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Tout porte à croire que l’indépendance des médias guinéens est sur le point d’être confisquée.
Depuis bientôt deux mois l’accès à certains sites d’informations est bloqué et les signaux de plusieurs radios et télévisions brouillés. Et pire, les médias concernés ont été retirés des bouquets Canal+ et Startimes.
Mercredi 17 janvier 2024, la Haute Autorité de la Communication a ordonné la suspension du site d’informations depecheguinee.com pendant 9 mois. La décision de la HAC impose également au directeur de publication du site l’arrêt de l’exercice du métier durant 6 mois.
Ce jeudi 18 janvier de nombreux journalistes ont été arrêtés alors qu’ils préparaient des actions contre cette censure infligée à la presse.
La nouvelle est mal perçue par les activistes des droits humains qui dénoncent un recul dans le domaine de la liberté d’expression consacrée par la déclaration universelle des droits de l’homme.
« Aujourd’hui, beaucoup de principes et de valeurs démocratiques qui concourent à la paix et à la stabilité sont sérieusement menacées. L’arrestation de ces journalistes là également constitue un recul grave en terme de respect des libertés. La Guinée a même une loi organique jusqu’à preuve du contraire qui consacre la dépénalisation des délits de presse. Maintenant, quand vous avez des autorités qui s’inscrivent dans une logique de restriction totale de toutes les libertés, ça devient préoccupant », regrette Mamadou Kaly Diallo du Programme Démocratie Sans Violences « La Baïonnette Intelligente »
Selon l’activiste, « il n’y a ni paix, ni sécurité lorsque les droits de l’homme sont violés ».
Pour lui, ceux-ci constituent le fondement de la stabilité, de la liberté, de la justice et du progrès économique et social d’une nation.
« M. Kofi Annan l’avait dit, il n’y a pas de développement sans la paix, il n’y a pas de paix aussi sans la sécurité. Vivement que nos autorités intègrent cela, et qu’elles fassent cela comme étant la priorité des priorités afin que cette paix constructive puisse régner en République de Guinée », a-t-il martelé au micro de mosaiqueguinee.com ce jeudi 18 janvier 2024.
Hadja Kadé Barry