Modalités de vente du carburant : Idrissa Kallo interpelle l’Etat sur le risque de pénurie de poissons les jours à venir 

Selon les modalités de vente qui accompagnent la décision, il est autorisé

25 litres par voiture, 5 litres par moto et interdiction de servir dans les bidons.

Ce qui, selon Idrissa Kallo voudrait dire ne pas servir les piroguiers. Si cette décision intervient pour faciliter la circulation des personnes et de leurs biens mais aussi le commerce, cet acteur de la pêche s’interroge du sort réservé à la pêche artisanale motorisée et celui des insulaires.

« Comment l’autorité compétente de la pêche compte servir les 7 000 pirogues officiellement enregistrées pour ravitailler la population guinéenne en poissons? comment les insulaires peuvent-ils traverser, alimenter leurs groupes électrogènes et conserver leurs produits ? C’est incompréhensible, pendant que tout le monde court se servir dans les stations, je ne fais que recevoir des appels de pêcheurs partout notamment de Kamsar disant qu’on refuse de les servir. Même la station-service qui se trouve au sein même du débarcadère de Boulbinet refuse de servir les pêcheurs parce qu’ils viennent s’approvisionner dans des bidons », dénonce Idrissa Kallo, secrétaire chargé des Affaires extérieures communication et information de la Fédération nationale des pêcheurs artisans de Guinée.

Par ailleurs, si cette attitude « négligeante » de la part des autorités vis-à-vis de la pêche artisanale continue, la Fédération nationale des pêcheurs artisans de Guinée tire la sonnette d’alarme, car, dit-elle, « en dépit de la penurie du carburant, il faut s’attendre au manque du poisson dans les marchés guinéens les jours à venir Parce que la pêche artisanale maritime motorisée est asphyxiée par le mode de vente du carburant à la pompe. Le poisson est l’aliment le plus consommé en Guinée et le poisson sardinelle (bongassèri) le plus accessible et abordable est pêché en majorité par la pêche artisanale maritime motorisée. Alors pourquoi cette pêche artisanale maritime ne doit pas être la priorité des priorités en matière d’alimentation de la population guineenne », s’interroge-t-il.

Il faut noter que le manque d’approvisionnement des pêcheurs en carburant les jours passés, n’est pas resté sans conséquences sur le panier de la ménagère. Les produits halieutiques se font de plus en plus rares par endroit et la quantité disponible devient un luxe. Du lundi à ce vendredi 22 décembre 2023, le kilo d’une certaine qualité de poissons frais qui se discutait entre 25 000 GNF et 30 000 GNF est passé de 35 000 GNF à 40 000 GNF dans certains marchés notamment de la commune de Matoto.