 % des salaires bloqués depuis décembre 2023 et juillet 2024 ;
– la revalorisation des primes de craie, de préparation et de documentation.

Elle a précisé que les travaux relatifs à la révision du statut particulier reprendront en février, le retrait d’un syndicat ayant empêché d’aller au bout des discussions. « Nous sommes satisfaits du travail accompli, même si la lutte continue », a-t-elle conclu.

Le secrétaire général du SLECG, Aboubacar Soumah, a pour sa part salué la mobilisation des enseignants autour de la révision du statut particulier de l’éducation. Il a rappelé que ce dossier central n’a pas pu être finalisé en raison du retrait de certains acteurs indispensables à l’élaboration d’un texte commun aux différents sous-secteurs éducatifs. « Nous avons donc décidé, en accord avec le gouvernement, de mettre ce point de côté pour le moment et d’avancer sur les primes et indemnités », a-t-il expliqué.

Il estime les acquis satisfaisants, notamment pour les enseignants du pré-universitaire et du technique. Les négociations reprendront en février pour poursuivre les échanges sur le statut particulier et les autres points du mémorandum déposé le 1ᵉʳ septembre. «Nous invitons les enseignants à poursuivre les cours normalement et à accepter ce protocole, qui constitue un acquis même s’il est partiel », a-t-il déclaré.

Au nom du gouvernement, le secrétaire général du ministère du Travail et de la Fonction publique, Abdoulaye Kourouma, a salué l’engagement des deux parties. Il a remercié la délégation syndicale pour son sens de la responsabilité et rappelé que la présence de plusieurs ministres témoignait de l’importance accordée au secteur éducatif. Il a réaffirmé la volonté de l’État de moderniser la carrière des enseignants et de renforcer le cadre réglementaire, tout en expliquant que la révision du statut particulier n’avait pas pu aboutir en raison de l’absence de certains acteurs.

Le gouvernement s’est engagé à financer une mission de benchmark pour s’inspirer des meilleures pratiques internationales en vue d’élaborer un texte adapté aux réalités guinéennes. « L’éducation est au cœur du programme Simandou 2040 », a souligné M. Kourouma, affirmant que les efforts se poursuivront pour améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants.

Le président du Conseil national du dialogue social, Dr Alya Camara, a clôturé les prises de parole en saluant un processus parfois laborieux mais productif. « Lorsque les Guinéens se parlent, ils trouvent des solutions. C’est la preuve vivante de l’importance du dialogue social », s’est-il réjoui.

Il a félicité les deux parties pour leur persévérance depuis le lancement des négociations le 17 novembre et remercié le Chef de l’État ainsi que le Premier ministre pour avoir facilité l’ouverture d’un cadre de dialogue formel. Dr Camara a insisté sur la nécessité de veiller à l’application du protocole : « Il ne servirait à rien de travailler jour et nuit pour ensuite laisser ce document dormir dans les tiroirs », a-t-il averti.

Il a conclu en appelant au maintien d’un climat de responsabilité et d’ouverture : « Ce n’est qu’un début. La suite doit ouvrir la voie à d’autres avancées encore plus importantes pour le système éducatif. »

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